Belgique - Italie : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Belgique Leonardo Bonucci @Maxppp

Grâce à une défense imperméable, l'Italie a surpris la Belgique en l'emportant 2-0 avec des buts de Giaccherini en première mi-temps et de Pellè en toute fin de rencontre. Pour son entrée dans la compétition, la Squadra Azzurra marque cet Euro de son empreinte.

Le stade de Lyon accueillait le premier choc de cet Euro 2016. Annoncée comme un sérieux outsider, la Belgique et son armada offensive étaient opposées à l'Italie et sa défense terriblement efficace made in Juventus avec Buffon, Chiellini, Barzagli et Bonucci. Certes sur le papier, la Squadra Azzurra ne fait pas peur à grand monde mais avec Antonio Conte à sa tête, il faut toujours se méfier d'une bête blessée surtout quand elle possède une telle expérience. En face, les Diables Rouges impressionnent avec leurs individualités, notamment devant entre De Bruyne et Hazard mais le collectif peine encore à trouver la bonne formule, preuve en est avec ce nul inquiétant face à la Finlande il y a dix jours. D'autant que Wilmots devait faire face à de nombreux forfaits en défense entre Kompany, Denayer, Lombaerts ou encore Boyata.

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L’opposition de style offrait de belles promesses. La Nazionale imprimait un gros pressing en début de match, empêchant les Belges de combiner et percutait souvent côté droit. Après dix minutes de jeu, la domination s’inversait et Nainggolan s’offrait la première opportunité de la rencontre (10e). Plus cette première mi-temps avançait et plus les Diables Rouges se montraient saignants, mais ils n’arrivaient pas à déstabiliser ce bloc défensif très solide. Lukaku vivait un véritable calvaire au milieu de la défense, ne touchant pas un ballon. Par séquences, mais surtout toujours de manière individuelle, Hazard et De Bruyne accéléraient sans amener le danger dans la surface italienne. Paradoxalement, c’est au plus fort de la domination belge que Giaccherini ouvrait le score, profitant d’une merveilleuse ouverture de Bonucci (0-1, 31e) et d’une mauvaise appréciation d’Alderweireld. L’Italie profitait de ce temps fort pour doubler la mise, mais ni Candreva (35e), ni Pellè (36e) n’y arrivaient.

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Avec un peu de réussite, mais aussi beaucoup d'expérience, l'Italie menait au score à la mi-temps. La seconde période offrait un duel de toute beauté, où les deux équipes iront d'un but à l'autre sans temps mort. L'Italie remettait la Belgique en difficulté par son pressing permanent, mais elle allait connaître quelques failles en s'exposant à de nombreux contres très dangereux. Seul face à Buffon après avoir été lancé dans la profondeur, Lukaku manquait son duel en croisant trop sa frappe du gauche (53e). La Nazionale avait chaud, mais répondait immédiatement par Pellè qui remportait son duel sur Alderweireld, obligeant Courtois à se détendre pour empêcher le break (56e). Après une nouvelle alerte signée Hazard (57e), la Belgique avalait l'Italie. Supérieure physiquement, elle se procurait de très nombreuses situations chaudes. Seulement à chaque fois, un pied, un contre défavorable, un mauvais contrôle voire une faute tactique italienne contrecarraient les plans de Wilmots. À force de louper ses occasions, la Belgique se faisait punir. Si Courtois repoussait la frappe d'Immobile (84e), Pellè, lui, fusillait le gardien à bout portant d'une belle reprise de volée (2-0, 90e+2) et offrait la victoire à son équipe. Pas attendue, l'Italie marque les esprits dès l'entame de la compétition. Une nouvelle fois, il faudra compter avec elle.

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L'homme du match : Bonucci (8) : il a aimanté tous les centres belges empêchant les transmissions entre le trio de devant. Toujours bien placé, il a même suppléé ses deux coéquipiers de l'axe et coupant les trajectoires. Pas étonnant que Lukaku ait eu si peu d'occasion pour marquer. Et puis quelle technique avec ce caviar décisif de 40 mètres pour Giaccherini (32e). Brillant et averti (78e).

Belgique :

  • Courtois (5,5) : match correct pour le géant gardien belge. Serein dans les airs (28e), le portier de Chelsea a été bon. Solide sur une belle frappe de Candreva (35e) et auteur d’une somptueuse parade sur la lourde frappe d’Immobile (84e). Malheureusement pour lui, il ne peut rien faire sur les deux buts italiens, la belle frappe de Giaccherini et la reprise à bout portant de Pellè (90e+2). Dommage.

