Euro 2016 : la magie d’Andrés Iniesta guide l’Espagne

Par Max Franco Sanchez
3 min.
Espagne Andrés Iniesta Luján @Maxppp

Iniesta arrive dans l'un des meilleurs moments de forme de sa carrière au bon moment. Le joueur du FC Barcelone régale avec sa sélection et a été nommé homme du match lors des deux rencontres jouées par l'Espagne pour le moment.

La liste des adjectifs élogieux pour qualifier Andrés Iniesta n'est peut-être plus assez longue... Sous ses airs d'informaticien ou de prof de mathématiques, le génie de Fuentealbilla est probablement le meilleur joueur de cette phase de poules de l'Euro et a régalé lors des deux rencontres disputées par la Roja, face à la République Tchèque (1-0) et la Turquie (3-0). La grâce du n°6 de la Roja sur un terrain n'a d'égal que celle d'un patineur sur glace, avec la balle qui lui colle au pied et qui oblige souvent les rivaux à se mettre à trois sur lui pour tenter de la lui subtiliser. Aligné dans l'axe, tombant souvent sur le côté gauche, Iniesta dicte le ton du jeu de la Roja – bien accompagné par ses acolytes Busquets et son compagnon de couloir Jordi Alba – distribuant les ballons pour ses attaquants, toujours à la recherche de la combinaison parfaite ou de l'avant ou dernière passe létale, à l'image de celle qu'il a délivrée pour Jordi Alba sur le troisième but ibérique hier soir.

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Tout le monde connaît déjà le bonhomme, tranchant balle au pied mais plutôt discret dès qu'il quitte le terrain. C'est d'ailleurs probablement pour cette raison qu'il n'a que rarement été considéré à sa juste valeur ces dernières années. L'UEFA ne l'a par exemple pas inclus dans le XI type de la première journée de la phase de poules alors qu'il avait livré un récital face aux Tchèques. Iniesta est-il trop gentil et discret dans un football où le potentiel marketing d'un joueur est devenu un atout tant pour les marques que pour les clubs ou les institutions comme la FIFA ou l'UEFA ? Quoiqu'il en soit, si la presse espagnole a crié au scandale après cette première journée de l'Euro, l'intéressé lui même ne semble pas plus tracassé que ça par les « oublis » réguliers de son nom dans les différentes distinctions individuelles ou collectives décernées tout au long de l'année. « Les prix individuels ne m'intéressent pas, moi je ne joue pas pour gagner le Ballon d'Or ». Des propos qui peuvent résonner faux dans la bouche de certains footballeurs, mais qui semblent véridiques venant d'Iniesta. En Espagne en tout cas, le lobby n'a jamais été aussi puissant. « Le football doit un Ballon d'Or à Iniesta », titre par exemple le directeur de Mundo Deportivo dans son édito du jour.

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Contrairement à des joueurs comme Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo, dont le talent n'est pas à remettre en question, l'Espagnol a toujours su se montrer digne de son statut lorsqu'il enfile la tunique rouge et jaune. La preuve, il a été nommé 9 fois meilleur joueur d'une rencontre lors d'une compétition internationale majeure, à savoir Euro ou Coupe du Monde ! De quoi lui permettre de faire l'unanimité totale en Espagne, lui qui est autant adoré par les Madrilènes que par les Barcelonais. Et les joueurs qui ont su se mettre les deux clans dans la poche, tant en termes de niveau que de "capital sympathie" sont rares, Carles Puyol étant probablement le dernier exemple en date. À l'heure où la dictature du pot de gel et des réseaux sociaux fait la loi, Andrés Iniesta exhibe fièrement sa calvitie et fait le bonheur d'un pays entier, en plus de celui des millions de fans de football aux quatre coins de la planète. Avec son leader en forme et ses subalternes à leur meilleur niveau, l'Espagne a toutes les cartes en main pour s'emparer d'un troisième titre européen consécutif.

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