Equipe de France : le casse-tête Antoine Griezmann

Par Matthieu Margueritte
4 min.
France Antoine Griezmann @Maxppp

Repositionné dans l'axe de l'attaque tricolore en cours de jeu, Antoine Griezmann a une nouvelle fois montré qu'il était plus décisif à ce poste. De quoi forcer Didier Deschamps à changer à nouveau ses plans ?

Pour ce huitième de finale contre l'Irlande, Didier Deschamps avait décidé d'aligner un onze type où seule la permutation entre Paul Pogba et Blaise Matuidi faisait office de nouveauté. Positionné sur son aile droite, Antoine Griezmann abordait la rencontre dans son rôle habituel. Le temps de la première période. Confronté aux grosses difficultés des Bleus lors des 45 premières minutes, Didier Deschamps n'a pas insisté dans ses choix. Bien décidé à renverser la vapeur, le sélectionneur a alors changé le visage de son équipe avec un duo Pogba-Matuidi remis en version originale à la récupération, Coman et Payet chargés d'animer les ailes et avec un Griezmann repositionné dans l'axe, juste derrière Olivier Giroud. Un choix très rapidement payant.

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Double buteur en l'espace de quelques minutes (57e et 61e minutes), l'attaquant de l'Atlético Madrid a sauvé les siens d'une élimination précoce. Mais il a surtout donné un nouveau mal de tête à son sélectionneur. Efficace dans l'axe face aux Verts irlandais, Griezmann confirme qu'il est plus que jamais décisif à ce poste en sélection. Contre l'Albanie déjà, alors que l'équipe de France se démenait péniblement pour prendre l'avantage, c'est lui qui avait trouvé la faille de la tête sur un centre de Rami. D'où la question : Deschamps doit-il laisser le Colchonero dans l'axe ? Élu homme du match, l'intéressé a avoué en conférence de presse qu'il se plaisait dans ce rôle. «Je ne pense pas être le sauveur, le sauveur c’est toute l’équipe. Dans l’axe, c’est là que je joue toute l’année et où j'ai mes repères. Mais que je doive jouer dans l’axe ou ailleurs c’est avec plaisir car je donnerai tout pour le coach et l’équipe. Pour moi, c’est comme ça toute l’année avec l’Atlético. On gagne tous les matches 1-0. Je pensais que ce serait autrement en équipe de France, mais c’est pareil. Il faut souffrir, s’appliquer et savourer. Maintenant, on va aussi regarder ce qu’on a fait de bien et de moins bien et continuer de s’entraîner pour nous améliorer.»

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Les Bleus aiment voir Griezmann en pointe

Collectif, Griezmann se plaît dans l'axe, mais n'entend pas imposer ses choix. Mais qu'en pensent ses partenaires ? Adversaire du Madrilène en Liga, le défenseur du FC Séville, Adil Rami, estime que c'est à ce poste que son partenaire est le plus dangereux. «Quand il est en 10 ou en faux numéro 9, il est super dur à prendre. Je suis bien placé pour dire ça, parce que quand je joue contre lui (en Liga, ndlr), c'est chiant et c'est dur. (...) Ce qui est clair, c'est qu'il nous a fait du bien et c'est dommage pour lui parce qu'il aurait pu mettre un triplé», a-t-il déclaré en zone mixte. Une tendance confirmée par Patrice Evra. «Ce sont les choix du coach. Grizou c'est quelqu'un qui aime être plus dans l'axe. En club, c'est là où il a l'habitude de jouer. Il a des repères et sur les côtés ce n'est pas facile parce qu'il faut défendre. Qu'il joue à droite, à gauche, devant... Le plus important, c'est que la France gagne. Ce n'est que le début. Le mini championnat est terminé. Là ça passe ou ça casse. Tu ne peux plus faire des matches à moitié. Tu dois assumer les responsabilités et c'est ce que Grizou a fait. C'est bien pour lui et pour l'équipe. Après il y a le quart et il va falloir faire pareil.»

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Des louanges qui raviront le natif de Mâcon, d'autant que l'attaquant de pointe patenté de l'équipe de France, Olivier Giroud, a visiblement apprécié d'avoir Griezmann en soutien. «C'est juste une question de pouvoir se mettre entre les lignes. C'est sûr que quand on est deux devant, ça amène plus d'incertitudes aux défenseurs adverses. Il y a un joueur de plus à surveiller et c'est mieux pour nous. Ce n'est pas moi qui fait l'équipe. Après c'est bien de pouvoir changer de tactique en fonction de l'équipe que l'on a en face.» Devenu un adepte des changements tactiques depuis le début de l'Euro, Didier Deschamps cèdera-t-il à cette nouvelle tendance ? Le sélectionneur a en tout cas une semaine pour se décider.

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