Turquie - France : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Turquie @Maxppp

Méconnaissables dans tous les compartiments du jeu, les Bleus ont logiquement perdu en Turquie 2-0. Passive en défense, apathiques au milieu et sans solution devant, l'équipe de France n'aura pas cadré un seul tir ce soir et cèdent la première place du groupe aux Rouge et blanc.

La France relançait sa campagne de qualifications pour l’Euro 2020 en Turquie. Un déplacement qui n’est jamais simple attendait les Bleus, d’autant que les locaux connaissent une meilleure génération que précédemment sous la houlette de leur nouveau sélectionneur, Senol Gunes, l’homme qui avait hissé l’équipe nationale à la 3e place du mondial 2002. La Turquie disputait en plus la première place du groupe H en cas de victoire ce soir à Konya. Il s’agissait donc d’être vigilant pour les troupes de Didier Deschamps. Avec l’absence de Kanté, le duo Sissoko-Pogba était choisi pour occuper l’entrejeu alors que devant, on retrouvait les mêmes qu’à la Coupe du Monde. Mbappé, Griezmann et Matuidi épaulaient Giroud seule en pointe.

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Dans une ambiance résolument hostile, les Bleus avaient du mal à rentrer dans ce match. Des sifflets tombaient à chaque touche de balle et le pressing turc faisait mal. Les ballons ressortaient mal de la défense française. La faute aussi à un manque de solution dans les couloirs, comme dans l'axe. Incapables de répondre collectivement, les Français abusaient des actions individuelles, à l'image d'un Mbappé beaucoup trop soliste, en plus d'être maladroit (15e, 25e). La Turquie elle passait par les côtés pour amener le danger. Celik déposait un premier centre dans la surface pour la tête de Toköz puis celle trop courte de Kamaraman (18e).

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La France connaît une véritable soirée sans

Plus la première période avançait et plus les champions du monde éprouvaient de difficultés dans le jeu. Pogba, Pavard, Digne, Varane, tour à tour, ils affichaient tous les visages des mauvais jours. Forcément face à la passivité et aux erreurs de la défense, la Turquie en profitait en ouvrant la marque grâce à la tête d'Ayhan (1-0, 30e). Peu de temps après, suite à une perte de balle de Varane, Yilmaz chauffait les gants de Lloris (38e). Juste avant la pause, Umtiti perdait un nouveau ballon devant sa surface. Yilmaz remisait vers Toköz, qui décalait Ünder pour le but du break (2-0, 41e). La tête de Demiral sur corner (44e) aurait même pu punir des Bleus décidément méconnaissables.

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Malgré les entrées à la pause de Mendy et de Coman à la place de Digne et Matuidi, la donne de la rencontre ne changeait pas d’un poil. Certes, le Munichois offrait la meilleure solution aux siens dès son premier ballon (50e) mais c’était la seule bonne chose à signaler. Les Bleus ne cadraient pas un seul tir ce soir. Au contraire, les erreurs individuelles et les trous dans le milieu de terrain semblaient de plus en plus grands. Yimlaz profitait d’une nouvelle mésentente entre Varane et Pavard (55e), alors que Lloris devait réaliser un arrêt miracle devant Karaman (56e) puis repousser cette lourde frappe de Tekdemir (69e). En fin de rencontre, Yilmaz aurait encore une fois pu alourdir le score (86e). Un peu comme aux Pays-Bas à l’automne dernier, l’équipe de France a connu un jour sans. Elle perd la première place au profit de la Turquie, qui a maintenant trois points d’avance.

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L'homme du match : Demiral (7,5) : Merih Demiral aime les contacts, et il a trouvé son bonheur ce soir. Dans l’axe, il a été irréprochable, après un début de match plus mitigé face à Olivier Giroud. D'ailleurs, il a réalisé un très mauvais geste en venant percuter violemment le Français avec son genou (12e). Après ce premier quart d’heure de préchauffe, le joueur de Sassuolo en Italie s’est offert le luxe d’être passeur décisif (27e), de frôler le troisième but (43e) et d’éteindre l’attaque des hommes de Didier Deschamps. Un bon entretien d’embauche pour celui qui est suivi par la Juventus.

Turquie :

  • Günok (6) : il aurait presque pu rejoindre ses bouillants supporters en tribune, tellement l’équipe de France lui a fait passer une agréable soirée sous la chaleur de Konya. Le gardien d’İstanbul Başakşehir n’a pas eu l’occasion de se chauffer les mains, et n’a touché le ballon qu’avec ses pieds, et ce ne fût d’ailleurs pas toujours une réussite (18e, 25e). Histoire de se réveiller, il s’est pris un bon tampon en se heurtant à Paul Pogba. Un choc, heureusement sans conséquence.

