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Info FM : on a retrouvé Franck-Yves Bambock, espoir parisien parti tenter sa chance en Espagne

Par Max Franco Sanchez
9 min.
Huesca Franck-Yves Bambock @Maxppp

Après son départ du PSG à l'été 2015, Franck-Yves Bambock (21 ans), champion de France U17 en 2011 et international français U16, U17 et U18, a rejoint Huesca, en D2 espagnole. Pour Foot Mercato, le milieu de terrain est revenu sur son départ du club de la capitale, sur son expérience en Espagne et sur son avenir.

Foot Mercato : Dans quelles conditions s'est produit votre départ du Paris Saint-Germain ?

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Franck-Yves Bambock : J'étais en fin de contrat et je n'ai pas forcément reçu une offre de leur part qui m'intéressait. Du coup je n'ai pas prolongé, je suis resté, puis je suis parti libre. C'est au mois d'avril qu'ils proposaient les contrats aux jeunes. Ils ne m'ont rien proposé parce que j'avais fait part de mon envie de ne pas continuer au club. Quand j'étais revenu de la tournée en Chine avec les pro (fin juillet-début août 2014), j'avais reçu une offre d'un club en Espagne, Getafe. Mais le club ne l'avait pas acceptée, et au retour de cette tournée, Laurent Blanc ne m'avait pas forcément donné de signes positifs. Du coup je suis retourné avec la CFA et j'ai fait toute la saison avec la CFA. Mon agent avait discuté avec Letang (directeur sportif adjoint du club à l'époque) et je suis parti libre en été. Il n'y avait pas forcément de proposition concrète du PSG. Ce que je voulais c'était commencer une carrière professionnelle, et au PSG j'avais vu que ça n'allait pas être possible.

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FM : On a vu beaucoup de jeunes partir du PSG ces derniers temps. Pensez-vous que le club mise suffisamment sur ses jeunes et qu'ils sont suffisamment exploités par l'équipe première ?

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FYB : Le PSG est un club où il y a énormément de jeunes talents, et ils n'arriveront pas tous à jouer avec l'équipe première. Au niveau de la direction, je dirais que c'est maintenant que le club commence à s'intéresser au centre de formation. Avant ce n'était pas le cas. Quand tu étais jeune au PSG tu ne sentais pas forcément l'équipe première comme quelque chose d'accessible, maintenant avec les dirigeants qu'il y a, et les exemples Rabiot, Kimpembe, Nkunku, je pense que le PSG est en train de s'appuyer un peu plus sur son centre. La preuve, on voit aussi des jeunes du centre qui sont prêtés dans les clubs de Ligue 1, ça ne peut que leur donner de l'envie et de l'espoir.

FM : Comment avez-vous atterri à Huesca ?

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FYB : Mon agent est espagnol. Quand je quitte le PSG, je n'avais pas forcément de contacts sérieux en France. Du coup mon agent m'a emmené en Espagne, à la base je devais signer avec un club de première division. Mais comme je sortais de CFA et que je n'avais pas forcément d'expérience au niveau professionnel, on m'a conseillé de signer à Huesca pour avoir du temps de jeu au niveau pro et pour acquérir un peu plus d'expérience.

FM : Est-ce que ce n'était pas un risque de partir comme ça à l'aventure dans un club promu en deuxième division ?

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FYB : A cette époque là, je ne me suis pas forcément posé la question. Moi ce que je voulais c'était jouer et avoir du temps de jeu. Parmi les clubs avec qui j'ai pu avoir des contacts, c'est celui qui me proposait le plus de temps de jeu possible. J'ai fait le choix du temps de jeu, c'est ce qui m'a dirigé vers Huesca.

FM : Vous arrivez très jeune dans un nouveau pays, une nouvelle ville bien différente de Paris, l'adaptation a-t-elle été compliquée

FYB : Au début c'était compliqué de s'adapter à cette ville. C'est une petite ville, voire très petite. Il y avait aussi la barrière de la langue. Moi j'ai grandi à Paris, j'ai fait toutes mes classes au PSG, c'était la première fois que je sortais de France, loin de tout, de ma famille, de mes amis. J'arrive en Espagne, barrière de la langue, nouveau pays, culture différente, les gens se comportent différemment. Les six premiers mois ont été très compliqués.

FM : Au niveau sportif, comment s'est passée l'adaptation à l'équipe ?

FYB : Au niveau sportif, je me suis bien adapté. Le football est universel, c'est le même football en France, en Angleterre etc... Le coach de l'époque (Luis García Tevenet) me voulait donc il m'a mis dans les meilleures conditions pour que je puisse m'adapter au plus rapidement possible. Cette année là, j'ai joué 33 matchs dans un nouveau pays, donc au niveau du terrain, c'était positif.

FM : Le fait de venir d'un club comme le PSG a-t-il rajouté de la pression ? L'étiquette de joueur venant d'un gros club a-t-elle suscité des attentes supplémentaires, même en étant aussi jeune ?

FYB : Je sentais que les gens ne me regardaient pas de la même façon. Même quand mes coéquipiers me parlaient, il y avait toujours le PSG qui revenait derrière. Je ne suis pas quelqu'un qui a pour habitude d'avoir la pression, mais je sentais que le regard n'était pas le même parce que je venais du PSG.

FM : La Liga est qualifiée de championnat technique, où même les petites équipes ont du ballon. Est-ce aussi le cas en deuxième division ?

