Equipe de France : quelle bonne formule pour le milieu de terrain ?

Par Matthieu Margueritte - Alexis Pereira
5 min.
France Blaise Matuidi @Maxppp

L'entrejeu de l'équipe de France a été l'un des secteurs défaillants face à la Roumanie (2-1), vendredi, au Stade de France.

Le problème de l'équipe de France s'est-il déplacé ? La charnière Adil Rami-Laurent Koscielny était dans le viseur avant le match d'ouverture face à la Roumanie (2-1). Et pourtant, c'est le milieu de terrain qui a affiché ses limites. Si N'Golo Kanté a tenu son rang, félicité comme il se doit par Didier Deschamps, Paul Pogba et Blaise Matuidi sont loin d'avoir réalisé leur meilleure prestation en Bleu. Trop loin les uns des autres et peu inspirés dans l'utilisation du ballon, les deux relayeurs n'ont pas eu le rendement suffisant pour faire bouger les lignes roumaines, très regroupées et resserrées. Présent en conférence de presse lundi à Clairefontaine, le Parisien a assumé. «Oui, oui j'aurais pu faire mieux. Déjà, j'aurais pu avoir plus d'influence dans le jeu, toucher plus de ballons, récupérer plus de ballons. Un peu de tout. On n'est jamais satisfait de ses matches, il y a toujours des choses à revoir. Personnellement, il y en avait beaucoup à revoir sur ce match. J'en suis conscient, je travaille mentalement et sur le terrain. J'espère être mieux. Je donnerai tout», a-t-il lancé avant de poursuivre.

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«Il n'y a pas eu de problèmes particuliers, les critiques sont bonnes à prendre. On n'a pas fait le match qu'on aurait aimé faire. La victoire était le plus important. Il y avait beaucoup de pression pour ce match d'ouverture. Je ne ciblerai pas un secteur en particulier. On doit faire mieux, on en est conscient. On va essayer de faire mieux que contre la Roumanie. Ce n'est que le début de la compétition. Je ne me fais pas de soucis. On sera mieux contre l'Albanie et encore mieux contre la Suisse. (...) J'ai revu le match, mon match. Dans le jeu, on n'a pas fait ce qu'il fallait. C'est aussi dû à la pression, au fait qu'on soit attendu. Ça ira mieux. Les trois points, c'était le plus important. On veut faire mieux, on le sait», a-t-il assuré. Moussa Sissoko, entré en jeu en cours de match, a lui aussi laissé entendre que les problèmes étaient identifiés et qu'il ne fallait pas s'inquiéter outre mesure. «Je ne pense pas que ça vienne du milieu. À certains moments, on était coupé en deux. Il faut qu'il y ait plus de communication. C'est à corriger. On s'est dit les choses sur ce qu'il fallait corriger. Ce qu'on devait mieux gérer», a-t-il analysé.

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Les deux hommes savent ce qui n'a pas été. «Il faut varier notre jeu. On va y travailler. (...) Il faut oser, essayer de prendre plus de risques. Le contexte du premier match a fait qu'on n'a pas eu ce cran-là. On a voulu se rassurer en jouant plus long. Sur ce match, on devra essayer d'avoir la personnalité pour jouer. (...) On doit être meilleur dans le jeu, on n'a pas assez posé le ballon. On a abusé de ballons longs, à cause de la qualité de l'adversaire aussi, qui ne nous a pas laissé repartir. On est capable de prendre des risques dans le jeu. Ça ira mieux dans le 2e match. On va le démontrer dans cette compétition», a expliqué Matuidi, défendant son partenaire Paul Pogba, sous le feu des critiques. «Paul est un joueur qui a énormément de talent. Il l'a prouvé. Je ne suis pas d'accord avec vous là-dessus. C'est un joueur qui a démontré par sa qualité technique, son jeu long, sa capacité à récupérer des ballons, qu'il était important pour nous. Comme tout le monde, il peut être un peu moins bon. Je sais qu'il va démontrer qu'il a des qualités extraordinaires», a-t-il confié.

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Un nouveau système pour relancer la machine ?

Un constat également dressé par le Magpie. «Je pense que vous faites une fixette sur Paul. On sait que ça n'a pas été facile. Paul est un grand joueur pour nous, qui nous apporte beaucoup. (...) On doit faire mieux dans le jeu, prendre plus de plaisir, dominer plus largement le match. Ce qu'on cherche en compétition, c'est la gagne. Avec la manière, c'est encore mieux. On va essayer de s'améliorer de ce côté-là», a lancé Sissoko. À en croire les Tricolores, il n'y a donc rien à redire après le délicat match contre les hommes d'Anghel Iordanescu. Pourtant, le sélectionneur national n'a sans doute pas apprécié. «Tout n'a pas été parfait, loin de là», a indiqué le sélectionneur en conférence de presse d'après-match. D'ailleurs, pour forcer la décision, il a modifié son milieu et son schéma tactique, passant de son traditionnel 4-3-3 à un 4-2-3-1 plus ambitieux. Ce système peut-il avoir un avenir, quitte à sacrifier un élément comme Pogba ou Matuidi ?

Aujourd'hui, la question se pose, puisque Dimitri Payet est l'homme le plus influent du moment en sélection, comme le prouvent sa passe décisive pour Olivier Giroud et son but fantastique, du gauche, son mauvais pied. Le Réunionnais, en position de meneur de jeu, a démontré qu'il pouvait avoir une influence dans l'animation. Plus que tout autre joueur actuellement. «Il faut poser la question au sélectionneur. On s'adapte. On connaît ces deux formations-là. Il fait ses choix, il décide, on arrive à s'adapter. Ce sont deux solutions crédibles qui nous amènent à avoir des résultats», a laissé entendre le n° 14 français. Sissoko lui aussi laisse le choix à DD de trancher. «On peut l'utiliser d'entrée. C'est le coach qui fait ses choix. Nous, les joueurs, on est prêts. Il fera la meilleure tactique pour gêner les équipes adverses», a-t-il conclu. Face à une Albanie, qui sera elle aussi regroupée devant ses buts, l'équipe de France changera-t-elle de visage tactique ? À Didier Deschamps de décider.

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