  • Çelik (6) : le latéral droit, bien connu en France puisqu’il évolue au LOSC depuis l’été dernier, a été tranquille dans son couloir, bien aidé par la titularisation de Blaise Matuidi à un poste qui n’est pas le sien. Peu sollicité défensivement, le joueur de 22 ans ne s’est pas privé d’attaquer, lui qui adore ça. Auteur d’un doublé face à l’Ouzbékistan la semaine dernière, le Nordiste a été un peu moins en vue après l’entrée de Ferland Mendy, un peu plus solide que son prédécesseur, et surtout de Kingsley Coman, plus percutant.

  • Ayhan (6,5) : une prestation admirable. Malgré sa jeunesse, il n’a que 24 ans, le défenseur du Fortuna Düsseldorf n’a pas tremblé face au potentiel offensif des champions du Monde, définitivement impuissants ce soir. Comme si se contenter de cette belle prestation défensive ne lui suffisait pas, il s’est offert le luxe d’inscrire un but à la France, en se dégageant parfaitement du marquage de Raphaël Varane (27e).

  • Demiral (7,5) : voir ci-dessus.

  • Ali Kaldırım (6) : l’un des rares joueurs d’expérience du groupe turc a éteint Kylian Mbappé de A à Z. Le latéral de Fenerbahçe a pu se permettre de monter mettre en danger la défense française, tellement le Parisien avait décidé de passer à côté de son match. Il n’a jamais été mis en difficulté, malgré de nombreuses sollicitations. Que dire de plus ? Sa soirée a été parfaite, à l’image de celle vécue par tout un pays, dont la fierté doit être immense après ce succès bien mérité.

  • Tekdemir (6) : la sentinelle, âgée de seulement 21 ans, a gratté de nombreux ballons dans les pieds français, à l’image de celui qu’il vient récupérer devant Olivier Giroud (17e). Le joueur d’İstanbul Başakşehir aurait pu envoyer les Tricolores aux enfers, mais sa lourde frappe a été repoussée par les poings d’Hugo Lloris. Dommage pour lui, heureusement pour les Bleus.

  • Toköz (7) : l’aigle de Beşiktaş a fait vivre un enfer à Paul Pogba. Impliqué dans un marquage quasi individuel, le milieu de terrain, qui fêtait seulement sa quatrième sélection, a remporté haut la main son duel, à l’image de sa passe décisive sur le second but (41e) après une glissade du joueur de Manchester United. Remplacé par le très jeune Abdulkadir, seulement dix-neuf ans (90e).

  • Kahveci (6) : harceler, encore et toujours, tel était la philosophie des joueurs de Şenol Güneş. Dans un milieu de terrain bien compact, le joueur d’Istanbul Başakşehir a rempli sa fonction. Lui, comme une bonne partie du onze turc ce soir, est encore très jeune et offre de belles promesses à tout un pays. Remplacé par Tufan en fin de rencontre (80e).

  • Ünder (7) : le jeune joueur de la Roma (3 buts, 8 passes décisives en Serie A) n’a eu besoin que de 25 minutes pour chauffer ses crampons. Il a attendu jusque-là pour déposer un ballon sur la tête de Demiral avant que celui-ci ne trouve Ayhan, buteur (27e). Avant-dernier passeur, l’ancien de Basaksehir s’est ensuite mué en buteur en trompant parfaitement Hugo Lloris d’une lourde frappe croisée (41e). Il a tenté de s’offrir un petit bonbon supplémentaire, mais a catapulté son coup franc au-dessus de la cage française. Il est sorti en fin de match, remplacé par Yazici (84e).

  • Yılmaz (7,5) : du haut de ses trente-trois ans, le capitaine de la Turquie a été à la hauteur de son brassard. Volontaire, hargneux, déterminé, l’attaquant de Beşiktaş a affiché un visage à l’opposé de celui montré par la France. En décrochant bas, il a posé énormément de problèmes à la charnière des Tricolores, grattant régulièrement des fautes devant un Raphaël Varane et un Samuel Umtiti absents. Il a créé le danger, accéléré le jeu turc, mais n’a pas trouvé le chemin des filets, écrasant ses frappes (38e, 85e) et se heurtant à un bon Hugo Lloris (54e).

  • Karaman (6) : l’ailier du Fortuna Düsseldorf n’a pas tout réussi, à l’image d’un ballon en profondeur mal négocié (23e), mais c’est lui qui obtient le coup franc qui amène le premier but en venant embêter un Benjamin Pavard éteint (27e). Il aurait aimé s’offrir un petit but, mais a échoué face au seul Français qui a répondu présent ce soir, Hugo Lloris (54e). Un match correct pour le numéro 9 de la Turquie.

France :

  • Lloris (6) : pour son retour chez les Bleus, le capitaine n’a pas vécu la soirée idéale. Après avoir passé un début de match tranquille, le finaliste de la dernière Ligue des Champions a été victime de la passivité et des erreurs de sa défense. Il ne peut pas grand-chose sur le but de Ayhan (30e) puis est battu sur la frappe croisée d’Ünder (41e). Il évite le pire en repoussant les tentatives de Yilmaz (55e, 69e) et Karaman (56e).

