Pays-Bas - Costa Rica : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Pays-Bas Tim Krul @Maxppp

Au terme d'un match accroché mais stérile, les Pays-Bas sortent le Costa Rica aux tirs aux buts (0-0, 4-3 t.a.b.) grâce à un coaching gagnant de van Gaal, qui avait choisi de faire rentrer Krul à la place de Cillessen avant la séance.

Dernier quart de finale de la Coupe du Monde 2014, l'affrontement entre les Pays-Bas et le Costa Rica faisait office d'affiche la moins alléchante sur le papier. Si les deux formations ont toutes deux proposé des matches aboutis lors en poules, elles se sont également fait peur lors des huitièmes de finale. Les joueurs de Louis van Gaal ont dû attendre les tous derniers instants de la rencontre face au Mexique pour renverser la tendance d'un match au cours duquel ils étaient menés, tandis que les Costariciens n'ont dû leur salut qu'à la splendide prestation de Keylor Navas face à la Grèce.

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L'entame de match était pour le moins molle, puisqu'il fallait attendre la 22e minute pour assister à la première occasion du match. Sur une percée de Robben, Kuyt servait parfaitement Depay dans la surface. Ce dernier décalait van Persie dont la frappe, repoussée par Navas, revenait sur Sneijder dont la tentative était captée par le portier du Costa Rica (22e). Ce dernier était à nouveau mis à contribution et devait s'interposer lorsque Depay frappait sèchement côté gauche (29e). Sneijder était à son tour proche d'ouvrir la marque d'un splendide coup-franc que Keylor Navas sortait de sa lucarne (38e).

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Le score n'évoluait pas jusqu'à la pause, et malgré quelques bons mouvements néerlandais et une nette mainmise sur le jeu, la faille n'était pas trouvée dans la défense costaricaine. Martins Indi faisait même passer un frisson dans les rangs des supporters des Oranje lorsqu'il bousculait Campbell dans la surface (60e). L'arbitre ne bronchait pas et le jeu reprenait son cours. Alors que les minutes s’égrainaient sans que le danger ne se représente, Sneijder d'un splendide coup-franc sur le poteau de Navas (81e) puis van Persie à deux doigts d'ouvrir enfin la marque (89e, 90e+3) rappelaient que les Pays-Bas pouvaient frapper à tout moment.

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Mais malgré tous ces efforts, le tableau d'affichage refusait toujours de frémir au bout des 90 premières minutes. Même chose une demi-heure plus tard, à l'issue des prolongations, malgré une dernière frappe absolument magnifique de Sneijder sur la barre transversale de Keylor Navas (118e). Cillessen était remplacé au tout dernier moment par Krul (120e+1) pour la fatidique séance des tirs aux buts. Coaching génial puisque ce dernier stoppait deux tentatives costariciennes pendant que ses coéquipiers réussissaient le carton plein : ce sont bien les Pays-Bas qui rejoignent les demi-finales.

L'homme du match : Tim Krul (non-noté) : Impossible d'attribuer une note à sa prestation puisqu'elle a été aussi brève qu'intense : mais quel coup de Louis van Gaal ! Entré en jeu à la 120e+1, le portier de Newcastle s'interposait par deux fois devant les tirs aux buts costariciens pour ruiner leurs derniers espoirs et qualifier les Pays-Bas.

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Pays-Bas :

  • Cillessen (5,5) : lui qui n'avait quasiment jamais été inquiété, puisqu'il intervenait pour l'une des premières fois à la 116e minute, devait céder sa place non sans émotion au bout des prolongations (120+1) pour regarder Tim Krul prendre sa place dans les buts pour la séance de tirs aux buts. N'a pas eu le beau rôle samedi soir, mais a pourtant parfaitement rempli le sien.

  • Blind (5,5) : un match sérieux de bout en bout, ponctué de quelques bonnes interventions (16e). N'a pas réellement été mis à contribution mais a répondu présent à chacun des rares alertes costariciennes.

  • Martins Indi (4,5) : s'est parfois montré un peu tendre et attentiste. En difficulté face à la vivacité des Costariciens, il a en revanche imposé un défi physique que ses vis-à-vis ont eu bien du mal à relever. Auteur de quelques fautes qui lui valaient un carton jaune (64e) et d'un contact qui aurait pu valoir un pénalty (60e). Nettement plus propre en fin de match. Remplacé par Huntelaar (106e) qui était rapidement averti (112e) pour un mauvais geste sur Navas.

  • Vlaar (6) : comme ses collègues de la défense néerlandaise, il a davantage compté les minutes le séparant de la fin du match que réellement défendu, eu égard à la physionomie du match. De bons jaillissements (45e), tranchant dans ses duels. Une tête qui passait au-dessus du but de Navas (75e) à mettre à son crédit également.

