Argentine : Javier Mascherano, maillon faible indispensable ?

Le crépuscule d’un joueur peut être aussi beau que cruel. Samedi face à la France, Javier Mascherano achèvera peut-être sa carrière internationale, quatre jours après avoir déjà frôlé la fin. Contre le Nigéria, l’ancien joueur du FC Barcelone, qui évolue désormais en Chine au Hebei Fortune, avait livré un match catastrophique, avec en point d’orgue un penalty bêtement concédé, sur un corner qu’il avait lui-même généré en venant gêner deux coéquipiers sur un dégagement. Les Super Eagles, et plus particulièrement Musa, ont souligné ce soir-là son âge (34 ans) et son manque de jambes. Lui qui avait été installé en défense centrale par le FC Barcelone en raison de la présence de Busquets se retrouve exposé à tous les vents par Jorge Sampaoli qui l’a remis au milieu de terrain. Pas forcément un cadeau.

Sa prestation contre le Nigéria a inquiété au pays. El Jefecito, le petit chef, a-t-il encore les cannes pour ce poste ? Les statistiques de son Mondial ne sont pas vraiment flatteuses jusqu’à présent. Seulement 43 % de duels gagnés, 6 interceptions, 11 fautes commises pour 6 reçues. Mais voilà, Mascherano esquive les coups grâce à sa personnalité qui ne souffre d’aucune contestation. Déjà, il sait manier l’autocritique. « Si nous avions été éliminés, j’aurais été l’un des plus responsables », a-t-il déclaré après la victoire miraculeuse face au Nigéria.

Même au crépuscule, il reste indispensable

Ensuite, personne au pays ne nie son importance dans le groupe. « Mascherano a eu 4 sur 10 pour son match contre le Nigéria. Mais pouvons-nous mettre réellement un 4 au coeur ? Mascherano doit être dans le onze de départ contre la France, car le coeur ne peut pas manquer. Mascherano est plus qu’un individu ou un milieu de terrain, parce que sa seule présence, même s’il est petit, donne de la cohésion au groupe, et peut-être qu’un de ses regards ou un de ses cris valent plus qu’une passe réussie », écrit par exemple le média argentin Uno.

C’est pour cela que Javier Mascherano sera bel et bien présent sur la pelouse de Kazan samedi prochain face à la France pour diriger à nouveau ses coéquipiers, donner de la voix et se sacrifier quand il le faut. Mais pour les Bleus, il peut aussi ressembler à une faille à exploiter. En le défiant en un contre un par exemple comme ont pu le faire certains Nigérians pour le pousser à la faute. Mascherano reste bien sûr un immense joueur, au crépuscule de sa carrière. Et il est loin d'être le seul responsable des performances très moyennes de l'Argentine...