  • Pavard (2,5) : que ce match fut compliqué pour le futur joueur du Bayern Munich. Trop d’approximations balle au pied, des fautes qui ont mis en difficulté son équipe sur coups de pied arrêtés et des problèmes dans les un contre un face à Karaman. Il manque aussi de communication avec Varane sur le second but (41e), comme sur cette frappe de Yilmaz (55e). Comme le reste de la défense, il a coulé.

  • Varane (2,5) : son début de rencontre n’est pas mauvais mais il a sombré par la suite. La mobilité de Yilmaz l’a mis en difficulté, tout comme les incursions de Toköz. Sur le premier but, il laisse Ayhan tout seul dans les six mètres (31e), avant de perdre un ballon bête devant sa surface (38e). Il rate sa tête sur le second but (41e) et adresse une mauvaise passe à Pavard (55e).

  • Umtiti (3,5) : le Barcelonais a connu pas mal de difficultés dans cette rencontre. Un placement pas toujours idéal, en plus d’une perte de balle devant ses 16 mètres qui a abouti au second but turc (41e). Un bon dégagement de la tête qui a soulagé tout le monde (24e) mais c’est presque sa seule bonne intervention du soir. Il a terriblement souffert face au très gros travail de Yilmaz.

  • Digne (3) : que de largesses laissées dans son couloir. Pourtant, il entame bien sa rencontre avec deux combinaisons intéressantes avec Mbappé et Griezmann mais il a vite connu un trou d’air. Il n’a pas réussi à contrôler les montées de Celik et a laissé partir à plusieurs reprises Ünder partir dans son dos, comme sur le second but (41e). Sur le premier, il est battu au duel. Remplacé à la pause par Mendy à la pause (46e - note 4,5). Le Lyonnais a montré pas mal de volonté en essayant d’apporter le danger dans le camp adverse. Il a mieux surveillé Ünder même si ça n'a pas été renversant non plus.

  • Sissoko (3) : il avait la tête ailleurs sans doute. Il n’a pas eu l’impact espéré dans l’entrejeu, ni offert de solutions à sa défense. Une faute au marquage sur corner face à Demiral qui aurait pu être lourde de conséquences (44e). Il a un peu plus occupé le flanc droit en seconde période mais ça n’a pas été mieux, à l’image de son mauvais placement sur la lourde frappe de Tekdemir (69e).

  • Pogba (3,5) : il a essayé de jouer en un minimum de touches pour faire accélérer le jeu mais le milieu de Manchester United n’a presque rien réussi. Harcelé dans le jeu et en difficulté dans le domaine défensif, il a souffert du bon pressing turc. Il aurait d’ailleurs pu écoper d’un carton sur ce contre lancé par Yilmaz (14e). Un très léger mieux en seconde période, à l’image de ce ballon par dessus le rideau adverse (51e).

  • Mbappé (2) : actif sur son côté droit, il n’a pourtant pas réussi grand-chose en première période. Trop de touches de balles comme souvent qui ont ralenti l’avancée de l’équipe, des mauvais choix, imprécis, il s’est empalé sur la défense à plusieurs reprises (15e, 25e). On en oublierait presque son centre intéressant pour Griezmann (19e). On a revu le même joueur en seconde période, abusant des exploits personnels qui n’ont bien sûr rien donné. Un joli total de 22 ballons perdus ce soir !

  • Griezmann (5,5) : probablement le meilleur Français devant mais il était bien trop seul pour peser. Sans succès, l’attaquant a tenté d’organiser et d’apporter des solutions différentes. Il n’a quasiment pas eu une seule balle de but à se mettre sous la dent. La porte se referme sur ce centre de Coman (50e) et il ne peut suffisamment redresser ce centre de Pavard (65e). Il s’est même sacrifié en seconde période pour soulager sa défense.

  • Matuidi (3) : aligné en milieu gauche, comme à la Coupe du Monde, il n’a pas connu la même réussite qu’en Russie. Dépassé dans les duels et dans ses interventions, il a passé son temps à courir après ses adversaires directs. Logiquement remplacé dès la mi-temps par Coman (46e - note 5,5). Le Munichois a apporté plus, rien que sur son premier débordement où Griezmann n’est pas loin de conclure (50e). Il n’a pas eu beaucoup de ballon mais a tenté de déséquilibrer la défense par sa percussion. Averti pour simulation (86e).

  • Giroud (3,5) : un gros travail de pivot en début de rencontre mais il manquait de soutien pour qu’il soit récompensé. Il s’est très vite éteint, rejoignant ses coéquipiers au rang des mauvais soirs. Il a rapidement été dépassé dans les duels, perdant pas mal de ballons et n’offrant plus de solutions. Il a tenté sa chance à une reprise mais sa frappe est contrée. Remplacé par Ben Yedder (72e), qui aura été volontaire, comme sur ce coup-franc (79e), mais presque introuvable pour ses partenaires.

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