Liga : l'envol inattendu de la Real Sociedad

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Real Sociedad @Maxppp

Contre toute attente, la Real Sociedad pointe à une belle cinquième position du classement. Comment expliquer les performances du club basque ?

Cette saison de Liga est pour le moins passionnante. Si les premiers candidats pour le titre se dessinent - à savoir Real Madrid et FC Barcelone - la lutte s'annonce intense pour les positions suivantes, avec une bataille pour la quatrième place dans laquelle seront impliquées plusieurs équipes. Parmi elles, la Real Sociedad, qui se profile comme un sérieux candidat pour les places européennes.

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Une stabilité incroyable

Lundi dernier, le Centre International d’Études du Sport dévoilait une statistique qui explique en grande partie la réussite de la Real Sociedad. En moyenne, les joueurs alignés par Eusebio sont présents au club depuis cinq ans, c'est le record dans les grands championnats européens. On peut donc dire que les pensionnaires d'Anoeta sont l'équipe la plus stable d'Europe. Et forcément, ça se sent sur le terrain. Les joueurs combinent les yeux fermés, ont des automatismes en défense et l'équipe est bien plus rodée sur ses adversaires. Une stabilité d'autant plus importante que ce sont bel et bien les joueurs les plus importants de l'équipe, comme Íñigo Martínez, David Zurutuza ou Carlos Vela qui sont là depuis longtemps et ont même refusé des offres venant de clubs plus importants. Il faut dire que si la politique du président Jokin Aperribay est souvent décriée par les supporters car jugée trop peu ambitieuse, la direction du club sait conserver ses talents. Les finances du club, qui se portent plutôt bien, aident également à proposer des salaires plus élevés que la moyenne, tout comme les excellentes infrastructures de Zubieta et la qualité de vie de Saint-Sébastien sont des arguments qui plaident en faveur du club lorsqu'il s'agit de recruter ou de conserver des joueurs.

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Une formation efficace

Régulièrement, la cantera realista sort des jeunes intéressants, et surtout, sait les intégrer à merveille à l'équipe première. Après Íñigo Martínez ou Asier Illarramendi, qui comptent déjà bon nombre de matches avec l'équipe première, la nouvelle sensation de la Real n'est autre que Mikel Oyarzabal. Depuis ses premières apparitions la saison dernière, il cartonne, à tel point qu'il a même débuté avec la Roja lors d'un amical avant l'Euro l'été dernier. Aligné la plupart du temps sur l'aile gauche de l'attaque des Txuri-Urdines, son profil est assez atypique pour un ailier, à commencer par son gabarit. Il mise principalement sur sa qualité technique et son intelligence pour faire la différence, étant capable de distiller de véritables caviars à ses attaquants. Hier soir au coup d'envoi de la rencontre face au FC Barcelone, sept des onze joueurs titularisés étaient issus de la formation du club de Saint-Sébastien. Et ce n'est un secret pour personne : lorsque des joueurs ont suivi le même parcours de formation, ils ont plus de facilités à jouer ensemble. Le Barça des années Guardiola, l'Olympique Lyonnais ou le voisin de Bilbao en sont de bonnes preuves. Le club fait aussi un travail efficace de post-formation, le portier argentin Geronimo Rulli en étant le meilleur exemple.

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Des joueurs qui progressent d'année en année

Individuellement parlant, il y a bien longtemps que la Real Sociedad n'avait pas eu un tel effectif. Et ce n'est pas forcément à cause du mercato que l'effectif s'est renforcé, mais plutôt en raison de la progression de beaucoup de joueurs. Il faut dire qu'on trouvait bon nombre de jeunes joueurs dans cet effectif donostiarra qui avaient besoin de franchir un pallier. Et c'est désormais chose faite, Íñigo Martínez en tête de liste, lui dont les prestations lui ont permis d'être sélectionné par Julen Lopetegui, après quelques saisons où il semblait stagner. Asier Illarramendi est par exemple revenu encore plus fort après une aventure ratée du côté du Real Madrid et semble déjà avoir mis de côté les deux années compliquées passées du côté de Concha Espina. D'autres joueurs un peu plus expérimentés comme Carlos Vela ont épuré leur jeu et sont plus efficaces, pendant que Yuri ou David Zurutuza ont aussi franchi un cap. Willian José poursuit lui sa progression après sa bonne saison à Las Palmas la saison dernière et peut désormais être considéré comme un des meilleurs attaquants du championnat.

Eusebio a remis la Real Sociedad au premier plan

Si les joueurs progressent d'année en année, c'est aussi le cas du coach, Eusebio Sacristán Mena, communément appelé Eusebio de l'autre côté des Pyrénées. L'entraîneur, passé par les rangs du Barça pendant sa carrière de joueur puis pendant ses premières années de carrière d'entraîneur, a pris la succession de David Moyes en novembre 2015, après le licenciement de David Moyes, pour sa première expérience au plus haut niveau après avoir été démis de ses fonctions par le club catalan. Dès son arrivée, il a tenté de reproduire un modèle similaire à celui du Barça, avec une réussite clairement mitigée, pas aidé par les blessures il faut dire, à tel point qu'il a dû faire une croix sur ses principes pour terminer la saison avec des résultats corrects. Cet été, il a pu faire sa première présaison avec son groupe et a donc pu travailler avec ses joueurs pour leur enseigner ses concepts. Dans un 4-3-3 avec des latéraux qui montent énormément et des ailiers qui repiquent pour combiner, dans le pur style Cruyffien, la Real Sociedad fait partie des équipes proposant le meilleur football d'Espagne. Et Eusebio s'est mis les joueurs dans la poche. « C'est un plaisir de jouer comme ça », déclarait Iñigo Martínez dans des propos rapportés par Marca, pendant que Carlos Vela s'est lui aussi enflammé : « on a réussi que ce soit à nouveau attirant pour les gens de voir la Real Sociedad jouer, et qu'ils ne se disent pas "pfff il y a la Real qui joue" ». La suite de la saison s'annonce passionnante du côté d'Anoeta...

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