France - Islande : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
France Olivier Giroud @Maxppp

La France s'est offert un véritable festival offensif en écrasant l'Islande 5-2. Les Bleus retrouveront l'Allemagne en demi-finale de la compétition jeudi soir au Vélodrome de Marseille.

C'était le dernier quart de finale de la compétition. Dans un Stade de France où les supporters islandais étaient présents en masse, France et Islande se disputaient le dernier ticket pour les demi-finales, avec un rendez-vous déjà fixé face à l'Allemagne, qui a dû aller jusqu'aux tirs au but pour venir à bout de l'Italie hier soir. Et au final, les Bleus ont roulé sur leur adversaire. La première frappe de la partie était islandaise, oeuvre de Sigurdsson, captée sans soucis par Lloris (3e). Les Tricolores avaient du répondant, et après une belle combinaison entre Sissoko, Giroud et Payet, ce dernier décochait une frappe attrapée en deux temps par Halldorson (5e). Le match était ouvert, et les débats équilibrés, les deux équipes arrivant facilement jusqu'aux derniers mètres adverses. L'ouverture du score ne s'est pas faite attendre, et sur un long ballon de Matuidi, Giroud s'en est allé crucifier le gardien islandais pour donner l'avantage à la France (1-0, 12e).

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Ce n'était pas terminé, puisqu'à la 20e minute, Pogba s'envolait au-dessus des joueurs islandais présents dans la surface pour reprendre un corner de Griezmann de la tête, l'expédiant au fond des filets (2-0, 20e). L'Islande n'avait cependant pas dit son dernier mot, et sur une touche longue, spécialité de la maison, Sightorsson déviait pour Bödvarsson qui a manqué le cadre de peu (25e). Le rythme était retombé, et la France était relativement tranquille, face à un adversaire qui ne proposait pratiquement rien offensivement parlant. Mais les Bleus avaient la gâchette facile. Sur un centre de Sissoko, Giroud a encore remporté son duel de la tête, remisant pour Griezmann, qui a lui décalé pour Payet. Le Hammer a parfaitement placé sa frappe de l'extérieur de la surface pour plier la rencontre avec le troisième but (3-0, 43e). Dans la foulée, Paul Pogba, bien dans ses baskets ce soir, relançait en profondeur, Giroud laissait passer, et Griezmann, prenant la ligne de 4 défenseurs islandais de vitesse, battait Halldorson avec un joli ballon piqué (4-0, 45e).

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Autant dire qu'avec un tel score à la mi-temps, le match était plié. Les Islandais ont voulu s'offrir le but de l'honneur, avec brio, puisque sur un bon centre Sigurdsson, Sightorsson mettait le pied au premier poteau pour venir réduire un écart déjà conséquent (4-1, 56e). Sanction immédiate derrière. Sur un coup-franc tiré par Payet, Giroud s'élevait encore au-dessus de tout le monde, aidé par la sortie catastrophique de Halldorson, et signait son doublé (5-1, 59e). Les Islandais, pas abattus, continuaient d'attaquer, et Ingason, de la tête, forçait Lloris à l'employer à fond pour éviter le but (63e). En toute fin de partie, l'Islande a encore réussi à faire trembler les filets, sur une belle tête de Bjarnason cette fois (84e). Le boulot est fait, et avec la manière ; la France retrouvera donc une équipe allemande décimée en demi-finale !

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L'homme du match : Giroud (9) : un rôle de pivot plutôt efficace pour ses partenaires où il a dominé le domaine aérien. Il a bien combiné et a alterné les propositions entre appels dans les pieds et dans les espaces. Surtout, il ouvre le score rapidement (12e) et met son équipe dans les meilleures dispositions. Sur le but de Griezmann, il laisse passer le ballon pour une jolie feinte efficace, avant de s'offrir un doublé en seconde période (59e). Remplacé par Gignac (60e) qui a tenté sa chance et avalé les espaces mais qui a manqué de réalisme.

France

  • Lloris (7) : match propre et sans réel danger pour le capitaine des Bleus. En première période, il a dû faire face aux nombreux ballons aériens islandais mais il n'a pas hésité à s'imposer dans les airs. Sur la seule alerte dans la surface, il est bien aidé par la maladresse de Bodvarsson (25e). En seconde période, il est un peu abandonné par sa défense sur les buts de Sightorsson (56e) et de Bjarnason (84e) mais il effectue une magnifique parade devant Ingason (63e).

  • Sagna (7) : assez saignant et tranchant sur son côté, il s'est appliqué dans les tâches défensives. Jamais pris en défaut par Bjarnason ou les rares montées de Skulason, il a même remporté presque tous ses duels aériens. Le joueur de City en a donc profité pour se montrer offensivement. S'il n'a pas beaucoup centré, il a tenté d'apporter le surnombre dans le camp adverse. Match très propre.

