Uruguay - Portugal : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Portugal Edinson Roberto Cavani Gómez @Maxppp

Grâce à un magnifique doublé de Cavani, qui s'est par ailleurs blessé, l'Uruguay élimine le Portugal (2-1) de la compétition et affrontera la France en quart de finale vendredi prochain.

Deuxième 8e de finale de cette Coupe du Monde. La France allait savoir qui de l'Uruguay ou du Portugal viendrait la défier au tour suivant. L'affiche semblait particulièrement indécise avant le coup d'envoi. La Celeste n'a pas vraiment impressionné depuis le début de la compétition mais ses feux sont au vert car elle monte en puissance depuis la rencontre face à la Russie. Oscar Tabarez alignait d'ailleurs le même 4-4-2 avec le seul Gimenez qui remplaçait Coates. Le duo Cavani-Suarez démarrait devant avec Bentencur en soutien. En face, Fernando Santos envoyait aussi son 4-4-2 fétiche. L'ancien Niçois Ricardo Pereira était préféré à Cedric au poste de latéral droit. Guerreiro et William Carvalho entamaient bien la rencontre malgré quelques pépins physiques. Adrien Silva prenait la place de Moutinho et c'est Guedes qui faisait l'association avec Ronaldo en pointe.

La suite après cette publicité

Ça partait sur un bon rythme avec des occasions de chaque côté. Le Portugal se procurait déjà deux situations avec cette tête de Bernardo Silva hors-cadre (3e) et un tir puissant de Ronaldo qui trouvait les bras de Muslera (6e). La Celeste répliquait et comme souvent, elle ne lui en fallait pas beaucoup pour mettre un ballon au fond. Cavani récupérait le ballon à 40 mètres côté droit, envoyait une longe transversale en diagonale pour Suarez. Ce dernier repiquait dans l'axe et retrouvait un Cavani présent au second poteau pour catapulter sa tête (1-0, 7e). Un modèle de but. Menée au score, la Seleçao das Quinas occupait souvent le camp adverse mais peinait à développer son jeu. Elle se heurtait bien souvent au bloc défensif uruguayen toujours aussi solide depuis le début de la compétition.

À lire Manchester City - Real Madrid : la réaction désarmante de Pep Guardiola

Cavani dompte le Portugal mais se blesse

L'Uruguay tentait peu mais faisait souvent mal. Suarez obtenait un très bon coup-franc devant la surface qui obligeait Rui Patricio à se détendre sur sa gauche (22e). Il y avait aussi cette dernière reprise de Cavani qui fuyait le cadre (45e+1) mais globalement, le Portugal n'y arrivait pas. Même Ronaldo, étouffé, cherchait à dézoner pour trouver des solutions. Il bénéficiait d'une seule opportunité mais son coup-franc finissait directement dans le mur (32e). Les Lusitaniens n'étaient vraiment pas au mieux dans cette rencontre et devaient faire mieux en seconde période. Les murs ont sans doute tremblé car ils revenaient avec d'autres intentions. Ils se montraient bien plus mobiles aux abords de la surface. Guerreiro s'offrait une première occasion avec cette frappe au-dessus du but (52e). L'ancien Lorientais était enfin décisif en déposant un centre parfait sur le crâne de Pepe, qui égalisait (1-1, 55e).

La suite après cette publicité

Le champion d'Europe revenait fort dans cette rencontre et prenait un ascendant psychologique. Seulement, l'Albiceleste trouve souvent des ressources insoupçonnées. A peine touchés par cette égalisation, les Uruguayens reprenaient l'avantage. Bentancur parvenait à décaler Cavani à l'entrée de la surface côté gauche, qui reprenait de l'intérieur du pied en première intention. Le Parisien faisait mouche une seconde fois (2-1, 65e). L'attaquant ne vivait en revanche pas cette fin de rencontre sur la pelouse car il se blessait et cédait sa place à Stuani (75e). Le Portugal n'avait plus d'autre choix que de se porter à l'attaque. Bernardo Silva n'arrivait pas à profiter de cette faute de main de Muslera (70e) et Guerreiro échouait à nouveau (78e). Manuel Fernandes (87e) ne faisait pas mieux tout comme Ronaldo dont une dernière frappe finissait très largement à côté (90e+1). L'Uruguay élimine le Portugal 2-1 et rejoint la France en quart de finale.

Revivez le film du match sur notre live.

La suite après cette publicité

L'homme du match : Cavani (8) : un magnifique but qui lance le match sur un centre de Suarez (7e). S’il manque sa reprise juste avant la pause (45e+1), il a marqué un doublé en convertissant en une touche ce ballon offert par Bentancur (62e). Il a fourni de gros efforts défensifs qui ont permis à Suarez de rester souvent devant (40e, 48e). Blessé vraisemblablement au mollet, il est sorti accompagné par Ronaldo au bord du terrain et son Mondial est possiblement terminé. Remplacé par Stuani (75e).

Uruguay :

  • Muslera (6) : le gardien de Galatasaray s’est montré très sérieux en première période dans ses interventions en captant les ballons aériens mais aussi ce tir puissant de Ronaldo (6e). Une seconde mi-temps bien moins bonne entre des dégagements pas toujours très propres (53e) et des sorties approximatives qui ont fait peur à sa défense (70e).

