Pellé, l’attaquant italien qui défie Cristiano Ronaldo et Lionel Messi !

Par Alexandre Pauwels
4 min.
Feyenoord Graziano Pellè @Maxppp

En ce début de saison, il y a un buteur qui fait de l’ombre aux Cristiano Ronaldo et Lionel Messi au classement des meilleurs réalisateurs du continent. Il évolue en Eredivisie, est Italien, et se nomme Graziano Pellè. Que de curiosités, qui méritent bien un portrait.

Alors que la plupart des championnats européens approchent ou ont passé la dizaine de journées, une surprise truste les premières places du classement des top buteurs européens. Cet homme-là, c’est Graziano Pellè. Il est une surprise, dans le sens où il demeure un inconnu, au milieu des Leo Messi, Falcao, Diego Costa ou Cristiano Ronaldo. Cependant, il se place juste dans la continuité d’une dernière saison déjà époustouflante d’un point de vue comptable avec son Feyenoord Rotterdam. Étrange, tout de même, de voir un avant-centre italien évoluer dans un championnat aussi lointain de la Botte. Un autre élément qui entretient le sentiment de curiosité autour de l’attaquant.

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De futur Luca Toni à espoir déchu

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Mais il y a, comme toujours, une raison à cette migration et explosion tardive. Natif du Salento et de la région de Lecce dans les Pouilles, Graziano Pellè a choisi l’exil pour les Pays-Bas il y a déjà longtemps. Il y a six ans, pour être exact. A l’été 2007, au sortir de la saison qui reste encore pour lui la plus prolifique de sa carrière en Italie – 10 petits buts en Serie B avec le club de Cesena – le jeune Pellè participe à l’Euro U21 organisé aux… Pays-Bas. Aux côtés des Montolivo, Giuseppe Rossi, Aquilani ou encore Chiellini, l’avant-centre fait entrevoir à la face des observateurs son talent de 9 physique. À une époque où le classement des top buteurs est justement dominé par un certain Luca Toni, la dégaine de Pellè interpelle les scouts, qui voient en lui son successeur logique. Même nationalité, même taille (1,93m), même aisance dans la conservation du cuir et le jeu dos au but, pas de doute pour Louis van Gaal, alors entraîneur de l’AZ Alkmaar, qui fait le forceps pour obtenir l’attaquant. Contre 6,5 M€, Pellè rejoint donc les Pays-Bas. Pour la première fois.

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Mais pour le jeune homme, cette première expérience à l’étranger n’est pas couronnée de succès. Au terme de quatre saisons à l’AZ, les statistiques qu’il présente sont d’ailleurs révélatrices : 16 buts en 94 rencontres. On est bien loin, du Graziano Pellè que l’on connaît aujourd’hui. Le joueur présentait cependant des circonstances atténuantes : en plus d’une rude concurrence, incarnée dans un premier temps par le seul Mounir El Hamdaoui, l’attaquant a dû composer avec des changements réguliers de coach, qui entraîneront logiquement de grosses différences de traitement. Lors de sa dernière campagne avec le club néerlandais, alors qu’il semblait percer, ce seront cette fois les blessures, qui ralentiront sa progression. A l’été 2011, il rentre donc en anonyme en Italie, direction Parme, qui le rachète pour la modique somme de 1 M€. En Emilie-Romagne, Pellè ne se relance absolument pas. Sa pige en prêt du côté de la Sampdoria – 4 buts en 12 matches – n’aura pour seul mérite que d’attirer le regard du Feyenoord. Et Pellè de regagner les Pays-Bas, cette fois par la petite porte, et avec l’étiquette de joueur moyen plutôt que celle de grand espoir italien.

Les buts au Feyenoord... pour mener au Brésil ?

C’est de là, que sa carrière prend un nouveau tournant. Première saison avec le club de Rotterdam, premiers coups d’éclats, et le joueur de terminer avec 27 buts… en 29 rencontres d’Eredivisie. Plus édifiant que les statistiques, demeure donc cette différence de niveau affichée à quelques semaines d’écart à peine. Dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport en juin dernier, Pellè expliquait lui-même les raisons de cette explosion aussi soudaine qu’inattendue. « À Parme, je sentais la pression, et j’avais peur, à la moindre erreur, d’atterrir sur le banc. Au Feyenoord, l’entraîneur Ronald Koeman m’a accordé son entière confiance. Je savais que si je passais au travers une fois, j’aurais une seconde chance. Et puis, je me sens mieux physiquement et mentalement qu’auparavant. » La confiance, c'est tout ce qu'il fallait à Graziano Pellè pour exploser. Il est reparti cette saison sur un rythme de buts plus effréné encore, lui qui en est déjà à 10 buts en 8 rencontres de championnat.

De quoi songer à plus de reconnaissance, notamment du côté de l’Italie, où il attend toujours une première convocation de la part de Cesare Prandelli. « La concurrence est rude. Je pense à Di Natale, qui n’a pas été convoqué pour la Coupe des Confédérations même s’il marque des dizaines de buts par saison… Mais j’admets que j’espère vraiment aller au Brésil l’année prochaine. » Meilleur buteur italien la saison dernière, devant les Di Natale, Balotelli ou El Shaarawy, Pellè sait qu’il paye probablement son éloignement géographique, et le fait d’évoluer dans un championnat dit « mineur. » Ce dont il se défend comme il peut. « Mes buts n’ont pas été simples à marquer. Prenez Suarez, il a très bien joué aux Pays-Bas, il en ferait de même en Italie. Comme Ibrahimovic, comme Ronaldo. » En attendant la reconnaissance, Pellè peut toujours continuer à enchanter un Stadion Feijenoord tout acquis à sa cause, en faisant ce qu’il sait faire de mieux. Marquer.

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