  • Vertonghen (4) : défensivement, le défenseur de Tottenham a tenu son rang, en réalisant quelques bons retours, parfois salvateurs. Mais offensivement, le latéral belge a rarement utilisé son couloir gauche pour tenter d’apporter une solution sur le front de l’attaque. Bien trop peu. Averti (90e+1).

  • Vermaelen (4) : malgré une saison délicate au Barça, le défenseur central retrouve une place de titulaire en sélection suite à l’absence pour blessures de nombreux piliers défensifs. Et qu’on se le dise, le manque de temps de jeu se fait sentir. Dans son duel avec Pellè, il a été constamment dépassé, ne gagnant que très peu de ballons. Un ton en dessous ce soir.

  • Alderweireld (2) : match à oublier au plus vite. En retard au marquage, c’est lui qui était trop court pour empêcher Giaccherini d’ouvrir le score (32e). Peu inspiré, il était une nouvelle fois battu en deuxième période, cette fois-ci par Pellè qui obligeait Courtois à effectuer la parade (55e). Un manque de rigueur qui a coûté cher aux siens.

  • Ciman (4,5) : l’invité surprise de cette sélection belge a réalisé une prestation mitigée. Très actif dans son couloir droit en début de rencontre, le défenseur de l’Impact Montréal a nettement baissé en intensité au fil des minutes. Malgré quelques bons déboulés, il a trop souvent manqué de justesse dans ses centres. Remplacé par Carrasco (75e) qui a tenté d'apporter sa vitesse.

  • Witsel (4) : rencontre compliquée pour lui. Tout comme ses coéquipiers, le milieu de terrain belge a eu du mal à lutter face à un bon bloc italien bien compact. Alors oui, il a su grappiller quelques ballons à la récupération, mais en possession du cuir, il a rarement réalisé les bons choix, en frappant lorsqu’il fallait passer et vice-versa.

-Nainggolan (5) : toujours aussi généreux, le milieu de terrain de la Roma n’a pas compté ses efforts. Solide au duel, il a su faire face à l’impact physique imposé par la Squadra Azzurra. Précieux à la récupération, le milieu de terrain a surtout été très entreprenant offensivement. Par deux fois, il a tenté sa chance mais si sa première tentative lointaine obligeait Buffon à se déployer (10e), sa seconde ne trouvait pas le cadre (22e). Remplacé par Mertens (61e) qui a été l’un des Belges les plus dangereux par la suite en multipliant les accélérations et les percutions, qui ont fait très mal à l’arrière garde italienne.

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  • Fellaini (3,5) : élément clé dans l’entrejeu des Diables Rouges, le milieu de terrain de Manchester United n’a pas brillé dans cette partie. À la lutte dans de nombreux duels, il a été compliqué pour lui de se sortir d’un très bon pressing italien. Et lorsqu’il en avait la possibilité, le Mancunien n’a pas été très inspiré dans ses choix offensifs. Une prestation bien loin d’être la plus belle de sa carrière.

  • Hazard (3) : Décidément, il n’y a pas qu’en France que les stars attendues ne sont pas au rendez-vous. Auteur d’une saison « bidon » à Chelsea, pour reprendre ses termes, Hazard a livré une copie dans la continuité de son exercice avec les Blues. Certes, le meneur de jeu des Diables Rouges a beaucoup tenté par de nombreuses accélérations ou autres tentatives de combinaisons, mais à chaque fois l’ailier belge a été stoppé par une défense italienne injouable. Cette fois-ci, le capitaine belge n’a pas montré l’exemple.

  • De Bruyne (3,5) : à l’instar de son compère offensif, le Citizen n’a pas été décisif dans cette rencontre. Pire, son manque de lucidité dans le dernier geste pendant une grande partie de la rencontre peut sérieusement inquiéter les fans de la sélection de Marc Wilmots. Malheureusement pour lui, sa passe pour Lukaku aurait pu être décisive si ce dernier n’avait pas mangé la feuille de match.

  • Lukaku (2) : également attendu dans cet Euro, le buteur d’Everton a énormément déçu. Esseulé à la pointe de l’attaque, le buteur belge a eu beaucoup de mal à tirer son épingle du jeu. Bien bloqué par une défense italienne intraitable, le buteur des Toffees n’a pas vu le jour, ne touchant que très peu de ballons et donc ne se procurant quasiment aucune occasion. Pire, il manquait sa seule opportunité de la rencontre en perdant son duel avec Buffon (53e). Un duel à ne surtout pas manquer… Remplacé par Origi (72e) qui a manqué beaucoup trop d’occasions, à l’image de sa tête qui frôlait le cadre (81e).

