La Belgique en plein flou artistique

Sa puissance de feu sur le plan offensif en fait l'un des favoris de l'Euro. Mais la Belgique pourra-t-elle assumer ce statut dans quelques jours ? L'optimisme est de rigueur dans le camp belge, à l'image des déclarations d'après-match contre la Norvège (victoire 3-2, après avoir été mené 2-1). « Seules les grandes équipes peuvent remonter au score comme cela », notait ainsi Radja Nainggolan, quand son sélectionneur Marc Wilmots assurait de son côté : « On développe un football offensif, un football total. Tant qu’on marque un but de plus que l’adversaire, je serai content. J’ai vu beaucoup de points positifs, mais aussi quelques points négatifs à corriger ».

Trois matches de préparation, deux victoires (contre la Suisse et la Norvège) et un nul (contre la Finlande) : les statistiques ne sont pas mauvaises mais l'impression laissée dans le jeu inquiète les supporters et observateurs. Non, la Belgique n'est pas dominatrice sur le terrain malgré l'accumulation d'excellents joueurs. Le problème de la défense est toujours là. Wilmots a réinstallé Alderweireld et Vertonghen, coéquipiers à Tottenham, dans l'axe, faisant glisser Denayer à droite et lançant le frère de Lukaku, Jordan, à gauche. Résultat, encore deux buts évitables concédés.

Quelle formule pour Hazard et De Bruyne ?

Autre problème pointé du doigt, le manque de combinaisons collectives sur le plan offensif. Les Diables Rouges n'offrent que trop peu de pression sur le but adverse et, un peu à l'image de la Coupe du Monde 2014, changent souvent de schéma de jeu. « Sur ces trois matches, tout n’a pas été parfait. On a prouvé parfois qu’on était une bonne équipe et on a aussi prouvé parfois qu’on n’était pas une bonne équipe. On doit juste avoir plus souvent des meilleurs moments sur le terrain », concède d'ailleurs Eden Hazard.

Marc Wilmots tâtonne encore tactiquement et n'a pas trouvé de schéma définitif, alternant entre le 4-2-3-1 et le 4-3-3. L'hypothèse d'un milieu Nainggolan-Witsel-Fellaini est de retour, mais cela remettrait en cause l'équilibre de la liste (avec seulement 4 milieux défensifs, Moussa Dembélé étant le 4e). Les positionnements préférentiels de Hazard et De Bruyne sont encore à définir. Seules certitudes, la présence de Romelu Lukaku, décisif et inspiré lors des matches de préparation, à la pointe de l'attaque et de Thibaut Courtois dans les buts. Pour le reste, Wilmots doit encore trouver la bonne formule.