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Info FM, Raoul Loé : « Jouer contre Ronaldo et Messi ça fait bizarre »

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Osasuna Raoul Cédric Loé @Maxppp

Milieu défensif âgé de 24 ans, Raoul Loé a très rapidement quitté la France pour s'exiler en Espagne. Un pari réussi pour ce joueur qui évolue aujourd'hui en Liga et qui pourrait bien participer à la prochaine coupe du Monde.

Raoul Cédric Loé. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose. Pourtant, ce natif de Courbevoie dans les Hauts-de-Seine âgé de 24 ans s’amuse aujourd’hui en Liga espagnole, au sein de l’équipe d’Osasuna. Parti très jeune de France, ce robuste milieu défensif (1,92m, 83 kg) nous explique son parcours. « J’ai joué à Brétigny de 16 à 18 ans. Mon frère se trouvait en Espagne et m’a trouvé un essai en Tercera, l’équivalent de la CFA en France. J’y passe une saison puis je vais à Ceuta en Segunda B (National), j’y reste deux ans. Je commence à recevoir des offres, mais pas très convaincantes. Je finis par signer dans l’équipe B d’Osasuna. Je suis remplaçant au début, je fais mes premiers pas en octobre-novembre (2012). Arrive la coupe du Roi en décembre (2012), mais je suis suspendu. On se qualifie et je joue contre le Barça au tour suivant. Et à partir de là, j’enchaîne les matches. »

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Jouer le Barça pour son premier match avec l’équipe première d’Osasuna, c’est ce qui s’appelle un sacré baptême du feu. Difficile donc pour lui de regretter un exil précoce sans avoir eu sa chance en Ligue 1 ou en Ligue 2. « Quand tu pars, tu ne regrettes pas. Aujourd’hui non plus. Peut-être qu’en France je n’aurais jamais pu découvrir le haut niveau. Ce qu’il me manque un peu, c’est de parler la langue et l’ambiance des vestiaires. En France, ce n’est pas le même délire qu’en Espagne (rires). C’est une autre culture, ça rigole à sa manière. » Milieu défensif dont les points forts sont l’endurance, le jeu aérien et quelques qualités d’organisateur, Raoul Loé se sent comme un poisson dans l’eau au sein d’une Liga qui lui permet de réaliser une chose que beaucoup de joueurs lui envient : jouer tous les ans le Real Madrid et le FC Barcelone.

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« Ce sont des matches qui font rêver. Jouer contre Ronaldo et Messi ça fait bizarre, après tu t’y habitues. Sur ces matches-là, on n’a rien à perdre. Il faut être prêt physiquement. Si tu ne fais pas un match parfait, soit tu perds, soit c’est plus chaud (rires). Ils ne sont pas imbattables, mais bon je ne les ai jamais battus. » Ce samedi, ce sont d’ailleurs les Merengues qui viendront défier les Basques au stade El Sadar. Un match que le Camerounais attend forcément avec impatience. « Ici, il y a une petite guerre entre nos supporters et ceux du Real (Basques contre la capitale). On se doit de répondre présent. Quand le calendrier sort, on regarde toujours quand on joue le Real Madrid et le Barça. On a bien travaillé toute la semaine pour être prêt. »

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«Contre le Brésil, ça va être chaud»

Heureux en club, Loé l’est également avec les Lions Indomptables qu’il a intégrés récemment en juin dernier à l’occasion d’un match amical face à l’Ukraine. « Je ne m’y attendais pas trop, même si j’espérais intégrer au moins une fois l’équipe nationale. Ça s’est plutôt bien passé. Ils m’ont bien accueilli. Ce sont de beaux souvenirs. Les plus anciens m’ont donné des conseils. » Chanceux de pouvoir affronter Messi et CR7 en Liga, Loé est aussi un homme comblé avec un Cameroun qui lui permet de côtoyer un certain Samuel Eto’o. « Avec Samuel, ça fait bizarre. Depuis tout petit, je le regarde, je suis fan. C’est Samuel Eto’o, il a joué au Barça, il nous a fait rêver. Il est très gentil avec moi. C’est le capitaine qui donne des conseils aux plus jeunes. » Un capitaine qui a toutefois claqué la porte de la sélection avant finalement de revenir. « Honnêtement, je ne savais pas trop ce qu’il se passait. Ça a dû perturber, mais tout est rentré dans l’ordre. Après, on voit des choses dans la presse qui ne sont pas toujours vraies. Sans cette bonne ambiance, on ne se serait jamais qualifié (pour le Mondial 2014). » Le Mondial, une compétition que pourrait bien disputer l’ancien de Brétigny. « C’est la coupe du Monde, tu ne réalises pas vraiment. C’est le plus beau après la Ligue des Champions. Comme l'a dit Samuel (Eto’o) dans le vestiaire, c’est le tournoi des grands joueurs. Si on veut en faire partie, c’est maintenant. Ça motive. »

Motivé, Raoul Loé devra l’être, car il faudra se défaire du Mexique, de la Croatie puis du pays organisateur, le Brésil, pour espérer aller loin dans la compétition. « La poule est abordable. Contre le Brésil, ça va être chaud, mais contre la Croatie et le Mexique, c’est faisable. On ne part pas défaitistes. Le Brésil est clairement le favori de la poule, du tournoi. On va se battre avec nos armes, on va tout donner. On a la chance de jouer le Brésil le troisième match donc avant cette rencontre on sera déjà fixé sur notre situation. Au début je pensais qu’on les affrontait lors du match d’ouverture, ça aurait été le top (rires). J’espère qu’on fera un huitième ou un quart de finale. » C’est tout le mal qu’on lui souhaite, même si les deux premiers de ce groupe A affronteront les deux équipes du groupe de l’Espagne et des Pays-Bas. Pas une mince affaire. Mais pour Loé, « sur un match tout est possible. »

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