Le cas Luis Suarez fait jaser le monde du football !

Qui sauvera la peau de Luis Suarez ? Tout l'Uruguay crie à l'injustice depuis que la FIFA a officialisé la sanction à l'encontre de l'attaquant coupable d'avoir mordu Chiellini lors d'Italie-Uruguay. Avec 9 matches et 4 mois de suspension, accompagnée d'une amende et d'une interdiction de stade, la FIFA a frappé fort et forcé Suarez à quitter sa sélection. Du coup, les rumeurs les plus folles ont enflammé la toile hier soir, comme celle d'un boycott du 8e de finale contre la Colombie samedi. Certains coéquipiers de Suarez n'hésitent pas à le soutenir officiellement. « Indignation et impuissance, voilà ce que nous ressentons. On aimerait tous vivre dans un monde juste, mais ce monde n’existe pas. Il y a les forts, ceux qui commandent, et il y a les autres. On ne joue pas dans la même cour. J’apporte mon soutien à Luis qui, comme d’habitude, s’en relèvera mais aussi à sa famille », écrit ainsi Diego Lugano.

Difficile pourtant de défendre le comportement de Luis Suarez, qui a écopé de la plus lourde suspension attribuée par la FIFA lors d'une Coupe du Monde. Plus que la morsure, c'est la récidive qui a été punie par l'instance dirigeante. C'est aujourd'hui tout le monde du football qui tombe sur Suarez. « Le football doit servir d'exemple et ceux qui sortent du chemin doivent être punis », a commenté le Brésilien Ronaldo. Alcides Ghiggia, légende du football uruguayen (c'est lui qui a marqué le but décisif en finale de la Coupe du Monde 1950, remportée par l'Uruguay) n'a pas mâché ses mots. «Il me semble que c'est un garçon qui est mal dans sa tête, ces choses ne se font pas. [...] Il l'a déjà fait en Angleterre et maintenant il recommence, c'est anormal. C'est un match de football, pas une guerre ni une bagarre.»

D'anciens joueurs vont eux encore plus loin. «Ce type de comportement, on l'observe normalement chez les animaux. [...] Peut-être que cela traduit une pression démesurée qui est ainsi libérée», a lâché l'ancien portier allemand Oliver Kahn. Avec plus d'humour, Chris Waddle a également taclé Suarez. «Des gens vont le défendre, mais je me demande bien pourquoi. Moi, je lui mettrais un protège-dents.» Le sélectionneur du Ghana, Kwesi Appiah s'est lui souvenu que Suarez avait déjà fait parler de lui en 2010, avec sa fameuse main sur la ligne pour sauver l'Uruguay. «Vous me ramenez en 2010. J'étais entraîneur-adjoint à l'époque. Je ne ferai pas de commentaire. Je pense que la Fifa, quelle que soit la décision prise, connaît mieux le problème. Je soutiendrai la décision, quelle qu'elle soit.» La FIFA a effectivement pris le problème à bras le corps et s'est montrée sévère. Même les légendes de Liverpool, émerveillées par la saison de Suarez dans la Mersey, n'arrivent pas à lui trouver d'excuses.

«Suarez n'est pas défendable. En dehors des terrains, c'est un type adorable. Il a fait tellement pour les œuvres de charité à Liverpool, et puis je l'apprécie comme joueur, mais je ne peux pas le soutenir là-dessus. Quand il rentre sur le terrain, il se transforme», regrette ainsi Robbie Fowler. Cependant, l'Uruguayen compte quelques soutiens extérieurs, et notamment celui du Brésilien Fred. « Je pense que la punition est trop sévère, c'est mon point de vue. A mon opinion, ce n'est pas juste », a-t-il déclaré en conférence de presse. Aujourd'hui, l'attitude de Suarez fait clairement réfléchir les dirigeants de Liverpool comme ceux des courtisans annoncés (Barcelone, Real Madrid). Si son nouveau dérapage lui coûte 4 mois de suspension, cela atténue à peine l'amour que lui portent les supporters uruguayens, qui sont des centaines à l'attendre à l'aéroport de Montevideo. De quoi mettre du baume au cœur de Luis Suarez, dont les oreilles doivent énormément siffler depuis mardi...