  • de Vrij (5,5) : plutôt sérieux et appliqué, il n'a certes pas réalisé d'interventions transcendantes mais a fait le métier, en complément de ses partenaires. Très peu alerté, son sens de l’anticipation et son placement ont permis de dissiper les quelques doutes qui pouvaient subsister derrière.

  • Kuyt (6,5) : un gros match du joueur de Fenerbahçe. Des montées nombreuses et parfaitement à propos, des centres dangereux (22e), de la percussion et des permutations histoire d'achever la défense costaricienne. Présent dans la surface, il était à deux doigts d'être trouvé (58e) mais la défense intervenait pour l'empêcher d'ouvrir la marque.

  • Sneijder (8,5) : étincelant lors du Mondial 2010, il a retrouvé ce samedi soir le niveau qui lui avait permis d'effleurer du doigt le Ballon d'Or cette année-là. Des frappes dangereuses et sèches (22e, 53e), deux coup-francs exceptionnels dont l'un forçait Navas à l'exploit (38e) tandis que l'autre heurtait le poteau (82e). Une passe splendide qui aurait pu être décisive sans l'imprécision de van Persie devant le but (89e). Touchait la barre transversale d'une splendide enroulée (118e).

  • Wijnaldum (6) : le milieu de terrain a fait son match sans fioritures. Intéressant en relai, il a parfaitement fait le lien entre l'attaque et la défense. Sa qualité de passe lui a permis d'orienter, distribuer et temporiser dans un match très tactique. A tenu le coup physiquement, les minutes s’égrainant, malgré une belle couverture du terrain.

  • Depay (5) : le jeune et prometteur attaquant néerlandais a réalisé une entame tout à fait intéressante, faite d'un bon décalage pour van Persie (22e) et d'une frappe repoussée par Navas (29e). Puis invisible ou presque, notamment en seconde période où il n'a jamais eu voix au chapitre, la domination Oranje s'étiolant. Remplacé par Lens (76e) qui a rapidement été mis dans le bain et s'est montré bougeon aux avant-postes.

  • Robben (7,5) : une activité physique impressionnante, une omniprésence sur le terrain, de jolis gestes : un match très abouti de la part de l'ailier du Bayern Munich. A su créer le danger (22e, 25e, 38e, 42e, 58e, 94e) et glaner des coup-francs par sa percussion ou sa filouterie (35e, 81e), soit dans le rôle de la rampe de lancement en retrait, soit en rentrant dans la mêlée dans la surface. Du tout bon.

  • van Persie (4,5) : l'attaquant de Manchester United n'a pas réellement produit le match que l'on était en droit d'attendre de sa part. Un travail non négligeable dos au but dans la surface, des frappes repoussées (22e, 84e), une grosse intervention défensive sur sa ligne (34e) et quelques alertes en profondeur (42e, 85e). Mais manquait l'immanquable à deux mètres du but en fin de match (89e) avant de voir un autre tir dévié sur la barre (90e+3).

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Costa Rica :

  • Navas (8,5) : comme à son habitude, le gardien de but de Levante a encore réalisé un match de haut vol. Il a encore multiplié les arrêts face aux attaquants néerlandais. D’abord en réalisant une grosse parade devant van Persie (21e), puis devant Depay (28e). Sur le coup franc de Sneijder, il a effectué une belle envolée en lucarne (38e), avant d’être encore une fois décisif en anticipant et en sortant dans les pieds de l’attaquant de Manchester United (41e). Il a continué son show en deuxième mi-temps et dans les prolongations (93e). Doit finalement s'incliner lors de la séance de tirs aux buts.

  • Gamboa (6) : sur le plan défensif, le latéral n’a rien à se reprocher. Sur le plan offensif, ce fut plus compliqué. Il faut dire qu’il n'est pas aisé de se montrer lorsque son équipe ne totalise que 33% de possession de balle en première mi-temps. Toutefois, dès qu’il l’a pu, il a proposé des choses intéressantes sur son côté droit. En effectuant quelques montées, il a su apporter le danger. Remplacé par Myrie (78e).

  • Acosta (5,5) : le défenseur central de 30 ans était aligné d’entrée par Jorge Luis Pinto pour la première fois depuis le début de la compétition. Et Johnny Acosta a réalisé un match sérieux. Sans forcément être brillant mais appliqué, il a bien géré ses actions défensives. Il a toujours été bien placé, en étant bien resserré dans la charnière centrale aux côtés de Gonzalez et d’Umana, et en étant rigoureux pour mettre hors-jeu les offensifs de la sélection des Pays-Bas.