FYB : Justement, à ma grande surprise, en deuxième division, toutes les équipes ne jouent pas au ballon. Je venais d'un club où j'ai passé huit ans, pendant ces huit ans on m'a appris à avoir le ballon, à jouer avec. Là je suis arrivé dans un championnat où il a fallu s'adapter. Ce n'est pas le même univers qu'en première division. C'était beaucoup de jeu rapide, où il faut aller marquer vite. C'est plus un jeu un peu à l'anglaise. Quand ça peut jouer ça joue, mais ce n'est pas tout le temps que ça essaye de jouer. En première division, ils sont tous dans la recherche du jeu, de remonter le ballon proprement. En deuxième division, ce n'est pas tout à fait ça.

FM : En tant que milieu de terrain, qui est au cœur du jeu, vous avez donc dû adopter un rôle différent à celui dont vous aviez l'habitude au PSG ?

FYB : Exactement. Quand je suis arrivé ici, je pensais que ça allait jouer au ballon, le tiki-taka comme on dit. À ma grande surprise, il a fallu s'adapter, apprendre à bien défendre, à être très fort tactiquement, parce que la deuxième division c'est beaucoup de tactique, il a fallu apprendre à être très fort dans ce domaine. Et surtout jouer les deuxièmes ballons, c'est ça que j'ai le plus appris : être à la retombée des ballons. Il n'y a pas trop de construction. Donc mon rôle était différent, mais j'ai pris ça comme un apprentissage parce que j'avais le bagage du PSG, et maintenant j'ai celui-ci. De toutes façons pour jouer, il fallait s'adapter, et ça ne peut que me servir pour la suite.

FM : C'est donc dans le secteur défensif et tactique que vous vous êtes le plus amélioré depuis votre arrivée en Espagne ?

FYB : Non, au niveau technique j'ai gagné aussi. Le football ici est super rapide. Il ne faut pas oublier que j'étais en CFA, ce n'est pas la même vitesse dans le jeu. Il n'y a pas forcément de construction, mais le jeu est super rapide. Il faut être calé techniquement, anticiper les actions, il y a aussi beaucoup de conservation de balle à l'entraînement. Techniquement j'ai gagné c'est sûr, mais c'est vrai que je me suis beaucoup plus amélioré sur le côté tactique et sur l'apprentissage de la défense.

FM : Qu'est-ce qui vous a le plus surpris dans ce championnat de deuxième division espagnole, que ce soit positivement ou négativement ?

FYB : Quand je suis arrivé en Espagne, c'était la découverte du monde professionnel. Au PSG j'ai un peu côtoyé les pros, mais là j'étais vraiment dans le bain. Et ce qui m'a le plus surpris c'est l'exigence qu'il y a à ce niveau là. Ce sont les détails qui te font gagner un match, ce n'est pas forcément l'équipe qui a les plus gros noms ou qui est la plus forte sur le papier qui gagne le match, c'est très exigeant.

FM : Le Rayo Vallecano par exemple, est descendu cette saison, a un bon effectif, mais est avant-dernier...

FYB : Voilà, on peut voir des clubs comme Mallorca, Cordoba ou le Rayo qui sont en train de lutter contre le maintien. Le championnat est très serré, en deux/trois matchs ils peuvent se retrouver en haut, comme une autre équipe peut se retrouver en bas. C'est vraiment l'équipe la plus méticuleuse qui remporte les matchs. C'est ce qui m'a le plus marqué depuis mon arrivée en Espagne, l'exigence. L'équipe qui m'a le plus marqué, c'est Osasuna (en D2 l'an dernier, en Liga cette saison). J'ai trouvé que c'était une équipe très forte dans la récupération de balle et dans l'organisation.

FM : *Huesca est aux portes des playoffs de montée, à la septième place. Est-ce un vrai objectif ?**

FYB : Le but du club est de se maintenir en deuxième division. Maintenant si on a les moyens d'aller chercher les playoffs, on ne va pas s'en priver. Mais le championnat est très serré, c'est encore trop tôt de parler de jouer les playoffs parce que quand on regarde le classement on voit qu'avec deux victoires on peut être dans la zone de playoffs, alors qu'avec deux ou trois défaites on peut se retrouver en bas. Le premier but du club est de se maintenir, si on a la possibilité d'aller chercher les playoffs on ne va pas dire non.

FM : Sur le plan personnel, cette saison vous jouez moins que l'an dernier. Est-ce qu'il y a eu des facteurs qui ont fait que votre temps de jeu a baissé ?

FYB : L'année dernière j'ai beaucoup joué, c'est vrai. Cette année j'étais parti sur les mêmes bases, j'avais 13 matchs TCC en première partie de saison, après j'ai eu une proposition pour renouveler mon contrat. Je n'ai pas souhaité prolonger, et là du coup je joue moins, parfois je ne suis même plus sur les feuilles de match. Depuis janvier, je n'ai plus participé à un match de championnat.

FM : Vous serez donc libre cet été. Est-ce que vous avez une préférence ? Revenir en France ? Rester en Espagne ? Est-ce que vous avez un objectif en particulier ?

FYB : J'avais signé un contrat de deux ans, avec une année en option en cas de montée en Liga. Pour l'avenir, je n'ai pas de préférence, je ne suis pas fermé. Mon but c'est de jouer en première division, c'est pour ça que je me bats, c'est ce qui m'anime tous les matins. Mais je ne suis pas fermé aux clubs de seconde division avec un bon projet. Là je suis dans cette situation, en juin je suis libre, donc on verra. Pour l'instant, ceux qui s'occupent de moi sont en train de travailler, quelques contacts sont établis, mais on se donne du temps pour vraiment décider. Je donnerai ma préférence aux équipes qui me donneront du temps de jeu et qui jouent au ballon. Le but c'est de s'épanouir sur le terrain. Depuis que j'ai commencé au PSG j'ai appris à jouer au ballon, je recherche une équipe dans cette optique.

* En deuxième division espagnole, les deux premiers sont automatiquement promus en Liga, pendant que les 3e, 4e, 5e et 6e disputent des barrages de montée.

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