  • Koscielny (6,5) : avec à côté de lui un nouveau coéquipier, le défenseur a plutôt assuré. Même si en début de rencontre, il a parfois perdu ses duels de la tête, il n'a pas paniqué et a vécu un match tranquille. Il a aussi régulièrement devancé ses adversaires dans ses interventions, offrant des relances propres pour son équipe avec un taux de passes réussies de 95%. En seconde période, il a enrayé quelques offensives (66e). Remplacé par Mangala (72e) pour lui éviter de prendre un jaune synonyme de suspension en demi-finale. Le Citizen a eu du mal à se mettre dans le match au sein d'une charnière inexpérimentée.

  • Umtiti (5,5) : lui jouait gros ce soir mais le scénario de la rencontre a favorisé ses débuts en équipe de France. Pour sa première sélection, il a connu un peu de flottement en début de match mais il s'est rattrapé grâce au festival offensif français. Ses interventions ont manqué de tranchant et il s'est même fait bouger mais globalement, il a donné satisfaction comme sur cette intervention devant Bodvarsson (25e). Il connait tout de même un moment de relâche sur le but de Sightorsson (56e). Averti (75e).

  • Evra (6,5) : certes, les attaques islandaises venaient souvent de son côté mais il a tenu son rang et n'est jamais apparu comme le maillon faible comme lors de certaines rencontres précédentes. Il a aussi profité des retours réguliers de Matuidi ou Pogba pour maîtriser son couloir. Dans les airs, il était régulièrement bien placé même si c'est lui qui perd son duel lors du second but islandais (84e). Offensivement, on ne l'a pas trop vu.

  • Pogba (8,5) : son début de match est assez moyen à l'image de ces ballons perdus (4e, 14e) et de ces passes mal assurées (9e, 18e) mais derrière il s'est offert un festival. Il s'est envolé pour mettre la France sur orbite (20e) puis a envoyé Griezmann mettre son but d'une superbe passe laser qui a traversé le terrain (45e). A l'aise dans le jeu et dans sa technique, il a touché de très nombreux ballons et a pu distribuer pour ses coéquipiers. Il a même montré de gros efforts défensifs lorsqu'il le fallait. Très bon match de sa part.

  • Matuidi (7,5) : un match à son image. Des ballons perdus et une reprise de volée complètement ratée mais un abattage sur le terrain absolument énorme. Auteur de retours défensifs précieux dans son style inimitable, il a ratissé de nombreux ballons et est allé très souvent au duel. Il s'est même offert une passe décisive sur le but de Giroud (12e). Mieux physiquement, le Parisien a donné un visage rassurant.

  • Sissoko (8) : préféré à Coman par Deschamps, le joueur de Newcastle a donné raison à son sélectionneur. Des combinaisons avec ses coéquipiers (6e), des débordements, des centres précis (7e) et des percussions balle au pied impressionnantes (70e). Le milieu de terrain s'est montré à son aise dans à peu près tous les secteurs du jeu et sur toute la surface du terrain. Il a peut-être même gagné sa place de titulaire pour la demi-finale.

  • Griezmann (9) : positionné en électron libre derrière Giroud, le Colchonero a régalé ce soir. Après un début de match discret, il a profité de sa liberté pour jouer à peu près partout et semer la panique dans la défense islandaise. Passeur pour Pogba sur corner (20e), puis pour Payet (43e), il marque ensuite le 4e but des Bleus après une magnifique passe de Pogba (45e), devenant au passage le meilleur buteur de la compétition. Sa technique et sa vitesse ont créé de gros décalages et des espaces. Une superbe prestation.

  • Payet (8) : une première frappe timide mais qui donnait le ton (6e). Ensuite, le joueur de West Ham a été un détonateur pour le jeu français. Ses dribbles ont mis en grosses difficultés la défense adverse et sa vision du jeu lui a permis de trouver de bonnes solutions. Son but juste avant la mi-temps scelle le scénario de la rencontre et il place un ballon parfait pour la tête de Giroud (59e). Prestation aboutie de sa part. Remplacé par Coman (80e) qui n'a pas eu assez de temps pour s'illustrer.

  • Giroud (9) : voir-ci dessus.

Islande :

  • Halldorson (3) : le portier islandais était complètement laissé à l'abandon par sa défense ce soir. A vrai dire, il ne peut pas vraiment faire mieux sur les buts qu'il encaisse ce soir si ce n'est sur le cinquième où il sort mal, mais 5 buts, c'est bien trop. On notera éventuellement deux ou trois actions où il a pu se montrer à son avantage, comme cette parade sur une frappe lointaine de Payet (5e).

