L'éclatante revanche d'Asier Illarramendi

Été 2013. Fort d'une excellente saison avec la Real Sociedad et des performances exceptionnelles avec les espoirs espagnols, Asier Illarramendi débarque au Real Madrid contre un montant s'approchant des 40 millions d'euros. Celui qui était considéré comme la relève de Xabi Alonso n'a cependant pas pu s'imposer du côté de la Casa Blanca. Dans un entretien accordé au mois de mars dernier à El Mundo, le joueur formé chez les Txuri-Urdines s'était exprimé sur son aventure très mitigée du côté de la capitale : « j'ai appris qu'au final, ce qui nous rend meilleurs ou moins bons c'est la confiance. Quand tu sais faire quelque chose, tu sais le faire partout, et ce qui m'a peut-être manqué à certains moments c'est du courage. Quand tu n'as pas de confiance, tu manques aussi de courage. Tu n'oses pas prendre les commandes à certains moments. Mais bon, j'ai appris de ça, moi ça m'est arrivé dans le foot, ça arrive dans d'autres secteurs de la vie à d'autres personnes ».

Mais comme il l'explique dans ce même entretien, il ne regrette absolument pas cette expérience du côté de Madrid, qui l'a forgé, lui permettant de découvrir la vie loin de son cocon basque. De retour à la Real Sociedad deux ans plus tard, à l'été 2015, Illarra s'est rapidement remis dans le bain, redevenant celui qu'il était avant sa parenthèse madrilène. Dans le 4-3-3 d'Eusebio Sacristan, il évolue donc à ce poste de pivot, bien épaulé par Zurutuza et le repositionné Xabi Prieto, qui évoluent tout deux devant lui. Très propre techniquement, il descend très bas chercher le ballon pour lancer le jeu, parvenant à mettre ses coéquipiers dans les meilleures conditions pour qu'ils puissent se projeter très rapidement vers la surface rivale. Sa sérénité balle au pied et sa facilité à comprendre le jeu en font même le pion essentiel nécessaire au bon fonctionnement de la Real.

Lopetegui n'est pas insensible à Illarramendi

Les statistiques parlent en tout cas pour lui. Cette saison, Illarramendi était le 4e joueur de Liga ayant réussi le plus de passes (1991 au total), tout en étant le 5e joueur ayant récupéré le plus de ballons (363). L'importance d'un tel joueur dans le dispositif du club de Saint-Sébastien s'illustre bien au-delà des stats, ses qualités de placement ou son intelligence tactique ne pouvant être illustrées par des chiffres, mais ces statistiques restent quand même très parlantes. Julen Lopetegui n'est pas insensible à ses performances et l'a donc sélectionné pour les dernières rencontres de l'Espagne disputées en mars dernier, tout comme il est retenu pour les prochains rendez-vous de la Roja en cette fin de saison. Et ce n'est pas mince affaire, puisqu'en plus de l'intouchable Sergio Busquets, la concurrence est rude derrière, avec des joueurs comme Nacho Camacho, Bruno Soriano ou Roque Mesa.

Du haut de ses 27 ans, le natif de Mutriku, que nous avons donc inclus dans notre équipe type de la saison en Espagne, est donc une référence à son poste. La prochaine étape ? Après son aventure ratée du côté de Madrid, il semble compliqué de l'imaginer quitter la Real Sociedad dans les années à venir. D'autant plus que le projet du club basque, avec une rénovation totale d'Anoeta et le retour en Europe, est pour le moins motivant. Avec une clause à 35 millions, on peut cependant imaginer des gros clubs tenter le coup dans les mois à venir, et avec des propositions financières bien supérieures à ce qu'il touche aujourd'hui. Mais comme disait Gustave Flaubert, l'argent est bon, mais l'aise meilleure...