  • Gonzalez (6) : au sein d’une défense à cinq, Gonzalez était l’épicentre. Et le joueur du Columbus Crew a fait un match typique d’un libéro, sans forcément aller aux duels mais en étant irréprochable dans ses interventions (7e, 45e). Toujours bien placé pour bloquer les chemins de passe des offensifs néerlandais, il a été très utile à son équipe. Par ailleurs, il a été très présent à la retombée des coups francs bottés par Bolanos, à l’image de son duel gagné et de sa tête placée (65e).

  • Umana (5) : tout comme ses compères de la charnière centrale, Umana a été très rigoureux et très concentré durant ce match. Pourtant, ce n’est pas l’activité offensive adverse qui manquait. Mais avec son bon placement et sa hargne dans les duels, il a tenu. Quelques bémols pourtant dans son jeu : des relances pas toujours très académiques et des duels aériens souvent perdus. Mais dans l’ensemble, le joueur du Deportivo Saprissa a bien géré sa rencontre. Echoue à la séance de tirs aux buts.

  • Diaz (4,5) : jusqu’à l’heure de jeu, Junior Diaz a été le point faible de la défense costaricienne. Dès le début de la rencontre, il a été pris à la course par Arjen Robben (7e). En première mi-temps, il semblait manquer de jus et avait du mal à se positionner. En conséquence, beaucoup d’actions sont passées de son côté. A la 24e minute, il commet une erreur de passe qui aurait pu coûter cher. En retard dans les duels, il écope d’un carton jaune pour une faute sur Robben (37e). Mais par la suite, il a su se reprendre, en étant plus entreprenant offensivement et en bloquant davantage son couloir gauche.

  • Borges (5,5) : le milieu central du Costa Rica a effectué un match sérieux. Solide à la récupération et consciencieux à la relance, il n’a pas forcément pesé sur le jeu de son équipe mais a été utile à son équipe. Par ailleurs, il s’est fendu de quelques projections vers l’avant. Un dépassement de fonction pas payant mais qui peut toujours faire la différence en amenant un surnombre ou en déstabilisant la défense adverse.

  • Tejeda (5) : depuis que son équipe a passé le premier tour, Tejeda a quelque peu perdu de sa hargne et de son envie. Toutefois, il est resté solide au milieu du terrain, aux côtés de Celso Borges. Il a laissé peu d’espaces aux offensifs néerlandais en resserrant bien les lignes et en se situant très proche de sa défense. Un bon placement et de bonnes relances, le plus souvent des passes latérales ou vers l’avant, mais sans jamais prendre de risques. Il sauve les siens dans les derniers instants du match en repoussant le ballon sur la barre transversale alors qu’il était situé sur sa ligne (90e+2). Remplacé pendant la prolongation par Cubero (96e).

  • Bolanos (6) : on a moins vu le joueur de 30 ans durant cette rencontre que lors des derniers matches. Certes, son équipe possédait moins le ballon, mais il était un peu moins en vue par rapport au reste de la compétition. Il a alors essayé de faire la différence sur coup de pied arrêté. Il a souvent réussi à trouver la tête de ses partenaires, mais n’a pas fait la différence.

  • Ruiz (4,5) : au sein d’une équipe très regroupée dans son camp, Bryan Ruiz avait débuté le match seul sur le front de l’attaque. Etonnant pour un joueur qui aime toucher le cuir le plus possible. D’ailleurs sur ce match, lui non plus n’a pas été au niveau qu’il montre depuis le début de la Coupe du monde. Hormis quelques bonnes combinaisons avec ses partenaires d’attaque, notamment Bolanos, il s’est montré assez discret, laissant plutôt ses défenseurs briller. Il n’a pas eu de grosse influence sur le jeu de son équipe, jusqu’à son repositionnement en deuxième mi-temps. Il est alors descendu d’un cran pour laisser Campbell puis Urena s’occuper de l’attaque. Mais s’il a davantage touché le ballon, il n’a pas rien su faire pour débloquer la partie en faveur des Costariciens. Rate son tir dans la séance de tirs aux buts.

  • Campbell (4) : match compliqué pour l’attaquant d’Arsenal. Compliqué au vu de la physionomie du match, car son équipe n’a jamais possédé le cuir. Mis à part quelques beaux mouvements initiés grâce à son joli jeu dos au but (il nous y a habitués depuis le début de la Coupe du monde), il n’a pas eu de grosse influence. Difficile de faire la différence dans de telles conditions. Aurait pu bénéficier d’un penalty suite à une poussette dans le dos de Martins Indi. Remplacé à l’heure de jeu par Urena (65e).

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