Info FM, Paul Nardi : « Un mercato d’été charnière pour moi »

**Foot Mercato : Vous êtes au Cercle Bruges depuis un peu plus de deux ans maintenant. En quoi avez-vous évolué ?

Paul Nardi** : Honnêtement, je pense avoir progressé un peu dans tous les domaines. À mon arrivée à Bruges en janvier 2017, je sortais d'une période où j'avais moins joué (au Stade Rennais, ndlr). Mais ici, j'ai repris confiance tout simplement. Le fait de jouer et d'avoir rapidement de bons résultats m'a aidé. C'est important surtout au poste de gardien. Au final, j'ai évolué un peu sur tout. J'ai 25 ans, je suis encore un jeune joueur.

**FM : Avec le recul, on peut dire que vous avez fait le bon choix en rejoignant la Belgique.

P.N** : Oui, clairement. Je ne sais pas ce qui se serait passé si ça avait été différent. Mais il est vrai qu'en retrouvant du temps de jeu, qu'en vivant cette montée en Jupiler League la saison passée, qu'en jouant en D1 aujourd'hui face à de grands clubs, je me dis que j'ai pris la bonne décision. J'évolue dans un championnat avec un bon football, beaucoup de buts aussi, malheureusement pour moi (sourire). C'est un championnat très intéressant pour moi en tant que gardien. On a atteint notre objectif qui était de se maintenir, même si on a eu un gros trou de trois mois durant la saison. On a renoué avec le succès la semaine passée. Donc ça va un peu mieux.

**FM : On sent que vous appréciez beaucoup le championnat belge. Quelles sont les principales différences avec la Ligue 1 ?

P.N** : Ce sont des championnats totalement différents. Je n'ai pas connu énormément la Ligue 1 car je n'ai joué que deux matches. Mais j'ai été sur le banc pendant un an avec l'AS Monaco. Je regarde encore le championnat de France. La différence entre les deux championnats est au niveau tactique. Il y a aussi beaucoup plus de buts en Belgique qu'en France. En Jupiler League, on va retrouver beaucoup de box to box. On joue beaucoup pour l'attaque. Je ne dis pas qu'en France on néglige l'attaque, mais il y a un aspect beaucoup plus tactique en L1. C'est peut-être un peu plus poussé qu'en Belgique à ce niveau-là. Il y a des équipes remarquables en Jupiler League. Certaines ont fait un beau parcours européen. Personnellement, je trouve qu'en Belgique c'est un football beaucoup plus ouvert.

**FM : Donc en tant que gardien vous êtes beaucoup plus exposé et sollicité...

P.N** : Oui, je suis plus exposé. C'est bien car j'ai beaucoup d'arrêts à faire. Malheureusement, il y a aussi quelques buts encaissés.

**FM : Parmi tous les arrêts que vous avez dû réaliser cette saison, lequel vous a rendu le plus fier ?

P.N** : Je vais dire celui lors du derby contre le Club Bruges à la mi-février. On a fini le match à 2-2 (10 février). C'était à domicile, même si à chaque fois on joue dans le même stade. C'était un grand match face à une équipe du Club Bruges qui survole le championnat. À la 85e ou 87e, je me couche vite au sol sur une frappe de Vormer. Pour moi, ça restera le bel arrêt surtout qu'on a réussi à ramener un point pour les supporters face à leurs grands rivaux. C'était magnifique !

**FM : Vous avez eu l'occasion de croiser pas mal de bons joueurs en Jupiler League. Lequel vous a le plus impressionné ?

P.N**: Je vais vous en citer deux qui évoluent dans les deux meilleures équipes belges. Au Club Bruges, il y a Hans Vanaken, un milieu de terrain qui a un nombre énorme de passes décisives. C'est un joueur qui lit vraiment très bien le jeu. Il marque aussi des buts. À Genk, c'est Leandro Trossard, qui est un jeune joueur. Il marque énormément de buts et a beaucoup d'impact sur son équipe. Je crois qu'il m'a mis quatre buts en deux confrontations. Ce sont deux phénomènes de ce championnat.