  • Saevarsson (3,5) : performance assez mitigée pour le latéral droit. En danger défensivement, notamment à cause de son positionnement assez haut, il a été l'un des joueurs islandais les plus dangereux offensivement, se montrant assez efficace, avec un bon centre sur la tête de Bödvarsson (17e) par exemple.

  • Arnason (1,5) : un match à oublier pour lui, pratiquement coupable sur tous les buts français. Mal aligné sur le but de Giroud (12e), il laisse l'attaquant français s'en aller seul vers les cages pour fusiller Halldorson. Encore battu par le Gunner quand ce dernier remise pour Griezmann sur le but de Payet (43e), il est aussi largué sur le but du Colchonero (45e). Il n'a réalisé aucune intervention décisive, et n'a jamais rassuré les siens. Son entraîneur l'a fait sortir à la pause pour éviter d'autres dégâts, le remplaçant par Ingason (3), à son tour battu face à Giroud sur le 5e but des Bleus (59e) mais globalement plus rassurant qu'Arnason.

  • R. Sigurdsson (3) : s'il a été moins catastrophique qu'Arnason dans le registre individuel, il ne l'a pas forcément aidé, ne venant pas couvrir sur certaines actions par exemple et montrant lui aussi quelques limites dans le placement. On notera éventuellement quelques sauvetages, comme ce joli tacle alors que Griezmann commençait déjà à armer sa frappe à l'entrée de la surface (49e). Match très médiocre en somme.

  • Skulason (4) : sur son côté gauche de la défense, il a beaucoup subi, face à un bon Sissoko notamment, mais n'a jamais réellement pris l'eau au point d'être responsable d'un des buts encaissés. Offensivement, il était plutôt timide, mais c'est lui qui délivre un très bon centre pour Bjarnason sur le deuxième but de son équipe (84e).

  • A. Gunarsson (3,5) : match moyen du milieu de terrain, volontaire et généreux de par ses efforts, mais assez imprécis balle au pied quand il a fallu prendre des risques et percer des lignes. Il a cependant brillé dans celle qui est sa spécialité, les longues touches à destination de la surface rivale, qui ont créé quelques frayeurs à l'arrière-garde française.

  • G. Sigurdsson (3,5) : avant l'Euro, on le présentait comme la star de cette brave équipe islandaise. Mais ce soir encore, il a déçu. Il n'a pas pesé dans la construction du jeu, n'a fait aucune différence, et c'est même lui qui perd le ballon en tentant de faire un gri-gri au milieu sur l'action qui a mené au troisième but tricolore. Il réalise tout de même un bon centre pour Sightorsson et est ainsi crédité d'une passe décisive (56e), mais les Français avaient déjà baissé le ton.

  • Gudmunsson (2) : prestation assez fantomatique de l'ailier droit islandais, très peu en vue ce soir, à tel point que Saevarsson a souvent dû monter pour assumer l'animation offensive dans ce couloir. Il n'a été impliqué dans aucune situation chaude, n'a fait aucune différence et n'a jamais inquiété un Evra qui a passé une soirée très tranquille. Invisible, pour résumer.

  • Bjarnason (5) : clairement le joueur le plus actif de l'Islande dans le secteur offensif, du moins le plus volontaire et celui qui a tenté d'apporter des solutions à la morosité de l'animation offensive de son équipe. Il a souvent repiqué dans l'axe pour essayer de dynamiser la construction du jeu, essayant même parfois de faire la différence sur un dribble ou un long ballon, souvent sans succès il faut le reconnaître. Il marque le deuxième but islandais d'une belle tête (84e)

  • Bödvarsson (4) : match assez correct de l'attaquant, surtout compte tenu du peu de ballons qui lui étaient offerts. Il a remporté beaucoup de duels dans le jeu aérien, jouant souvent dos au but, et a par exemple été tout proche de réduire l'écart alors que le score n'était "que" de 2-0 (25e). S'il n'est pas défenseur, il est tout de même battu par Pogba de la tête sur le but du joueur de la Juve (20e). Remplacé à la pause par Finnbogason (3), qui n'a tout simplement rien apporté.

  • Sightorsson (4,5) : muselé par la défense française pendant l'intégralité de la rencontre, il a su tirer son épingle du jeu en marquant sur celui qui était pratiquement son premier ballon touché dans la surface (56e). Une réalisation qui vient récompenser une soirée compliquée, lui qui a surtout dû se contenter de faire un pressing ingrat sur la défense tricolore. Remplacé par la légende Eidur Gudjohnsen (83e), qui disputait probablement son dernier match en sélection mais n'a pas eu le temps de montrer quoique ce soit.

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