Comment le Barça en est arrivé là

Par Quentin Siebman
3 min.
Barcelone @Maxppp

Battu par l’Atlético Madrid en quart de finale de Ligue des champions, le Barça de Tata Martino se retrouve sous le feu des critiques. Mais cette élimination arrive surtout comme le symbole d’une période compliquée pour l’institution catalane.

Le Barça est-il en fin de cycle ? Depuis le départ de Pep Guardiola, l’homme qui a tout gagné en Catalogne, la question revient régulièrement sur le tapis, après chaque contre-performance des Blaugrana. Pour autant, cette élimination en quart de finale de Ligue des champions face à l’Atlético Madrid (1-1, 1-0) semble plus que jamais justifier la fameuse interrogation. Car sur le terrain, le Barça a été battu à plate couture sur le plan tactique par un adversaire jugé plus faible sur le papier. Mais aussi car il arrive en point d’orgue d’une période noire pour l’institution catalane, après une époque de grâce.

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Car en quittant le club à l’issue de la saison 2011-2012, Pep Guardiola a laissé un héritage lourd à porter. 14 trophées remportés sur 18 possibles en l’espace de 4 saisons, dont pas moins de deux Ligue des champions et trois Liga. Un héritage qui devait être assuré par Tito Vilanova, garant de la philosophie de jeu qui a fait du Barça la plus grande équipe de ces dernières années. Mais après une première saison encourageante (champion d'Espagne avec le record de points), la maladie de ce dernier a contraint le club catalan à recruter à l’extérieur. Et donc, à renoncer à son identité.

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Tata Martino, erreur de casting ?

C’est d’ailleurs cette perte d’identité qui a fait du tort à Gerardo Tata Martino, entraîneur méconnu en Europe avant sa nomination surprise, probablement favorisée par le soutien de Lionel Messi. Un choix surprenant et contesté dès les premiers jours, qui n’a pas manqué de faire grincer des dents lorsque l’entraîneur argentin a tenté d’imposer sa patte en début de saison, s’éloignant du fameux « tiki taka » à la Guardiola. Et ce même si Martino a réalisé le meilleur début de saison de l’histoire du club en Liga, avec huit victoires consécutives. Mais au Barça, quand la manière n’est pas là, rien ne va. Pourtant, la transition a été bien accueillie par les joueurs, à l’image des déclarations de Gerard Piqué en septembre dernier, qui affirmait : « Nous avons été les esclaves du tiki-taka. »

Mais entre un effectif vieillissant, un Lionel Messi longtemps à court de forme et des recrues sous pression à l’image d’un Neymar qui peine encore à se montrer régulier, l’évidence a finalement rattrapé Martino. Incapable de réagir tactiquement lorsque son équipe était malmenée et pas vraiment aidé par un banc manquant cruellement de profondeur à l'image d'un Pinto catastrophique, l’Argentin a subi les conséquences des naufrages contre Valence (2-3), Valladolid (1-0) et la Real Sociedad (3-1) notamment. Des faux-pas qui pourraient coûter le titre au Barça, dans une Liga ultra-serrée dominée justement par l’Atlético Madrid.

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Une image réduite en morceaux

Mais au-delà de l’aspect sportif, les problèmes internes sont véritablement ce qui tranche le plus avec le Barça version Guardiola. Les Blaugrana ont entretenu une image des plus lisses ces dernières années, notamment en opposition au Real Madrid des sulfureux Mourinho et Florentino Pérez. Une image qui a volé en éclats ces derniers mois, avec deux scandales de taille : l’affaire du transfert de Neymar, qui a coûté son poste au président Sandro Rosell, ainsi que l’affaire des transferts illégaux de mineurs, qui a coûté au club une interdiction de recruter pour les deux prochaines saisons.

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Éliminé de la Ligue des Champions et devancé en Liga, le Barça se retrouve donc dans le brouillard, alors que des mercatos gelés viennent menacer l’avenir à court terme du club. Et forcément, alors que les Catalans ont montré leurs limites dans un grand rendez-vous comme celui de ce mardi, il semble aujourd’hui légitime d’évoquer la fin de cycle annoncée si régulièrement. Une chose est sûre, le club culé va vivre un véritable tournant cet été. Le nouveau président Bartomeu devra jouer serré pour conserver l’ensemble de ces cadres et décider du futur d’un Tata Martino qui n’a finalement jamais convaincu.

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