Atlético - Real Madrid : les notes du match

Plus qu'un derby, un match pour le titre. C'est ce qualificatif, qui est alloué avant l'heure au choc de la 26e journée de Liga entre les rivaux de l'Atlético et du Real. Et pour cause : chacun des deux clubs a gros à tirer d'un éventuel succès, entre une possibilité de revenir en tête pour les Colchoneros et l'opportunité de creuser l'écart pour les Merengue. Dans un Vicente Calderon logiquement surchauffé, c'est en tout cas le Real, qui prend en premier une belle option. Trois minutes de jeu à peine, et suite à un corner, Di María trouve un Benzema esseulé au second poteau, qui pousse le cuir au fond et lance déjà la partie (0-1, 3e).

Une partie qui a de quoi promettre sur le papier, mais qui dans la pratique, se mue rapidement en opposition rugueuse et hachée. Dans ce contexte, c'est le Real qui s'en tire le mieux, du moins dans un premier temps. Les hommes d'Ancelotti manquent cependant les occasions de doubler la mise, les Benzema (23e) et Cristiano Ronaldo (24e) butant tout deux sur un grand Courtois. De bon augure pour l'Atlético, qui sur sa première opportunité, trouve la faille : Turan pivote à l'entrée de la surface et trouve Koke côté droit, lequel a tout le temps d'ajuster Diego López d'une frappe croisée (1-1, 28e). Dès lors, si la confrontation demeure tendue, la physionomie change du tout au tout : reboostés, les hommes de Diego Simeone feront le siège de la surface merengue jusqu'à la pause, finissant par faire la différence grâce à l'exploit personnel d'un Gabi, auteur d'un boulet de canon des 30 mètres (2-1, 45e+1).

Indiscipliné et dominé, le Real doit réagir à la reprise, mais ce sont bien les locaux, qui directement, remettent le pied sur le ballon. Et Diego Costa de se signaler d'entrée, entre une frappe vicieuse sur coup franc (47e), un face à face manqué (52e) et une tête sur corner effleurant l'équerre (59e). Il faut attendre une reprise de volée non cadrée de Benzema (62e) pour entrevoir un semblant de réponse de la part des hommes d'Ancelotti. Au vrai, le match se débride et les actions fusent à l'approche du terme. Bale pousse d'abord Courtois à la parade (67e), avant que Turan n'en fasse de même pour Diego Lopez (69e). Cristiano Ronaldo, plutôt discret sur la rencontre, se signale ensuite avec un coup de tête laissant un Courtois de marbre, mais ne trouvant pas le cadre (73e). La sensation est que le match peut basculer d'un côté comme de l'autre, c'est finalement le Real qui égalise par l'intermédiaire de CR7, lequel, bien placé à la réception d'un centre de Carvajal, bat enfin Courtois d'une frappe croisée (2-2, 82e). L'Atlético et le Real pourront refaire le match autour de décisions arbitrales contestables, mais aucun des deux rivaux n'a su prendre le meilleur sur l'autre. De belles occasions de perdues de part et d'autres, ce qui pourrait bien profiter au Barça...

L'homme du match : Modric (7) : le métronome croate constitue assurément la note poétique d'un match haché. Très actif, il fut admirable à la distribution comme dans son placement, lui qui était de tous les bons coups merengue, en témoignent ses assists pour Ronaldo ou Benzema (24e, 62e), ou ses déboulés renversants pour la défense adverse (24e, 33e). Logiquement plus discret lors du gros temps faible des siens.

Atlético :

-Courtois (6,5) : le gardien Belge de 21 ans effectue sans aucun doute sa saison la plus aboutie. Abandonné par sa défense, il ne peut rien sur l’ouverture du score de Benzema. À part ça, en première période, une nouvelle volée du Français et une frappe de Ronaldo ne l’inquiètent pas davantage. Davantage sollicité en deuxième période, il a été impeccable dans les airs jusqu’à l’égalisation de l’inévitable C.Ronaldo.

-Juanfran (5,5) : précieux défensivement, Juanfran a également été auteur de bonnes montées comme à la 22e minute, où après s’être débarrassé d’un Madrilène, il adresse un très bon centre à Diego Costa pour la première occasion des Colchoneros. Défensivement, il a plutôt bien tenu le coup face à CR7.

-Godin (5) : une crise d'appendicite aiguë l’avait empêché de disputer le match aller face au Real Madrid, il était donc surmotivé pour ce derby. À l’image de sa défense il a été relativement peu sollicité dans ce match à part sur coup de pieds arrêtés.

-Miranda (5) : l’ancien Sochalien à fait du chemin pour se retrouver titulaire à l’Atletico mais il justifie les ambitions de son entraineur. Solide dans les duels notamment aériens, il rassure les siens également avec un gros impact physique, indispensable dans ce genre de rencontre.

-Filipe Luis (5,5) : le Brésilien n’est pas exempt de reproches sur l’ouverture du score de Karim Benzema, en effet il laisse partir le Français dans son dos lui laissant un boulevard face à Courtois. Il s’est par la suite bien emparé de son côté gauche et a effectué des percées intéressantes hormis sa première erreur. Il sauve les siens à la 88e minute en plongeant pour éviter une reprise de Ronaldo.

-Turan (6,5) : le Stambouliote est à l’origine de l’égalisation des siens. Après un très bon travail de dribbles et de feintes devant la défense madrilène, il adresse un véritable caviar à Koke qui n’a plus qu’à croiser sa frappe. Il a été très à l’aise techniquement tout l’après-midi et s’est beaucoup baladé dans la défense madrilène, adressant aussi de très bonnes passes à ses partenaires.