  • Cáceres (7,5) : un très gros match de l’ancien de la Juventus Turin. Un tacle de boucher sur Fonte qui aurait dû lui valoir un avertissement (17e) mais mise à part ce geste dangereux, le latéral droit a presque tout réussi. De bons choix offensifs (35e) qui ont permis aux siens de trouver des solutions et un travail de harcèlement permanent.

  • Giménez (7) : il s’est contenté de contrôler tout ce qu’il se passait dans sa surface. Très présent dans les airs, il effectue notamment une intervention décisive de la tête juste devant Ronaldo (20e). C’est bien simple, il a remporté tous ses duels, ne laissant rien au hasard. Il n’a jamais paniqué même quand le Portugal poussait en fin de match.

  • Godin (6) : un peu gêné par la vitesse de Bernardo Silva (25e) ou les courses de Guedes (39e), le taulier de la défense a soigné ses rares défauts par une science du placement impeccable (47e). Il a aussi donné de la voix en seconde période dans les moments chauds mais il est battu dans les airs par Pepe sur l’égalisation (55e).

  • Laxalt (6,5) : un peu moins rassurant que son compère à droite de la défense, le joueur du Genoa jouait dans une position peu habituelle pour lui. Il l’a joué à l’expérience et au métier, éteignant souvent Bernardo Silva et les montées de Ricardo Pereira. Il a probablement définitivement gagné sa place dans cette équipe.

  • Nández (6) : un gros travail défensif avant tout afin de maîtriser les montées de Guerreiro (28e) quitte à user de tous les moyens. Comme toute son équipe, il s’est dépensé sans compter. Le milieu de Boca Juniors a en revanche eu moins d’influence sur les phases offensives. Ses rares centres n’ont pas souvent trouvé preneur. Remplacé par Sanchez (80e) qui n’effectue pas une très bonne rentrée.

  • Torreira (7) : international depuis le mois de mars seulement, le joueur de poche donne pourtant l’impression d’en connaître un rayon. Très souvent bien placé devant sa défense, il a cassé de nombreuses offensives portugaises même s’il fut coupable de quelques fautes (5e, 33e). On comprend mieux pourquoi Arsenal cherche à le recruter.

  • Vecino (5,5) : moins brillant que le joueur de la Sampdoria au milieu, il a commis des approximations techniques qui ont parfois mis les siens dans la difficulté mais il a fait le boulot, notamment en étant présent au départ de l’action sur le second but de Cavani (62e). Il a su combler les espaces laissés lors de différents décalages.

  • Bentancur (6) : un peu sur courant alternatif ce soir. Coupable d’une faute évitable devant sa surface qui a offert un bon coup-franc à Ronaldo (32e), il a su faire parler sa technique et sa vision du jeu à de rares occasions mais elles furent bien souvent décisives. C’est notamment lui qui décale Cavani sur son doublé (62e). Remplacé dans la foulée par Rodriguez (64e). L’Oignon a avant tout défendu dans son camp et son expérience à compter dans les derniers moments (88e).

  • Suárez (6,5) : encore un match dont il a le secret. Un vrai à poil à gratter pour la défense portugaise comme lors de ce coup-franc (22e) en plus de toutes les fautes obtenues. L’attaquant n’a pas eu d’occasion à se mettre sous la dent mais il met son partenaire sur orbite avec ce centre parfait pour la tête victorieuse de Cavani (7e). Un gros travail de pressing.

  • Cavani (8) : voir ci-dessus.

Portugal :

  • Rui Patricio (4) : le dernier rempart portugais ne pouvait pas grand-chose sur l'ouverture du score uruguayenne, signée Cavani d'un coup de casque rageur (7e). Vigilant, il a bien détourné un coup franc malicieux de Suarez (22e). Une nouvelle fois, le nouveau portier de Wolverhampton était obligé de s'incliner sur un enroulé parfait du Matador (62e). Match frustrant car sur chaque frappe cadrée de la Celeste, il a dû aller chercher le ballon dans ses filets.

  • Ricardo Pereira (4,5) : préféré à Cédric Soares dans le couloir droit de la défense lusitanienne, le latéral droit passé par l'OGC Nice n'a pas vécu un match de tout repos. S'il n'avait pas d'adversaire direct sur le papier, Edinson Cavani n'hésitait pas à décrocher et roder dans sa zone. En début de match, les assauts uruguayens venaient très souvent de son côté. Plus discipliné dans le second acte, il a bien cadenassé son couloir et s'est permis des montées dans le camp adverse.

  • Pepe (5) : le leader de la défense avait fort à faire ce soir car face à lui se présentait l'un des meilleurs duos d'attaquant au monde, Cavani-Suarez. Les deux hommes ont donné beaucoup de fil à retordre à la défense portugaise. Lorsque l'un décrochait, l'autre rodait aux alentours de la surface pour faire mouche, à l'image du premier but. Le défenseur de 35 ans du Beşiktaş a comblé ses manques défensifs par sa malice et son placement. Ce qui lui a d'ailleurs permis d'inscrire le but de l'égalisation d'une tête dévastatrice (55e).

