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France - Suisse : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
France Karim Benzema @Maxppp

Cela devait être une rencontre à couteaux tirés, cette affiche a tourné à la démonstration. Dominant de bout en bout, l'équipe de France n'a fait qu'une bouchée de la Suisse (5-2), grâce entre autres à un Karim Benzema une fois de plus remarquable.

Brillant vainqueur du Honduras (3-0) pour son entrée en lice dans cette Coupe du Monde, l'équipe de France abordait son deuxième match face à la Suisse avec le plein de confiance. Dans son 4-3-3 devenu désormais le schéma privilégié des Bleus, la sélection tricolore s'apprêtait à défier les Helvètes avec quelques petits ajustements, Pogba et Griezmann laissant leur place à Sissoko et Giroud. Pas de quoi enrayer la belle machine française, et Benzema (6e) se créait la première occasion du match, d'un enroulé passant à côté. Et derrière, après avoir contraint Von Bergen à céder sa place en à l’œil, Giroud (17e) se muait en buteur, s'envolant plus haut que tout le monde pour marquer de la tête sur un corner de Valbuena.

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1-0, les Bleus ouvraient la marque, et doublaient même la mise dans la foulée, un Matuidi (18e) bien servi par Benzema trompant astucieusement Benaglio en glissant le cuir au premier poteau. 2-0, deux buts en une minute, les coéquipiers d'Hugo Lloris ne pouvaient rêver mieux. Dominatrice, la France ne se reposait pas sur ses lauriers, et Benzema (26e) y allait de sa deuxième occasion, d'un pointu bien capté par le portier suisse. Sonnée, la Nati tentait malgré tout de revenir dans le coup, mais Seferovic et Shaqiri (30e) tombaient sur un Lloris impeccable. Un baroud d'honneur auquel Benzema venait mettre un terme, s'enfonçant sur le côté gauche de la surface de réparation, avant de voir Djourou commettre une faute très largement évitable. Pénalty, que Benzema (32e) frappait, trouvant Benaglio sur sa route. En embuscade, Cabaye reprenait de volée à bout portant, le cuir venant s'écraser sur la transversale helvète.

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Benzema porte le coup de grâce

Peu importe, il en fallait plus pour stopper l'hégémonie tricolore et, au terme d'une contre-attaque éclair, Giroud s'offrait une chevauchée remarquable avant d'offrir le troisième but sur un plateau à Valbuena (40e). 3-0, tout bonnement exceptionnel. Ce même Valbuena (43e) qui, derrière, tentait une belle volée sur un centre de Benzema, stoppée par Benaglio. A la pause, l'affaire semblait déjà pliée pour les Bleus. Au retour des vestiaires, les Bleus se montraient plus gestionnaires, laissant les Suisses s’approcher du but de Lloris, sans pour autant parvenir à se montrer dangereux. Les Français se créaient même une belle occasion à l’heure de jeu, mais la frappe de Benzema était contrée in extremis. Quelques minutes plus tard, les Helvètes répliquaient, bien aidés par un raté de Debuchy, mais Mehmedi ne profitait pas de l’offrande (64e).

Et comme si cela ne suffisait pas pour la Nati, Benzema corsait l’addition, bien aidé par un Senderos maladroit après une merveille de service de Pogba, à peine entré en jeu (67e). L’attaquant du Real Madrid se transformait en passeur pour Sissoko (73e) pour le 5-0. Les Bleus étaient déchaînés, mais finalement, ce sont bien les Suisses qui trouvaient la faille en fin de rencontre. Sur un coup franc a priori anodin aux 30 mètres, la frappe de Dzemaili traversait le mur et venait mourir au pied du poteau de Lloris (81e). 5-1, puis 5-2 grâce à Xhaka (87e), bien servi par Inler. Pas de quoi gâcher la fête d’une équipe de France bluffante, qui ajoutait même un sixième et dernier but... finalement refusé, l'arbitre ayant sifflé la fin du match ! Si l’officialisation de la qualification française attendra, le goalaverage impressionnant (+6 après deux rencontres) ne laisse guère de place au doute : les Bleus seront bien au rendez-vous des huitièmes de finale.

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L'homme du match : Karim Benzema (9) : s'il a terminé la partie en laissant le cuir passer entre ses jambes pour la réduction du score suisse, Benzema a avant cela été magistral pour l'équipe de France. Passeur décisif pour Matuidi (17e), il a ensuite obtenu un pénalty, qu'il n'a pas su convertir (32e). Buteur après la pause, profitant d'une offrande de Pogba pour s'offrir sa troisième réalisation du tournoi (67e), il a ensuite adressé une nouvelle passe décisive, pour Sissoko ce coup-ci (73e). Trois buts et deux passes décisives dans ce tournoi : oui, Benzema est en forme, merci pour lui.

