Entretien avec… Dorian Dervite : « À Lille, on ne comptait pas sur moi »

Par Khaled Karouri
7 min.
Tottenham Hotspur Dorian Dervite @Maxppp

Grand espoir du football français, Dorian Dervite a déjà roulé sa bosse. À tout juste 22 ans, le défenseur central a connu Lille, Tottenham et aujourd'hui Villarreal. Trois destinations prestigieuses pour ce jeune talent. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur ses débuts en Espagne, son parcours, sans oublier de faire le point sur son avenir.

Foot Mercato : Tout d'abord Dorian, comment allez-vous ?

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Dorian Dervite : Je vais plutôt bien, mis à part que je me suis fracturé le premier métatarse jeudi dernier. Je suis donc en arrêt pour à peu près un mois avant de pouvoir reprendre l'entraînement.

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FM : Une blessure assez embêtante, d'autant qu'elle arrive en plein cœur de la saison...

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DD : Oui voilà, surtout que j'étais sur une bonne dynamique depuis à peu près un mois et demi. En plus, c'est arrivé la veille d'un match donc ce n'est pas évident. Mais bon, j'ai relativisé et je vais continuer à travailler du mieux que je peux.

FM : Vous êtes arrivé à Villarreal cet été. Comment jugez-vous vos débuts là-bas ?

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DD : Pour l'instant, ça se passe bien. J'avais fait une bonne pré-saison. Ensuite, quand les matches de championnat ont commencé, j'ai eu une période d'adaptation assez difficile on va dire. Je ne jouais que les matches de championnat avec l'équipe B, qui évolue en deuxième division espagnole qui a pour moi un bon niveau avec des équipes comme le Bétis Seville, Valladolid ou Tenerife. Il y a quand même de grosses équipes qui ont le potentiel pour aller en Liga. Donc bon, je suis assez satisfait de ce projet-là. Je me suis entraîné aussi à plusieurs reprises avec l'équipe première.

FM : Et vous devez sans doute avoir hâte de faire vos premiers pas en équipe première...

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DD : Oui, c'est sûr. Mais pour l'instant, je ne veux pas accélérer les choses. Je veux d'abord prendre mes marques au sein du club, apprendre à connaître tout le monde, m'adapter à la vie espagnole et au football espagnol qui est totalement différent du football anglais. Je prends donc les matches un par un et j'essaye de faire les meilleures performances possibles avec l'équipe B pour l'instant. Et après, si je peux monter avec les A, ce sera avec plaisir.

FM : Comme vous l'avez dit, vous avez joué en Angleterre, sous les couleurs de Tottenham. Quelles sont les grandes différences entre ces deux pays ?

DD : De mon point de vue, au niveau du style de vie, c'est plus agréable ici. Il fait quasiment toujours beau, il ne pleut quasiment jamais. Il fait beaucoup moins froid, on mange mieux. Et les gens sont plus relax en Espagne qu'en Angleterre. Au niveau football, le jeu est ici beaucoup plus construit, basé sur un jeu de passes courtes et sur le jeu sur les côtés, ne pas se précipiter vers l'avant et d'abord faire courir l'adversaire pour tenter de marquer.

FM : Où va votre préférence entre ces deux philosophies de jeu ?

DD : J'ai été formé en France, donc on va dire que d'un point de vue technique je n'ai pas trop de lacunes. Après physiquement, le jeu anglais ça me plaisait bien parce que j'aime les duels et les contacts. Disons que les deux me vont bien, et ça me permet de développer mon jeu au maximum, parce qu'ici en Espagne j'apprends à être plus calme, à prendre mon temps pour faire de bonnes relances. Alors qu'en Angleterre, c'était plus accroché physiquement.

Retour sur son parcours

FM : Vous avez quitté Lille à tout juste 18 ans pour rejoindre Tottenham. Pourquoi ce choix ?

DD : À Lille, j'avais l'impression que les dirigeants ne comptaient pas trop sur moi. Ma présence avec les sélections de jeunes en équipe de France a fait que j'étais pas mal convoité. Pendant deux ans, j'ai réfléchi à cette possibilité-là. Deux ans plus tôt, j'avais refusé de partir parce que j'estimais que c'était trop tôt. Mais quand l'occasion s'est représentée et que je voyais que ça ne se passait pas très bien avec les dirigeants du club de Lille et qu'ils ne comptaient pas énormément sur moi, j'ai décidé de partir. Je rêvais depuis tout jeune de jouer en Angleterre, donc j'ai saisi l'opportunité à ce moment là.

