LdC : Seferovic, la belle surprise de la Real Sociedad

Par Alexandre Pauwels
4 min.
Haris Seferović @Maxppp

L'OL redoutait Griezmann, il a découvert Seferovic. Et avec lui, toute l'Europe du football, en extase devant le but et la performance globale de l'attaquant suisse pour sa première en LDC. Portrait d'un talent sorti de nulle part. Ou presque.

Un ballon anodin aux 30 mètres côté gauche, un simple coup d’œil, puis la frappe. Pure, soudaine, à la trajectoire descendante. Un pétard qui n’a laissé aucune chance au pauvre Anthony Lopes, surpris avant toute chose par cette tentative aussi inattendue que culottée. C’est bien cela : Haris Seferovic a du culot. L’attaquant suisse, 21 ans, a même du temps à rattraper, et le fait fort bien depuis quelques semaines et son arrivée à la Real Sociedad. S’il a scoré ses premiers buts sur la scène espagnole et européenne, attirant sur lui les projecteurs, le jeune homme ne fait que raviver le souvenir de certains scouts, qui le suivaient avec attention il n’y a pas si longtemps.

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Natif de Sursee en Suisse, mais originaire de Bosnie, Haris Seferovic vit en effet, dans ses jeunes années, la trajectoire de la star en devenir. Débuts professionnels à 17 ans avec le Grasshopper, sélections de jeunes… et le Mondial U17 en novembre 2009. Alors que les observateurs attendent Götze, Isco ou encore Neymar, c’est le jeune Seferovic qui flambe, plantant 5 buts en 6 rencontres, dont l’unique réalisation de la finale entre la Nati et le Nigeria. Meilleur buteur de la compétition, il suscite alors l’admiration. C’est la Fiorentina, qui finit par mettre le grappin sur le jeune talent, en officialisant son transfert à peine deux mois plus tard, contre une somme de 1,4 M€. Une arrivée signée Pantaleo Corvino, ancien directeur sportif de la Viola qui s’est fait une réputation de dénicheur de talents – Jovetic, Ljajic ou encore Nastasic, entre autres. Souci pour l’attaquant, il ne va pas trouver ce qu’il était venu chercher en Italie.

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En trois saisons passées dans la Botte, Seferovic n’aura jamais su s’imposer au sein de l’effectif Viola, pas plus qu’en Serie A, championnat où il n'a finalement jamais marqué la moindre réalisation. Après 23 matchs disputés avec la Primavera du club florentin (pour six buts), il sera prêté successivement à Neuchâtel puis à Lecce, sans y marquer les esprits. Il en sera de même sous la coupe de Vincenzo Montella la saison passée, où il n'aura assuré qu'un simple rôle de bouche-trou derrière les Jovetic, Toni et El Hamdaoui. C’est à partir de janvier, et d’un nouveau prêt du côté de Novara en Serie B, qu’il enchaînera les bonnes performances. Sur les six derniers mois de la précédente campagne, il inscrira 10 buts en 18 rencontres, confirmant enfin les espoirs placés en lui. Comme un signe de ce nouvel élan, il marquera également l’unique but de la Nati face à Chypre en éliminatoires du Mondial, le 8 juin dernier. De quoi susciter l’intérêt de clubs plus huppés, même si au début du mercato, le joueur a clamé son envie de retourner à la Fiorentina. Un club qui finalement, n’a pas exaucé son souhait.

Des buts en Serie B à la Ligue des Champions

Dans un premier temps, les dirigeants florentins songeaient pourtant à prolonger le contrat de leur joueur. Le prolonger, pour mieux l’envoyer de nouveau en prêt dans une équipe de l’élite italienne, afin qu’il puisse s’aguerrir au plus haut niveau. Mais devant l’affluence d’attaquants au sein de l’effectif et les dépenses engendrées sur le marché, ils se sont finalement résignés à accepter l’offre de la Real Sociedad. 3 M€. Petit montant, aussi justifié par le fait que le joueur était en fin de bail en 2014. Aujourd’hui, il apparaît cependant bien dérisoire, devant les premières performances du joueur avec le club espagnol : après une campagne d’amicaux de pré-saison réussie (7 buts en 6 rencontres), le joueur a marqué pour sa première en Liga face à Getafe, et donc, pour sa première en Ligue des Champions face à l’OL. Ce dernier but et plus globalement cette dernière performance, plus qu’aboutie, dressent l'exact portrait de l’intéressé.

Seferovic, c’est un vrai 9, une vraie pointe, un attaquant complet. Le joueur qui se donne beaucoup, et qui excelle avant tout dans ses déplacements et appels, d'où le calvaire éprouvé par ses vis-à-vis. Adroit en pivot et devant le but, il dispose également, comme il a pu le prouver, d’une bonne qualité de frappe. Le reste, c’est le culot et la fougue de la jeunesse. Sa réussite actuelle comme ses échecs passés sont tout du moins explicables par un seul et unique élément : la confiance. Une confiance qu'il a trouvé en Serie B, puis aujourd'hui au Pays Basque. Du côté de l’Espagne, on en est en tout cas convaincu : le club de San Sebastian a mis la main sur un futur grand. Marca titrait ainsi, au lendemain de la victoire en barrages de LDC face à l’OL, « une étoile est arrivée à la Real. » Il va sans dire que peu de clubs peuvent se targuer d'avoir recruté une étoile pour la modique somme de 3 M€...

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