-Suarez (5,5) : le milieu de terrain des Colchoneros a pris le dessus sur celui de la maison blanche cette après-midi et c’est en grande partie grâce à Suarez. Le milieu de 27 ans a été disponible et a su trouver Costa et Gabi dans l’entrejeu de l’Atletico.

-Gabi (5,5) : le milieu espagnol de 30 ans est l’auteur d’un but extraordinaire juste avant la mi-temps. Après un corner des siens, il se retrouve seul au 30 mètres et déclenche une frappe flottante et surpuissante, que Diego Lopez ne peut qu’effleurer. Par ailleurs très actif dans l'entrejeu.

-Koke (6) : récemment appelé par Vincente Del Bosque pour disputer le match amical face à l’Italie, l’Espagnol a effectué une belle prestation. Il égalise à la 28ème minute d’une belle frappe croisée qui laisse Lopez impuissant, suite à un très beau travail de Turan. Lui aussi s'est montré actif et disponible au milieu de terrain.

-Raul Garcia (4,5) : que d’engagement pour lui lors de cette rencontre. Il a mouillé le maillot notamment sur ses nombreux duels avec Pepe ou Ramos. Il a su trouver Diego Costa régulièrement mais n’a pas été très en vue sur le front de l’attaque.

-Diego Costa (6) : auteur de déjà 21 buts en Liga, Diego Costa fêtait en plus cette semaine sa première sélection avec l’équipe d’Espagne. À la 11e minute il aurait dû bénéficier d’un penalty suite à une faute de Ramos mais l’arbitre en a décidé autrement. Il s’offre une très belle occasion à la 42e minute après avoir éliminé deux défenseurs du Real, Lopez met néanmoins un terme à son action avec une très belle sortie. Il rate la balle du K.O à la 52e en croisant trop une frappe qu’il avait pourtant le temps de préparer. Malgré beaucoup d'occasions manqués il a été précieux pour son équipe.

Real Madrid :

• Diego López (5,5) : pas vraiment fautif sur les deux buts qu'il a encaissé, le portier a su répondre présent aux moments opportuns, durant les périodes de domination des Colchoneros. Vigilant sur un coup franc vicieux de Diego Costa (47e), il a surtout sorti une parade déterminante sur une tête d'Arda Turan (69e), qui aurait sans doute pu sceller le sort du match.

• Arbeloa (3,5) : pas une assurance tout risque sur son flanc droit, où, sous la pression adverse, il a parfois manqué ses relances, mettant en danger sa défense (35e). Pas actif non plus offensivement, il a cédé sa place à Carvajal (71e), lequel s'est quant à lui très vite manifesté en étant impliqué sur le but de Cristiano Ronaldo (82e), lui qui a adressé le centre à destination du Portugais.

• Pepe (6) : toujours à la limite du correct, mais également précieux. On ne compte pas le nombre de dégagements réalisés, de la tête ou des pieds, pour soulager une arrière garde en souffrance. Il a plutôt bien tenu le choc face à Diego Costa, qui lui a imposé un gros défi physique.

• Sergio Ramos (4) : le capitaine merengue n'était pas dans son meilleur jour, ce qui s'est remarqué par ses retards au marquage comme dans ses interventions, à l'image de celle qu'il réalisait sur Diego Costa dans la surface, laquelle était illicite et aurait pu coûter un pénalty aux siens (11e). Il a beaucoup plus souffert que son acolyte Pepe devant Diego Costa.

• Coentrão (3,5) : le Portugais n'était pas non plus dans sa meilleure forme. Littéralement absent au marquage sur le but de Koke (28e), il a souvent été débordé et n'a justement pas fait de différences offensivement. Le contraire de son remplaçant Marcelo (59e), très actif dans ce registre sur la fin de match.

• Xabi Alonso (4) : l'habituel maître à jouer des Merengue n'a pas endossé son habituel costume sur cette rencontre. Le distributeur de ballons s'est davantage mué en casseur d'offensives, et de tibias, à l'occasion. Il a commis un grand nombre de fautes, et c'est avant tout ce que l'on retiendra d'une partie où il n'a pas distillé d'ouvertures notables.

• Modric (7) : voir ci-dessus.

• Di María (6) : dans sa nouvelle position plus reculée au milieu de terrain, l'Argentin s'est directement mis en lumière, avec une passe décisive pour Karim Benzema dès l'entame (3e). Très en vue sur le début de rencontre, il s'est cependant fait plus discret du moment que l'Atlético est sorti de sa léthargie. Remplacé par Isco (72e).

• Bale (4) : auteur d'un doublé et d'une grosse performance sur la pelouse de Schalke cette semaine, le talent gallois n'a pas trouvé de continuité sur cette rencontre. Mis à part une implication sur une belle action de but madrilène (24e) et une tête ayant poussé Courtois à la parade (67e), il ne s'est en effet pas du tout signalé, prenant peu d’initiatives et ne faisant pas de différences sur son flanc droit.

• Benzema (6) : en bon renard, l'avant-centre français est parfaitement positionné pour réceptionner le centre de Di María en tout début de match (3e). Très présent, toujours bien placé, il s'est ensuite fendu de deux nouvelles tentatives (23e, 62e), sans se montrer à nouveau décisif.

• Cristiano Ronaldo (6) : moins efficace, moins présent, moins énorme qu'à l'accoutumée. Très discrète sur le début de rencontre, la star portugaise du Real ne s'est signalée que sur une madjer en première période (24e), ne lançant véritablement son match que dans un second acte où après une tête non cadrée (73e), il finira par égaliser (82e). Décisif, bien qu'il n'ait pas fait ses habituelles différences.