Portugal : le drôle d'Euro d'Adrien Silva, Anthony Lopes et Raphaël Guerreiro

Par Alexis Pereira
4 min.
Portugal Raphaël Adelino José Guerreiro @Maxppp

Nés en France, Anthony Lopes, Adrien Silva et Raphaël Guerreiro s'apprêtent à disputer l'Euro 2016 sous les couleurs du Portugal. Un évènement forcément spécial.

L'Euro approche à grands pas. La France se prépare doucement mais sûrement à accueillir toute l'Europe du football pour ce premier championnat d'Europe des Nations à 24 équipes. Le Portugal, qualifié au terme d'une campagne globalement maîtrisée, sera de la partie. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce tournoi sera particulièrement riche en émotions pour trois membres de la sélection lusitanienne. Adrien Silva (27 ans), Anthony Lopes (25 ans) et Raphaël Guerreiro (22 ans), sélectionnés parmi les 23 par Fernando Santos, défendent les couleurs de la Seleção das Quinas, mais ils présentent tous la particularité d'être nés en France. Originaire d'Angoulême, le milieu de terrain du Sporting CP évolue depuis très longtemps au Portugal. Il n'en reste pas moins lié à son pays de naissance. « J’ai plusieurs objectifs pour la saison prochaine, l’Euro en est un. Disputer un Mondial ou un Euro, c’est le point culminant de la carrière d’un joueur. Pouvoir y participer, ce serait un rêve devenu réalité, d’autant plus en France », nous avait-il confié il y a quelques mois. Contacté par nos soins, son père Manuel Silva nous a expliqué comment il se préparait à ce moment forcément particulier.

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«On va être supporters des deux pays, ça c'est clair : à fond derrière le Portugal et à fond derrière la France. C'est un sentiment étrange. Je suis fils d'immigré et je vais retourner en France avec mon fils en sélection portugaise. Mais je suis fier car cette compétition représente l'accomplissement de la carrière d'Adrien jusqu'ici», nous a-t-il confié avant de poursuivre. «Je peux vous garantir que toute la famille, en France comme au Portugal, sera derrière Adrien. Cela n'empêche pas que, lorsque la France jouera, on sera tous à fond derrière la France. Si les deux sélections s'affrontent, on sera à 50-50 ! », a-t-il glissé, expliquant que le capitaine des Leões, auteur d'une très belle saison (8 buts en 29 matches de Liga Sagres) se comporte en grand frère avec Guerreiro et Lopes lorsqu'ils se côtoient en sélection. «Anthony et Raphaël, Adrien les accompagne lorsqu'ils viennent en sélection». Un trait d'union en quelque sorte entre le groupe et les deux jeunes made in Ligue 1, qui ont fait toute leur formation dans l'Hexagone. Pour eux aussi, le rendez-vous s'annonce particulier.

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Le défi sportif d'abord, l'émotion forcément...

«J'ai hâte d'être à l'Euro 2016, surtout en France et notamment avec notre match à Lyon (contre la Hongrie). On a un groupe très uni et soudé avec le Portugal, ça se passe très bien», a lâché Lopes il y a quelques jours en conférence de presse à Tola Vologe, pour répondre aux questions au sujet de l'évènement. Et s'il vivra sans doute des moments particuliers, le portier de l'Olympique Lyonnais, valeur sûre du championnat de France, ne fera pas de sentiment. «Quand on démarre une compétition, c'est pour aller la gagner», a déclaré le gardien de but né à Givors. Guerreiro est lui aussi ambitieux. «L’objectif, c’est d’être à l’Euro 2016 en France, c’est clair. Je n’avais pas encore eu la chance d’être appelé auparavant. Là, je l’ai eue et je l’ai saisie. Je pense que j’ai mis le doute dans l’esprit du sélectionneur. J’espère qu’il va me rappeler pour les prochaines sélections. Maintenant, j’ai ça en tête et j’espère en être !», nous confiait déjà le gaucher du FC Lorient en décembre 2014, expliquant pourquoi il avait décidé d'opter pour le pays de ses parents.

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«J’ai choisi le Portugal par rapport à mes origines, par mon père. Quand j’étais petit, je regardais tous les matches du Portugal, j’étais supporter. Je ne suivais pas spécialement les matches de l’équipe de France. J’ai le Portugal dans mon cœur», a-t-il lancé. Pour assouvir son rêve de disputer l'Euro, en France, avec le Portugal, le natif du Blanc Mesnil a d'ailleurs choisi de rester chez les Merlus l'été dernier, alors que le PSG lui tendait les bras. «Paris, c’était sérieux. Ça aurait pu se faire si j’avais été d’accord. Moi, je m’étais dit que je n’irai pas là-bas, même si c’est mon club de cœur. Si Lucas Digne est parti de là-bas, c’est qu’il y a une raison en vue du championnat d’Europe en fin de saison. C’est pour ça qu’il était mieux pour moi de rester à Lorient, de jouer, plutôt que de ne pas jouer à Paris», avouait-il à RMC il y a quelques semaines. Un choix fort, signe de sa détermination. L'ambition chevillée au corps, Guerreiro, Lopes et Silva auront à cœur de briller en France, leur pays de naissance, avec le Portugal, leur pays de cœur.

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