Coupe du Monde 2018, Argentine : la gestion de Jorge Sampaoli ne passe pas...

Par Matthieu Margueritte - Dahbia Hattabi
4 min.
Argentine @Maxppp

Éliminée dès les huitièmes de finale de la Coupe du Monde, l'Argentine a déçu. Et encore plus son sélectionneur, Jorge Sampaoli, dont la gestion du groupe albiceleste fait énormément débat.

Avant même le début de la Coupe du Monde, les inconditionnels du mercato désignait l'équipe de France comme l'un des grands favoris du tournoi. La raison ? Un effectif dont la valeur marchande est estimée à plus de un milliard d'euros. Une somme astronomique due en partie aux valeurs élevées de plusieurs éléments du secteur offensif (Antoine Griezmann, Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Thomas Lemar, Nabil Fekir entre autres). Mais à ce petit jeu, l'Argentine était loin d'être ridicule. Composée d'un effectif riche en joueurs d'expérience, l'Albiceleste était, à l'instar de la France, dotée d'un entrejeu et d'un secteur offensif riche en stars cotées.

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Trop de stars laissées sur la touche

Lionel Messi, Sergio Agüero, Gonzalo Higuain, Angel Di Maria, Paulo Dybala, Cristian Pavon, Ever Banega. Sans oublier le prometteur Giovani Lo Celso et le placardisé Mauro Icardi, laissé chez lui malgré son excellente saison sous le maillot de l'Inter Milan. Un formidable potentiel qui n'a finalement servi quasiment à rien. Venu en Russie après avoir connu une campagne éliminatoiretrès compliquée dans la zone AmSud, le groupe argentin n'a jamais su se servir de sa qualification décrochée sur le fil pour retrouver un élan collectif. Et devant, les stars n'ont pas été au rendez-vous. En partie à cause du management d'un Jorge Sampaoli plus que jamais au coeur des critiques. En conférence de presse d'après-match, la première question d'un confrère argentin a été directe : est-ce que Sampaoli compte rester en place après l'élimination subie face à la France ?

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Recruté par la fédération albiceleste pour redonner un coup de fouet à la sélection ciel-et-bleu, Sampaoli a failli dans sa mission, mais a fait savoir qu'il ne comptait pas rendre son tablier pour autant. Sera-t-il forcé à le faire par ses supérieurs ? Il est encore trop tôt pour le dire. Toujours est-il que ses choix passent très mal du côté de Buenos Aires. En clair, il est reproché à l'ancien coach du FC Séville de ne jamais avoir su monter une équipe type, ni d'imposer une identité de jeu. Et pour ce qui est de la gestion des stars offensives, là aussi on repassera. L'idée d'installer Messi en faux 9 face à la France, un piste où la Pulga ne s'est jamais sentie à l'aise et n'a pas pesé, a d'ailleurs été qualifiée par la presse locale de "dernière folie de Sampaoli". Une "excentricité" qui doit rester dans la gorge du spécialiste du poste, Gonzalo Higuain. Pipita n'a certes pas réalisée un grand Mondial, mais au vu du rendement de Messi, il a de quoi ruminer sur son banc.

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Un coaching peu inspiré

Un nouvel argument pour ses détracteurs qui s'interrogent également sur l'utilisation de Paulo Dybala. Malgré les difficultés criantes de l'équipe argentine, jamais la pépite de la Juventus ne s'est réellement vu accorder un temps de jeu conséquent pour tenter de s'exprimer. Toujours en attaque, les images d'un Sampaoli demandant à Messi son avis pour savoir s'il doit ou non faire entrer en jeu Agüero face au Nigéria ont fait le tour du monde et renforcé l'idée que le sélectionneur albiceleste ne semble pas maîtriser grand-chose. «La gestion sur le terrain appartient aux joueurs. Pour tout ce qui est de la préparation du match, ça appartient à l'entraîneur. La sélection française avait un petit avantage parce qu'elle dispute son deuxième Mondial avec Deschamps (après le Brésil en 2014, ndlr). Nous on est arrivé après des éliminatoires difficiles. Ce n'est pas une excuse pour dire que nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour nous préparer. Il faut assumer», s'est défendu l'intéressé en conférence de presse.

Suffisant ? Pas sûr.Au milieu, pourquoi ne pas avoir accordé un peu plus de crédit à un Lo Celso sortant d'une saison prometteuses avec le Paris Saint-Germain ? Une question qui a le mérite d'être posée au vu des prestations de certains de ses coéquipiers dans l'entrejeu. Javier Mascherano peut d'ailleurs remercier son statut de cadre qui l'a sauvé d'un passage sur le banc qui n'aurait pas sonné faux tant El Jefecito est apparu carbonisé. Enfin, alors que la France menait au score et que l'Argentine devait absolument marquer, certains se demandent encore pourquoi Sampaoli a pris la décision de faire entrer en jeu un milieu (Meza) plutôt qu'un attaquant. «Lorsque Meza rentre à la place de Pavon, nous souffrons dans notre 4-4-2. J'ai voulu mettre un milieu qui nous permette de mieux jouer dans l'axe du jeu, d'avoir plus de maîtrise au milieu», s'est expliqué Sampaoli. Mais encore une fois, ce choix n'a pas fait mouche.

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