  • Fonte (4) : comme son partenaire dans l'axe, le défenseur central du Dalian Yifang a beaucoup souffert. S'il a su combler ses manques par son expérience, les décrochages incessants de Cavani et la malice de Suarez lui ont fait vivre une soirée compliquée. Malgré cela, ce dernier n'hésitait pas à monter aux avant-postes, à l'image de sa tête non cadrée en début de match (10e). La vivacité des attaquants de la Celeste lui a rappelé qu'il n'avait plus ses jambes d'antan.

  • Guerreiro (5,5) : comme son pendant à droite, il n'avait pas d'adversaire direct. Mais contrairement à son coéquipier, Luis Suarez se concentrait plus dans l'axe qu'Edinson Cavani. Par conséquent, le latéral du Borussia Dortmund avait un peu plus de liberté pour apporter le surnombre offensif. De nombreux centres à son actif, mais peu ou quasi aucun n'ont su amener le danger dans la surface uruguayenne... jusqu'à un énième centre qui a trouvé Pepe pour l'égalisation (55e). A noter néanmoins un marquage laxiste sur le but de Cavani (7e).

  • William Carvalho (6) : la plaque tournante du Portugal, c'est lui. Premier relanceur, distributeur du jeu, le joueur de 26 ans qui a résilié son contrat avec le Sporting Portugal était au four et au moulin. Grâce à sa simplicité dans le jeu, il a su fluidifier le jeu des siens. A la passe comme à la récupération, il a réalisé une partition de bonne facture.

  • Adrien Silva (4) : préféré à João Moutinho, le milieu de Leicester était associé au côté de William Carvalho. Face à la présence de son coéquipier, ce dernier a eu bien du mal à se mettre en évidence. Il a tenté de faire le liant entre le milieu et l'attaque par des passes simples, mais il a trop peu pesé sur le jeu de son équipe. Remplacé par Quaresma à la 65e minute. Le fantasque portugais a apporté de la vitesse et de la percussion dans le couloir droit. Du sang-neuf qui a fait beaucoup de bien au Portugal. Une entrée de jeu très convaincante, mais malheureusement pour les siens, il n'a pas réussi à se montrer décisif.

  • Bernardo Silva (5,5) : en l'absence de Moutinho, le milieu de Manchester City était le leader technique de la formation lusitanienne ce soir. Aligné sur le flanc droit, ce dernier n'hésitait pas à repiquer dans l'axe pour prendre les clés du jeu de son équipe. Opposé à un Laxalt très sérieux et appliqué, il a eu beaucoup de mal à le déborder. Au retour des vestiaires, il a été repositionné en soutien de CR7. A l’initiative des offensives portugaises dans le second acte, il a fait pas mal de différences, mais a parfois fait preuve d'imprécision dans le dernier geste, à l'image de sa volée du droit qui n'attrapait pas le cadre alors que Muslera n'était plus dans ses cages (70e).

  • João Mário (5) : positionné en tant qu'ailier gauche, le joueur de 25 ans n'était pas vraiment à son aise. Loin d'être un joueur de débordement, ce dernier était obligé de repiquer dans l'axe pour se montrer. Un domaine dans lequel ce dernier est meilleur puisqu'il participe à l'élaboration du jeu de son équipe. Cela s'est vu immédiatement lorsque son sélectionneur l'a replacé dans l'entrejeu au profit de Guedes. Remplacé par Manuel Fernandes à la 85e. Il s'est illustré d'entrée avec deux frappes de loin, soit plus en quelques secondes que certains de ses coéquipiers en attaque...

  • Guedes (3) : non titularisé face à l'Iran, le jeune attaquant de 21 ans retrouvait sa place de titulaire sur le front de l'attaque portugaise. Un retour sur le rectangle vert ô combien difficile. Face à la paire Godin-Gimenez, l'attaquant du Paris SG s'est tout simplement fait bousculer dans les duels et dans l'engagement. Son apport offensif a été quasi inexistant, ce qui a conduit son sélectionneur à le replacer sur le flanc gauche au retour des vestiaires. Pas plus à son aise, il a été remplacé à la 73e par André Silva. Comme son coéquipier, il n'a pas su se mettre en évidence.

  • Cristiano Ronaldo (3,5) : après avoir vu son rival Lionel Messi quitter la compétition un peu plus tôt dans l'après-midi, la star lusitanienne n'avait certainement aucune envie de connaître le même sort. Bien rentré dans son match, l'attaquant madrilène était à l'origine de la première frappe cadrée du match, bien captée par Muslera (6e). Beaucoup d'envie tout au long du match, mais l'attaquant portugais était bien muselé par la défense adverse. Il n’a alors pas hésité à descendre plus bas pour toucher le cuir et tenter des frappes de loin, qui n'ont pas fait mouche cependant. Ce dernier dégageait un sentiment de vouloir tout faire à lui tout seul, chose qu'il n'a pas réussi à faire. Comme Lionel Messi, CR7 a probablement laissé passer sa chance de soulever un jour la Coupe du Monde avec le Portugal...

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité