États-Unis - Portugal : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Portugal Jermaine Jones @Maxppp

Après avoir successivement ouvert la marque puis couru après le score, le Portugal arrache finalement le match nul au bout du temps additionnel face à une belle équipe des États-Unis (2-2).

Auteurs d'une entrée dans la compétition convaincante face au Ghana (2-1), les États-Unis affrontaient dimanche soir un Portugal obligé de prendre des points pour préserver ses chances de voir les 8es de finale de la Coupe du Monde, après la gifle inaugurale reçue face à l'Allemagne (4-0). De part et d'autre manquaient un certain nombre d'éléments importants sur blessure : le buteur américain Jozy Altidore mais aussi et surtout Rui Patricio, Fábio Coentrão et Hugo Almeida côté portugais. Pas de quoi mettre à mal les ambitions lusitaniennes puisque les coéquipiers de Cristiano Ronaldo ouvraient rapidement la marque grâce à Nani, qui fusillait Tim Howard à bout portant (0-1, 5e).

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Mais nouveau coup dur, Hélder Postiga devait quitter ses partenaires sur blessure, laissant sa place à Eder (16e). Le tout en pleine contre-offensive américaine. Les USA prenaient le contrôle du ballon et se procuraient les meilleures occasions, sans toutefois trouver la faille et obtenir l'égalisation. De ce fait, les joueurs de Jürgen Klinsmann s'exposaient aux contres adverses, et Nani d'une frappe cadrée (42e) puis sur le poteau (45e) ainsi qu'Eder (45e) étaient à deux doigts d'aggraver la marque, Tim Howard devant déployer tout son talent pour maintenir son équipe à flots. Au moment de rallier les vestiaires, les deux équipes montraient les crocs et laissaient présager une deuxième mi-temps intense.

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Après la pause, les débats s'orientaient de plus en plus vers du goal à goal. Les temps de possession se raccourcissaient, les passes verticales devenaient légion et les blocs étaient de plus en plus souvent scindés en deux au fil du match. Les uns et les autres en profitaient pour apporter le danger, à l'image de cette frappe de Bradley nécessitant l'intervention inouïe et désespérée de Costa sur sa ligne (55e). Une première alerte qui précédait de quelques minutes l'égalisation américaine sur une magnifique frappe enroulée de Jones (1-1, 64e). Non contents d'être revenus au score, les USA allaient prendre les devants grâce à Dempsey (2-1, 81e) en fin de rencontre. Mais voyant le spectre de l'élimination planer au-dessus de lui, le Portugal égalisait in extremis par Varela (2-2, 90e+4). Qu'on se le dise, la dernière journée sera chaude dans le Groupe G.

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L'homme du match : Jermain Jones (7) : l’un des hommes forts de l'équipe américaine lors de cette rencontre. Le milieu défensif du Besiktas a démontré toute l’étendue de son talent. Ou plutôt de ses talents. Projections vers l’avant, gros volume de jeu, belles ouvertures, interceptions en pagaille, il a eu une activité incessante face au Portugal. Sa très belle prestation a été bonifiée grâce à son joli but. Une frappe puissante et placée qui a scotché Beto sur sa ligne (63e).

États-Unis :

  • Howard (5) : il a mal entamé sa rencontre. Sur le but de Nani (5e), il se couche trop vite au sol, ce qui permet au Portugais de bénéficier de davantage d’angle pour marquer. Hormis cela, il a réalisé un bon match, sauvant les siens à plusieurs reprises, sur Nani d’abord (41e), sur Eder (45e), puis face à Meireles (65e). Fusillé à bout portant sur le but de Varela (90e+4), il ne peut rien faire.

  • Beasley (5,5) : l’ailier gauche reconverti arrière a sorti un match sérieux dans l’ensemble. Sans fioriture, il a su géré les montées des attaquants portugais. Il a gagné la plupart de ses duels avec Eder lorsque celui-ci venait dans sa zone (29e, 32e). Aussi, le joueur de 32 ans a souvent pris son couloir. A pris part au jeu des Américains à de nombreuses reprises de par son passé d’offensif.

  • Besler (5,5) : le défenseur central de Kansas City a globalement bien géré son match. Solide dans les duels, prompt dans ses interventions, il s’est appliqué à la relance, étant souvent à l’origine du mouvement offensif des siens. Il a réitéré une deuxième bonne performance, après son match réussi face au Ghana.

  • Cameron (4,5) : entrée en matière terrible pour le joueur de Stoke City ! Coupable d’une grave erreur en début de match en ratant son dégagement, il a mis ses coéquipiers dans le pétrin. Mais le rugueux central évoluant en Premier League s’est bien repris par la suite. Du haut de son mètre 90, il a imposé sa puissance physique. A gagné beaucoup de duels lors de cette rencontre.

  • Johnson (7) : une activité sans relâche. Le joueur d’Hoffenheim a arpenté son couloir droit de fond en comble. Il a su profiter de l’absence du repli défensif de Cristiano Ronaldo pour apporter un danger incessant, à base de déboulés, de centres et de passes bien senties. A enchaîné les montées intéressantes (9e, 31e, 47e). Johnson a été l’auteur d’une grosse frappe qui n’est pas passée loin du cadre de Beto (32e).

  • Beckerman (6,5) : s’il a eu une activité moindre que celle de Jones, Beckerman a tout de même été essentiel dans le système de jeu de Klinsmann. Le joueur de 32 ans nous a gratifiés de belles récupérations grâce à son volume de jeu très intéressant. Il aurait toutefois du modérer son agressivité sur son contact avec Meireles en début de match (14e).

  • Jones (7) : voir ci-dessus.

  • Zusi (6,5) : celui qui remplaçait Altidore sur le front de l’attaque a plutôt bien suppléé le joueur aux 71 sélections (à 24 ans). Entré à la 75e minute face au Ghana, le milieu offensif s’est tout de suite intégré dans le 11 de départ contre le Portugal. Zusi a, à de nombreuses reprises, été au cœur du jeu de passes courtes instauré par les Etats-Unis. Se baladant sur toute la largeur du terrain, il a bien combiné avec tous ses partenaires. Auteur d’une subtile passe décisive sur le but de Dempsey (81e). Remplacé par Gonzalez (90e+1).

  • Bradley (6) : Bradley a démontré toute son intelligence de jeu. Au cours de cette rencontre, il a gratifié les spectateurs de plusieurs passes verticales savamment dosées. En début de match surtout, il a été l’homme le plus dangereux. Mais sans faiblir, il a été de tous les bons coups des Etats-Unis face au Portugal. Une prestation aboutie.

  • Bedoya (4) : le Nantais est le flop de l’équipe américaine contre la Selecçao. Il n’a jamais été en vue sur son couloir droit. Pourtant, il aurait pu profiter de l’activité incessante de Johnson, situé derrière lui sur le terrain. Mais il n’était pas dans son assiette. Peu de présence lors de ce match. En tout et pour tout, il n’aura touché que 39 ballons. A titre de comparaison, Bradley en a touché plus du double. Remplacé par Yedlin (71e).

  • Dempsey (7) : deuxième but de la compétition pour la star de cette sélection. Du haut de ses 107 sélections, Dempsey devait montrer la voie à ses partenaires pour tenter de se qualifier pour le prochain tour. Il l’a fait. Dès le début, il s’est montré dangereux, à l’image de son bel appel suivi d’une frappe en première intention (16e). Très actif sur le front de l’attaque, il a été au cœur de beaux mouvements avec les autres offensifs américains. Bonifie sa belle prestation par le but qui aurait pu permettre aux siens d’empocher les trois points de la victoire face au Portugal. Un très grand match pour le joueur de 31 ans. Remplacé par Wondolovski (86e).

Portugal :

  • Beto (5,5) : un match tout ce qu'il y a de plus ingrat. Remplaçant de Rui Patricio, il a parfaitement rempli son rôle jusqu'à devoir céder sur une frappe à la trajectoire incurvée absolument imparable de Jones (64e). Avait auparavant sauve les meubles à de multiples reprises (35e, 42e, 49e). Pas grand chose à se reprocher.

  • A. Almeida (4) : s'il n'a évolué que 45 minutes, il aura eu le temps de mouiller le maillot, ayant vécu au plus près la révolte américaine ayant suivi l'ouverture du score de Nani. Pas toujours irréprochable, et vraisemblablement victime d'un pépin physique, il est remplacé à la mi-temps par William Carvalho (46e) (4,5) qui n'a pas réalisé l'entrée en jeu que l'on était en droit d'attendre de lui. Approximatif, il a souvent été pris à contre-temps.

  • Bruno Alves (5) : une bonne intervention qui lançait bien un match tout à fait honorable de sa part (11e). Son équipe encaisse toutefois deux buts qui viennent ternir sa prestation d'ensemble. Auteur d'une reprise acrobatique audacieuse qui venait mourir dans le petit filet de Tim Howard (90e+1).

  • Costa (5,5) : s'il n'a pas été le meilleur portugais sur la pelouse, il a toutefois apporté offensivement tout en limitant la casse derrière. Le geste que l'on retiendra de lui est vraisemblablement ce sauvetage complètement fou sur sa ligne sur la frappe à bout portant de Bradley (55e) : décisif à ce moment du match, avant de craquer dans la foulée (64e).

  • Pereira (4,5) : des montées intéressantes bien que trop rares. A régulièrement apporté le danger sur son aile, tout du moins lorsque son équipe a eu le contrôle du cuir. Lors des temps faibles, a concédé des espaces et reculé face aux coups de boutoir répétés des Américains.

  • Veloso (6) : dans son rôle de sentinelle, la besogne n'a pas manqué, tant et si bien qu'il a parcouru le terrain de long en large pour combler les brèches qui se sont présentées tout au long de la soirée. Une bonne frappe (34e) et une présence importante. Parfois dépassé, à l'image du reste de l'équipe.

  • Meireles (5,5) : assez timide, moins présent physiquement qu'à son habitude. Ce qui ne l'empêchait pas de se chauffer avec Beckerman (14e). Décochait une jolie frappe nécessitant l'intervention de Tim Howard (66e). Remplacé par Varela (69e) qui venait délivrer son équipe et lui éviter l'élimination de la Coupe du Monde dès ce dimanche soir d'une puissante tête sur un amour de centre de Cristiano Ronaldo (90e+4).

  • Moutinho (5) : impliqué dans le jeu de son équipe, il a quelques fois porté le ballon et distillé de bonnes passes dans l'entre-jeu. Plus de mal en revanche à créer le décalage, en cassant les lignes notamment. Le Portugal s'en est ainsi remis au jeu long, occasionnant un déchet plus important. Une bonne volonté indéniable mais des efforts qui ont failli se révéler infructueux. Jusqu'à la 90e+4.

  • Ronaldo (5,5) : très en jambes en début de match, il a offert au public de Manaus quelques jolies gestes techniques dont lui seul à le secret. De bons ballons distillés vers l'avant, un bon pressing pour permettre à son équipe de récupérer le ballon assez haut. Mais en difficulté, à l'image des siens, lorsque les États-Unis ont pris le contrôle des débats. Quelques gros ratés (43e, 62e) mais surtout une passe décisive magique pour Varela (90e+4) pour offrir le nul au Portugal.

  • Nani (6) : commençait idéalement la rencontre en ouvrant le score rapidement sur une frappe à bout portant ne laissant aucune chance à Tim Howard (5e). Une grosse frappe repoussée par le gardien de but américain puis une autre tentative trouvant le poteau (45e). Omniprésent offensivement, il a grandement contribué à l'égalisation portugaise en n'abdiquant jamais et en usant ses vis-à-vis.

  • Postiga (non noté) : rapidement blessé, il a dû quitter ses partenaire prématurément, remplacé par Eder (3,5) (16e). Entrée en jeu fantomatique pour l'habituel remplaçant. Tout d'abord parce que le Portugal a rapidement dû reculer face à la verve américaine, mais aussi car l'attaquant lusitanien s'est montré particulièrement peu inspiré balle au pied comme dans ses appels. Une reprise trop molle alors que Tim Howard était déjà au sol (45e). Pas grand chose non plus après la pause.

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