Suisse :

  • Benaglio (4) : malheureux sur le premier but où il lui manque quelques millimètres pour sortir la tête de Giroud, il n’est pas exempt de tout reproche sur le 2-0, laissant un trou béant à son premier poteau. La suite ne fut qu’un long calvaire pour lui, totalement dépassé par l’état de grâce des attaquants tricolores. Sur quelques interventions décisives, il aura permis aux siens d’éviter une humiliation encore plus totale.

  • Lichtsteiner (2) : bousculé défensivement par un Benzema très en jambes, le latéral de la Juve a vécu une sale fin d'après-midi. Si les deuxième et troisième buts français viennent de son côté, c’est tout sauf un hasard. Difficile de reconnaître le défenseur auteur d’une saison pleine en Serie A, d’autant plus que son apport offensif fut proche du néant.

  • Djourou (2) : s’il a vite perdu son compère de charnière centrale, Djourou ne s’est pas démobilisé en sauvant son équipe sur une première incursion chaude française dans la surface. La suite fut moins glorieuse : il concèdera un pénalty évitable, finalement manqué par Benzema, avant de boire la tasse sur chaque offensive française. Un véritable cauchemar.

  • Von Bergen (non noté) : touché à l’œil sur un choc avec Giroud, le défenseur central n’aura passé que quelques minutes sur le pré. Remplacé par Senderos (2), qui n’a pas eu le temps d’entrer dans son match que son équipe était déjà menée 3-0. Il finira d’enterrer les siens avec une intervention totalement ratée, amenant le quatrième but français. Fatal.

  • Rodriguez (3) : le latéral de Wolfsburg a été moins inquiété que son compère Lichtsteiner, mais il faut dire que les attaques françaises ont sérieusement penché du côté opposé. En revanche, il est porté disparu sur le cinquième but signé Sissoko. Incapable d’apporter le moindre soutien sur le plan offensif.

  • Inler (5) : le capitaine suisse a réussi à sauver la face dans l’entrejeu. D’ailleurs, il a probablement été le meilleur Helvète sur la pelouse. Bagarreur, déterminé à porter le jeu vers l’avant en première période, il a finalement été contraint de baisser les bras devant l’hégémonie française, s’offrant tout de même une merveille de passe décisive pour Xhaka en fin de rencontre.

  • Behrami (3) : le milieu napolitain a vécu un début de match cauchemardesque. Quelques secondes après l’ouverture du score française, il manquait totalement sa passe en retrait, entraînant directement le break des Bleus. Une erreur dont il ne se relèvera pas. Remplacé à la pause par Dzemaili (5), qui s’est montré discret jusqu’à son coup franc vainqueur pour le 5-1. C’est déjà ça.

  • Shaqiri (3,5) : la Suisse attendait monts et merveilles de l’ailier du Bayern Munich. Après une performance en demi-teinte face à l’Équateur, il a de nouveau éprouvé les pires difficultés à faire la différence. Il s’est tout de même signalé en manquant le cadre d’un rien (28e) sur l’une des seules occasions helvètes du premier acte.

  • Xhaka (4) : il a bien cru relancer son équipe à la demi-heure de jeu, mais son but a été refusé logiquement pour hors-jeu. Bien trop absent des débats dans l’entrejeu, comme lors des précédentes sorties de la Nati, il a surtout prouvé que ce poste de numéro 10 n’est pas le sien et ne le sera sûrement jamais, même si son très joli but inscrit en fin de match donne une autre saveur à sa copie.

  • Mehmedi (4) : décisif dès son entrée en jeu face à l’Équateur, l’attaquant de Fribourg a eu plus de mal à exister ce vendredi. La faute à un Mathieu Debuchy très appliqué dans son couloir droit, et un Moussa Sissoko sérieux dans son repli défensif. Il aura une belle balle de but en deuxième période, manquée après un mauvais contrôle. Trop juste.

  • Seferovic (3) : buteur providentiel face à l’Équateur, l’attaquant de la Real Sociedad a gagné ses galons de titulaire pour ce choc. Mais si sa performance était attendue, elle ne restera pas dans les annales. Trop esseulé en pointe, il n’a jamais réussi à se montrer dangereux face à l’arrière-garde solide des Bleus. Remplacé par Drmic (69e), très discret.