Un avenir à régler cet été 2019

**FM : Revenons à vous. Quels étaient vos objectifs cette saison ?

P.N** : Mon objectif était et est encore de rester le plus performant possible comme ça l'a toujours été. Mais là, ça l'est encore plus car c'est de la D1, on joue contre de belles équipes. Mon but était aussi de faire de gros matches lors des chocs. On a battu Genk. On a été les premiers à faire ça cette saison. J'avais réalisé un bon match. Là, on a battu Anderlecht. On a réussi à faire tomber des gros de ce championnat. Pour nous mais pour moi aussi, c'était super de vivre et de faire de grosses performances lors de grands rendez-vous. Notre premier objectif était de se maintenir. On l'a fait. Aujourd'hui, on est sur la phase des playoffs 2. C'est un peu particulier en Belgique. On revient bien en ce moment. Il nous reste sept matches pour terminer le plus haut possible et, pourquoi pas, essayer de prendre la première place et jouer un ticket européen. Ce serait le Graal.

**FM : Vos performances au Cercle Bruges ont été suivies et remarquées. L'hiver dernier, La Gantoise était intéressée. En France, Montpellier s'est aussi penché sur votre cas. J'imagine que c'est flatteur de susciter tant d'intérêts.

P.N** : oui, bien sûr c'est vraiment flatteur. En décembre, c'est vrai qu'il y a eu La Gantoise, qui a préféré prendre un autre gardien du championnat. Comme vous le dites, Montpellier et d'autres aussi ont été cités. C'est sûr que c'est très flatteur. Ça ne fait que conforter mon choix d'être venu ici à un moment de ma carrière. Le championnat belge est regardé. Ce n'est même pas dû au fait que j'appartienne à l'AS Monaco ou que le Cercle Bruges soit son club satellite. On peut voir qu'il y a beaucoup de bons joueurs en Belgique; certains sont transférés dans de grands championnats. C'est sûr que ça me fait plaisir personnellement d'être associé à de tels clubs. C'est une belle récompense. Après, ce ne sont que des on-dit. On verra bien cet été.

*FM : La dernière fois que nous nous étions parlé, vous m'aviez dit : « Mon objectif premier est de jouer un jour à Monaco »*. Est-ce toujours dans un coin de votre tête, d'autant que Subasic et Benaglio sont vieillissants ?

P.N**: oui, c'est toujours dans un coin de ma tête. Je ne le cache pas, j'ai toujours répété et dit que tant que j'appartiendrai à l'AS Monaco, mon objectif sera d'y jouer un jour. On sait ce qui s'est passé et ce qui se passe actuellement. C'est ma cinquième année de contrat à Monaco et je n'ai seulement débuté que six matches de coupe et deux de Ligue 1. C'est sûr que c'est toujours un objectif. Aujourd'hui, je ne l'ai pas atteint pour le moment. On verra ce que l'avenir nous réserve. Je ne suis pas médium et je ne sais pas ce qui va se passer pour moi l'an prochain. Je me concentre sur mes sept derniers matches à jouer pour le Cercle et on fera les comptes en fin de saison.

**FM : Pensez-vous pouvoir jouer à l'ASM dès la saison prochaine ? Avez-vous une idée de ce que vous allez faire cet été ?

P.N** : A l'heure actuelle, je n'en sais rien du tout. Il me reste une année de contrat à Monaco donc dans tous les cas ça va être un été charnière pour moi que ce soit pour rester à Monaco ou partir ailleurs. Dans tous les cas, il va se passer quelque chose pour moi durant le mercato. C'est même une certitude sachant qu'il me reste une année de contrat. Sur le contenu, je n'en sais pas plus et je n'ai pas envie de me prendre la tête avec ça. Je veux bien terminer la saison et on fera le point après quand ce sera le moment.

**FM : Vous avez 25 ans aujourd'hui. Vous sentez-vous prêt à jouer à Monaco ou dans un gros club français, belge ou étranger ?

P.N** : Je me sens prêt. Comme vous l'avez dit, j'ai 25 ans, je pense que c'est le moment. Ce n'est pas seulement mon envie. Maintenant il faudra voir Monaco ou les clubs intéressés. Ça ne sert à rien de parler. On verra ce qu'on me propose. Quand on est joueur de foot, on doit montrer et répondre sur le terrain. C'est ce que j'espère faire la saison prochaine dans le club où je serai.