FM : Que reprochiez-vous concrètement à la direction lilloise ?

DD : En fait, c'était au niveau du projet sportif et d'un point de vue contractuel. Tous les autres joueurs avec qui j'évoluais en équipe de France commençaient à signer leurs premiers contrats pros, et à Lille on n'a pas voulu m'en proposer. Tottenham m'a proposé un bon contrat et un bon projet sportif avec notamment Damien Comolli. J'ai donc voulu saisir cette opportunité.

FM : Avec le recul, nourrissez-vous quelques regrets ?

DD : Non, pas de regrets. Il faut dire aussi que j'ai joué de malchance à Tottenham puisque j'ai fait six premiers mois très bons, participant même à mon premier match en pro au cours de ces six premiers mois. Je commençais alors à être en permanence avec l'équipe première, j'étais le troisième défenseur central derrière King et Dawson. À ce moment-là, tout allait bien. Mais je me suis blessé au mois de janvier, et à partir de là il y a eu un tournant. Je suis resté six mois hors des terrains, il y a eu beaucoup de mouvements au sein du club avec M. Comolli qui est parti. Il y a eu un changement d'entraîneur et de staff. Tout a été différent après. Pour rebondir et relancer ma carrière, ce n'était pas facile.

FM : Vous qui avez connu Tottenham, êtes-vous surpris par les belles performances que réalise ce club, avec notamment un Gareth Bale qui marche sur l'eau ?

DD : Quand je suis revenu de blessure, lui venait de signer au sein du club. L'explosion qu'il a cette année ne m'étonne pas vraiment parce qu'il a toujours eu le talent qu'il a aujourd'hui. C'est juste que cette année, il a l'opportunité d'exprimer et d'exploiter tout son talent. Là, tout se passe bien pour lui et j'en suis très content. C'est bien pour lui, il le mérite.

Un avenir qui pourrait passer par la France

FM : Quelles sont vos ambitions pour cette deuxième partie de saison ?

DD : C'est tout d'abord de me rétablir de ma blessure, de cette fracture au métatarse. J'espère pouvoir reprendre l'entraînement d'ici trois à quatre semaines. Ensuite, ce sera de reprendre les matches avec l'équipe B, de retrouver les entraînements avec l'équipe première. Tout ce qui viendra après, ce sera du bonus on va dire. Je me donne une année pour me relancer, faire le plus de matches possibles en deuxième division espagnole et ensuite on verra. Je prends match par match. Je ne veux pas trop faire de calculs.

FM : Le mercato a ouvert ses portes. Pourriez-vous écouter des offres ou préférez-vous vous focaliser sur Villarreal ?

DD : Pour le moment, je suis vraiment concentré sur le projet du club de Villarreal. Je travaille tous les jours au maximum. Après, s'il y a des clubs qui s'intéressent à moi, je ne vais pas fermer les portes. Mais disons que pour l'instant, Villarreal est mon objectif premier. Je me donne à 100% là-dedans.

FM : Est-ce qu'un retour en France pourrait vous séduire ?

DD : Oui, je ne ferme aucune porte. Là, je me concentre pleinement sur le projet de Villarreal. Mais effectivement, pourquoi pas envisager un retour en France.

FM : Des clubs français vous ont-ils contacté récemment ?

DD : Depuis la saison dernière, je n'ai pas eu de contacts avec des clubs français.

FM : Y a-t-il des clubs français qui vous plairaient particulièrement ?

DD : Oui, il y a toujours les clubs comme Lyon, Paris, Marseille, Bordeaux... Paris et Marseille sont des clubs mythiques, Lyon est une grosse écurie au niveau français et européen aussi. Ce sont des clubs qui ne laissent pas indifférents. Et après, d'un point de vue personnel, je suis depuis tout petit un supporter du Racing Club de Lens. Un peu moins maintenant parce qu'on ne regarde pas du même œil le football quand on est dedans. Mais depuis tout petit, j'ai un petit penchant pour Lens donc même s'ils ne font pas une très bonne saison cette année, Lens est un club qui ne me laisse pas indifférent.

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