France :

  • Lloris (6,5) : le dernier rempart tricolore n'a pas forcément eu grand-chose à faire dans cette partie. Mais sur les ballons qu'il a eu à négocier, le gardien de but de Tottenham a sorti le grand jeu, à l'image de cette double parade devant Seferovic et Shaqiri. Un match sans trop de danger pour le portier, qui a donc fait le métier. A encaissé deux buts en toute fin de match, sur lesquels il n'a rien à se reprocher.

  • Debuchy (5,5) : s'étant imposé comme le titulaire indiscutable au poste d'arrière droit aux dépens de Bacary Sagna, le latéral de Newcastle a assuré. Si ses montées n'ont pas été ponctuées de centres franchement réussis, l'ancien Lillois a plutôt bien tenu la baraque derrière, en dépit de quelques erreurs de placement.

  • Varane (8) : de la graine de champion, à n'en pas douter. Sur ce match, le défenseur central du Real Madrid a été tout bonnement époustouflant. Ses interventions ont toutes été marquées du sceau de la qualité, lui qui a régné en maître aux abords de sa surface de réparation. Mais c'est aussi dans ses choix de passes que l'ancien Lensois a excellé, à l'image de cette ouverture somptueuse pour lancer Giroud sur le but du 3-0 (40e). Sensationnel.

  • Sakho (6,5) : comme son compère de l'axe, Sakho n'a pas tremblé dans cette partie. Dans un registre de combattant, il a réalisé quelques tacles magistraux, à l'image d'une intervention autoritaire et pleine d'à propos devant Mehmedi. Malheureusement pour lui, le joueur formé au PSG a dû quitter la partie plus tôt que prévu, blessé. Remplacé par Koscielny (66e).

  • Evra (6) : le latéral gauche de Manchester United a, comme tous ses partenaires de jeu, réalisé un bon match. Solide dans son couloir, il n'a jamais été pris de court en un contre un. Et s'il a été globalement discret offensivement, l'ancien joueur de l'AS Monaco s'est lâché en fin de match, s'offrant une occasion de but, en s'essayant à un extérieur du gauche, au-dessus (72e).

  • Cabaye (8) : s'il n'a pas été le joueur le plus en vue sur le pré, il a excellé dans ses tâches de l'ombre. La rampe de lancement des attaques françaises a parfaitement géré son rôle, adressant des passes millimétrées à ses coéquipiers, aussi bien sur des passes courtes que longues. Une belle copie à peine gâchée par son gros raté à bout portant suite au pénalty de Benzema. S'il n'est pas indiscutable au PSG, Cabaye l'est assurément chez les Bleus.

  • Sissoko (8,5) : c'était l'un des paris de Didier Deschamps, remplacer Pogba par Sissoko. Eh bien que le sélectionneur national se rassure, le milieu relayeur de Newcastle lui a donné raison. Auteur d'un match plein, il s'est démultiplié aux quatre coins du terrain, en bon marathonien qu'il est, pour mettre à mal le milieu suisse. Repositionné plus haut après la sortie de Giroud, il s'est même offert un but (73e).

  • Matuidi (8) : encore un joueur français à avoir cassé la baraque ce vendredi soir. Le joueur du Paris Saint-Germain a été intenable, faisant parler sa puissance et sa capacité à se projeter vers l'avant pour faire exploser le verrou suisse en éclats. Sur l'une de ses percées, servi par Benzema, l'ancien Stéphanois a même marqué, trompant Benaglio en plaçant le ballon au premier poteau (18e).

  • Valbuena (8) : comme depuis des mois sous le maillot de l'équipe de France, Petit Vélo a roulé sur ses adversaires. Sa technique, ses crochets courts, et ses contrôles millimétrés ont mis la défense suisse au supplice. Impliqué et volontaire, il a fini par marquer, servi par Giroud suite à une contre-attaque rondement menée (40e). Du tout bon. Remplacé par Griezmann (82e).

  • Benzema (9) : voir ci-dessus.

  • Giroud (8,5) : dans tous les bons coups, l'attaquant d'Arsenal a fait un carnage dans cette partie. Au sens propre du terme tout d'abord, en faisant sortir Von Bergen après l'avoir touché à l’œil. Au sens figuré ensuite, avec pour commencer un but, s'envolant plus haut que tous ses adversaires pour marquer de la tête (17e). Buteur, puis passeur, le canonnier adressant un amour de centre à destination de Valbuena (40e) pour le but du 3-0. Ajoutez à cela une présence aérienne de tous les instants. Gros match. Remplacé par Pogba (63e), passeur décisif pour Benzema.

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