Griezmann dévoile les dessous de sa métamorphose

En équipe de France, Antoine Griezmann (24 ans) n'occupe pas le poste d'attaquant central. Positionné sur un côté et chargé d'alimenter Karim Benzema, le joueur de l'Atlético Madrid affiche pourtant de belles statistiques offensives avec les Colchoneros. Si sa dernière saison avec la Real Sociedad a été de très bonne facture (16 buts en 35 matches de Liga), «Griezy» affiche une feuille de route plus éloquente avec «l'Atléti». Auteur 22 réalisations en 37 rencontres de championnat lors de sa première année dans la capitale espagnole, l'international français est l'une des armes offensives privilégiées de Diego Simeone qui le fait évoluer en pointe.

Un changement de poste survenu lors de son arrivée à Madrid et qui ne s'est pas fait sans souffrance pour le Français. « Les deux attaquants sont les deux joueurs les plus importants de l'équipe : il faut être au pressing et à la finition. Les premières semaines, c'était compliqué parce que je n'étais pas habitué. Il faut du coffre pour mener à bien les actions. Aujourd'hui, je ­finis les matches et j'ai l'impression que je pourrais même jouer encore dix ou vingt minutes supplémentaires », a-t-il déclaré dans les colonnes de L'Équipe.

Une métamorphose qui s'explique en grande partie par les séances d'entraînement très physiques imposées par El Cholo. « On fait beaucoup de courses, comme des ”15-15” (15 secondes rapides, 15 secondes lentes). On ne se s'arrête jamais. C'est horrible ! (Rires) On fait aussi des “terrains de golf”, sur un vrai green. Il y a les montées des buttes, où l'on doit sprinter. On ralentit ou on accélère dans les descentes. Ça dure une heure. (...) À la Real, c'était un peu de course puis que du ballon. Ici, il y a des jours où tu te lèves et tu te dis : "Je vais encore faire une heure de course…" C'est ça le plus barbant. Mais, dès que tu as commencé l'exercice, ça va. Je me sens tellement bien dans les matches que je sais que c'est efficace. (…) J'ai dû améliorer mon jeu dos au but pour savoir me retourner et ne pas jouer qu'en remise à une touche. Jouer devant, c'est aussi marquer plus, être toujours bien placé lors des centres et faire des appels dans le dos de la défense. À chaque match, on attend de moi que je fasse au moins un but ou une passe décisive. C'est très clair. » Avec trois buts et deux passes décisives en sept matches de Liga, Griezmann remplit sa mission. Il ne lui reste plus qu'à démontrer cette efficacité chez les Bleus.