Italie :

  • Buffon (6,5) : paradoxalement dans un match où son équipe a globalement été dominée, il n'aura pas eu de grande parade à réaliser. Il effectue un arrêt tranquille sur une frappe de Nainggolan (10e) puis sur ce tir de Hazard (57e). Il a de la réussite lors de son duel face à Lukaku car le Belge manque le cadre alors que le but était ouvert (53e). Toujours charismatique et très serein, il a donné de la voix quand ses partenaires étaient dans le dur. Précieux.

  • Barzagli (7,5) : un premier sauvetage dans sa surface après une minute de jeu a lancé son match. Des interventions de patron toute en autorité face à Hazard et Lukaku. Il ne s'est jamais laissé embarqué par les dribbles du feu follet de Chelsea et a fini par prendre le dessus dans les duels. Un pressing important aussi.

  • Bonucci (8) : voir ci-dessus.

  • Chiellini (7) : lui aussi a réalisé un énorme match en défense. Il a livré un duel de titan face à Fellaini dans le domaine aérien et a étouffé De Bruyne et Lukaku. Grâce à son placement, il a contré plusieurs grosses frappes belges. Très serein, il s'est même permis quelques relances risquées mais efficaces (50e). Plus en difficulté en fin de rencontre où il a été averti pour une grosse faute sur Hazard (65e).

  • Candreva (6,5) : très remuant sur son côté droit, il réussit un très bon début de match prenant son vis-à-vis à défaut à plusieurs reprises. Il lui aura manqué un peu de précision pour être véritablement décisif. Auteur d'une bonne frappe cadrée qui a mis Courtois en difficultés (35e). Après une seconde période délicate, il deviendra passeur décisif sur le but de Pellè qui a conclu la rencontre (90e+2).

  • Parolo (6) : comme son compère de la Lazio Rome, le milieu de terrain a offert beaucoup d'énergie. Plus discret avec le ballon, il a en revanche imprimé un énorme pressing. Supérieur physiquement, il a globalement dominé ses duels à l'image de celui remporté contre Vertonghen (36e) qui a donné la tête non-cadrée de Pellè.

  • De Rossi (7,5) : gros match du joueur de la Roma. Il a littéralement mangé Fellaini et Nainggolan en début de rencontre et a poursuivi sur sa lancée durant 90 minutes. Impressionnant d'intelligence, il a empêché De Bruyne de venir chercher l'axe. Solide dans les airs et dans les duels, il a offert quelques dégagements qui ont soulagé sa défense. Enfin, il a su orienter le jeu de son équipe pour se relancer. Remplacé par Thiago Motta (78e) qui a pris un jaune (84e).

  • Giaccherini (6,5) : a l'inverse de la plupart de ses coéquipiers, il a connu un début de match délicat. Imprécis techniquement, lent dans ses décisions, il était le maillon faible côté italien mais son but l'a libéré (31e). Plus consistant et plus juste ensuite, il a offert des solutions en se projetant vers l'avant, devenant un danger permanent pour la défense belge.

  • Darmian (3,5) : s'il y a bien un joueur qui a déçu en Italie ce soir, c'est lui. Aligné dans le couloir gauche alors qu'il joue généralement à droite, il a semblé emprunté, pas au point physiquement. Il n'a pas vraiment animé son côté et a souffert face aux accélérations de Ciman. Remplacé par De Sciglio (58e) qui aura eu un rôle important dans un moment où l'Italie peinait physiquement.

  • Eder (6) : il n'a pas fait un grand match mais il a été utile dans le dispositif tactique imaginé par Conte. Son duo avec Pellè s'est révélé complémentaire. L'attaquant de l'Inter a mangé les espaces dans le dos de la défense et a gêné les Diables à la relance. Il a également ouvert des espaces sur les côtés. En revanche, il n'a pas eu une seule occasion à se mettre sous la dent. Averti pour avoir bloqué Mertens qui partait en contre (74e). Remplacé dans la minute par Immobile (75e) qui a semé la panique dans la défense.

  • Pellè (7,5) : comme Eder, il n'a pas vécu le plus grand match de sa vie mais il aura été précieux. Son rôle de pivot lui sied à merveille. Très efficace dos au but, il aura permis à son équipe de faire remonter le bloc à de nombreuses reprises et aura mis à mal Vermaelen et Alderweireld. Face au but, il aura manqué deux têtes. Si la première termine juste à côté du cadre (36e), la seconde aura été repoussée par Courtois (55e). En toute fin de match, c'est lui qui scellera le sort de cette rencontre en fusillant Courtois à bout portant (90e+2).

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