Ces bras de fer qui pourraient rythmer la fin du mercato

Par Alexis Pereira
5 min.
Ils sont partis au bras de fer avec leurs clubs @Maxppp

La fin du mercato pourrait bien être animée par de nombreux clashes entre joueurs et clubs.

C'est désormais une mauvaise habitude, certains joueurs choisissent d'aller au clash avec leur club pour forcer un départ. Dernier exemple, ce mardi, Marcos Rojo (24 ans) et Islam Slimani (26 ans) ont séché la séance d'entraînement du Sporting CP. Ils ont décidé d'en arriver là pour manifester leur mécontentement au regard de la position des Leões concernant leur avenir. L'Argentin souhaite rejoindre Manchester United et les Red Devils ont soumis une offre intéressante aux Lisboètes (16 M€). L'Algérien, lui, disposerait de propositions (Leicester, Trabzonspor) lui assurant de percevoir un salaire près de trois fois supérieur. Il aimerait donc être prolongé et revalorisé. Ils ne comprennent pas pourquoi leur direction se montre inflexible.

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Interrogé ce mardi soir par la télévision du club, Sporting TV, leur président Bruno de Carvalho s'est montré clair, il ne cèdera pas. «Il y a deux joueurs qui n'ont pas compris les changements du club. Ils font l'objet de mesures disciplinaires. La genèse, on la connaît tous. Il leur reste trois ans de contrat. Je ne connais aucun joueur qui ait signé son contrat ici sous la menace. (...) Nous ne cèderons pas au chantage, aux pressions, aux intérêts des agents ou des fonds d'investissements. Je ne cèderai pas à des attitudes qui manquent de respect au groupe. Tous les joueurs qui ne suivent pas les règles du club peuvent penser ce qu'ils veulent et faire ce qu'ils entendent, mais, avec cette direction, s'ils font la même chose que ces deux joueurs, la situation se compliquera», a-t-il martelé.

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Les Mondialistes frondeurs du Sporting

Ses propos sont clairs, mais ils n'empêchent pas le flot des rumeurs de continuer. Surtout, face aux impératifs sportifs et financiers, l'homme fort des pensionnaires du Estadio Alvalade XXI peut-il tenir jusqu'à la fermeture du marché ? La question vaut également pour le Lokomotiv Moscou. Le club russe fait en effet face à la volonté de Lassana Diarra (29 ans) et Moubarak Boussoufa (29 ans) de résilier leurs contrats, qui courent jusqu'en juin 2017. Ces derniers entendent avoir le statut d'agents libres pour négocier un retour en Europe occidentale, dans des clubs plus huppés (le nom de Naples a notamment circulé). Les Moscovites, qui ont déboursé 30 M€ pour les sortir de l'impasse Anzhi il y a un an et leur offre un salaire annuel confortable (4 M€ pour le Marocain, 5 M€ pour le Français), n'accèdent pas à cette requête.

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Les deux internationaux ont donc décidé de faire la grève des entraînements collectifs, relaie le média russe Soviet Sport. Ils n'auraient plus aucun contact avec le reste du groupe. Une position tranchée et risquée, d'autant que le Loko continue d'avancer qu'il n'a reçu aucune proposition pour les deux joueurs ces derniers jours... Morgan Schneiderlin est lui aussi toujours dans l'incertitude. Si le Telegraph annonce que le milieu est toujours l'une des priorités de Tottenham, ce dernier voit Southampton lui fermer catégoriquement la porte. Les Saints ont déjà beaucoup vendu cet été (Adam Lallana, Rickie Lambert, Luke Shaw, Dejan Lovren et Calum Chambers), en plus d'avoir prêté Pablo Osvaldo à l'Inter Milan, et n'ont aucune intention de se séparer d'un nouveau cadre.

Plusieurs internationaux français dans l'impasse

« Nous ne vendons pas Schneiderlin et il doit l’accepter. Nous pouvons aider le joueur, et il y a toujours un moyen de revenir », a encore récemment déclaré le coach Ronald Koeman. Une décision très difficile à avaler pour l'international tricolore (2 sélections) qui, pendant le Mondial, s'était dit sur la même longueur d'onde que sa direction au sujet d'un départ après six saisons de bons et loyaux services. « Je connais la situation de Southampton. Le club connaît ma position, j’ai eu une belle discussion avec tous les dirigeants. Le club sait ce que je veux faire. Ça fait longtemps que je suis là-bas, je verrai ce qu’il va se passer. (...) Les dirigeants connaissent mes intentions, savent ce que je veux. On verra », confiait-il à l'époque.

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Terriblement déçu, l'ancien Strasbourgeois rumine. Il a refusé de prendre part au dernier match amical des siens face au Bayer Leverkusen. Un comportement pour lequel il devrait être sanctionné à hauteur de 75 000€ selon la presse anglaise. En attendant, le temps passe et sa situation n'évolue pas... La montre, elle, est l'alliée d'Hatem Ben Arfa (27 ans). Le milieu offensif subit lui un bras de fer inversé. Newcastle, qui évoque un manque de professionnalisme du joueur, espère visiblement se séparer de lui d'ici les prochains jours, son juteux contrat (environ 100 000€ par semaine, soit 5,2 M€ par an) pesant sur les finances du club.

L'OM cède à la mode du loft

« C’est une situation simple. Nous avons un niveau de professionnalisme et d’engagement dans notre travail auquel il doit se soumettre. Tant qu’il ne le fera pas, il ne fera pas partie de l’équipe première », déclarait son manager Alan Pardew début août. L'international tricolore (13 sélections, 2 buts), lui, n'a aucune envie de quitter les Magpies et refuse d'entendre parler de transfert, d'autant que les prétendants huppés ne se bousculent pas forcément. Du coup, les pensionnaires de Saint-James' Park ont décidé de le mettre à l'écart du groupe professionnel depuis plusieurs jours, le convoquant avec les U21 avant de le laisser tout simplement de côté, seul, puis de lui retirer son n° 10.

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Des démarches lourdes de sens, certainement dans le but de faire craquer le Frenchy, qui tient pour l'heure toujours bon. En Ligue 1, l'Olympique de Marseille a remis au goût du jour la pratique du loft, mettant à l'écart Florian Raspentino (qui a rejoint Caen depuis), Saber Khalifa (parti depuis au Club Africain), Modou Sougou, Foued Kadir, Rod Fanni et désormais Morgan Amalfitano et Benoît Cheyrou. Une manière claire de pousser ces éléments sur lesquels il ne compte plus pour diverses raisons (sportives ou financières) vers la sortie. Joueurs ou clubs, ils n'hésitent donc plus à aller au bras de fer pour parvenir à leurs fins. La fin de ce mercato d'été 2014 n'échappera pas à la règle...

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