Coupe du Monde 2018, Brésil : Thiago Silva, le doute persiste

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Brésil Thiago Emiliano da Silva @Maxppp

A 33 ans, Thiago Silva s'apprête à vivre une nouvelle Coupe du Monde avec le Brésil. Mais depuis son fiasco personnel en 2014, comment le roc du Paris Saint-Germain est-il désormais perçu dans son pays ?

Quatre ans après, il va tenter d'effacer cette terrible image du 28 juin 2014. En pleurs avant la séance de tirs au but entre le Brésil et le Chili (huitième de finale), Thiago Silva traîne toujours ses larmes comme de véritables boulets accrochés à ses pieds. Capitaine de la Seleção à l'époque, le défenseur du Paris Saint-Germain vit depuis avec la mauvaise réputation de roc d'argile incapable de résister aux matches à gros enjeux. Une étiquette qui est même devenue presque indécollable à cause de ses déboires face au Paraguay lors de la Copa América 2015 et contre le FC Barcelone lors de la remontada.

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Le problème émotionnel sans cesse évoqué

Revenu en sélection en 2016, Thiago Silva espère donc enfin clouer quelques becs en Russie. Sauf que cette fois, le capitaine rouge-et-bleu n'a plus le brassard en sélection. Tite, le patron de la Canarinha, n'en fait d'ailleurs pas un titulaire dans son onze type, préférant aligner la paire Marquinhos-Miranda. Un statut qui ne changera pas (sauf en cas de blessure ou de suspension de l'un des deux titulaires), et ce, malgré son leadership sur Marquinhos au PSG. «Pour moi, Marquinhos était le premier choix (d'Emery). Qui a été sorti face au Real Madrid (lors du 1/8e de finale aller de Ligue des Champions, ndlr) ? Et rappelez-vous ce qu'a dit Emery récemment sur l'après-remontada. Il voulait que Thiago change beaucoup de choses (sinon c'était le départ)», nous a confié Alexandre Oliveira, journaliste pour TV Globo.

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Désormais considéré comme un remplaçant de luxe au sein de la Seleção, Thiago Silva a-t-il toutefois les moyens d'inverser la vapeur ? Peut-il arriver à reconquérir une opinion brésilienne très critique à son égard depuis 2014 ? De Rio de Janeiro à Brasilia, en passant par Belo Horizonte ou Fortaleza, les qualités techniques du joueur ne font pas débat. Mais visiblement, son «craquage» de 2014 a cassé quelque chose. Et aujourd'hui, peu de gens semblent attendre un grand changement si jamais le Parisien vient à disputer un ou plusieurs matches sur le sol russe.

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Il reste quand même un relais de Tite

«Ce n'est pas un mauvais joueur. C'est un bon joueur qui a un leadership, mais son problème est émotionnel. S'il joue, son souci sera que l'aspect émotionnel sera forcément évoqué avant la partie technique de son match. Il va toujours devoir montrer quelque chose de plus. Il a récemment donné une conférence de presse durant laquelle il a dit qu'il était comme ça et qu'il n'allait pas changer. Je trouve ça dommage. Vraiment. Au Brésil, nous avons une image pour ça. Vous avez un cuisinier ou une cuisinière chez vous et vous lui demandez de préparer un repas. Il ou elle se met au travail et commence à pleurer. Comment le prenez-vous ? Vous allez lui dire : "non, c'est bon, laissez, je vais le faire moi-même." C'est la même chose pour un joueur», indique Oliveira.

Un manque de confiance latent également couplé par l'envie de Tite d'aligner des profils plus hargneux. «Tite se dit qu'un défenseur ne doit pas être un gars "gentil". Parfois, il doit être "méchant". Comme Sergio Ramos, Miranda ou même Geromel. Aujourd'hui, d'autres joueurs sont devants.» Sauf surprise, Thiago Silva semble donc parti pour faire banquette au Mondial. Et s'il n'arrive pas à apporter sa pierre à l'édifice en vue d'un sixième sacre mondial, le Carioca peut toujours se dire qu'il reste l'un des relais privilégiés du sélectionneur de par son expérience.

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