Liga, Ligue des Champions : pourquoi l’Atlético de Madrid galère autant cette saison ?

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Atlético Madrid @Maxppp

Alors qu'ils accueillent Liverpool pour ce match aller des huitièmes de finale de la Ligue des Champions, les Colchoneros sont clairement en position d'outsider. On semble aujourd'hui loin de cet Atlético capable de mettre à mal n'importe quel rival, la faute à des prestations tout sauf convaincantes depuis le début de saison déjà. Décryptage.

Une défense de plus en plus fébrile

C'était la marque de fabrique du meilleur Atlético sous Simeone. Une défense redoutable et quasiment infranchissable. Et lorsqu'on parle de défense, on ne parle pas uniquement des quatre hommes alignés devant le gardien, où le duo Godín-Miranda était effectivement impérial, mais de toute une équipe qui ne lésinait pas sur les efforts défensifs. Des joueurs comme Gabi, Tiago ou même Saúl et Koke, toujours présents dans l'équipe, contribuaient énormément à l'activité défensive de l'équipe. Une intensité et une rigueur, parfois à la limite du fair-play, qui faisait vivre de véritables calvaires aux attaquants rivaux. Aujourd'hui, la donne a bien changé, et Oblak a permis à son équipe de conserver de précieux points grâce à des miracles sur sa ligne.

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Premièrement, à cause du renouveau qu'il y a eu dans l'effectif. Cette saison, on a déjà vu une ligne défensive composée exclusivement de joueurs arrivés cet été. Le problème n'est cependant pas vraiment individuel. Felipe Monteiro est par exemple brillant dans l'axe, tout comme Trippier brille côté droit. Les joueurs n'ont pas encore forcément les automatismes nécessaires, mais on peut aussi se poser une question, notamment quand on voit un latéral très offensif comme Renan Lodi : Simeone parviendra-t-il à les modeler à sa façon ? Seul le temps le dira. En revanche, un point semble critique : la défense sur coup de pied arrêté, autre fois une énorme force de l'équipe. L'équipe a déjà encaissé huit buts sur corner ou coup franc dans la surface cette saison en Liga. Quand on sait que Liverpool est redoutable sur coup de pied arrêté...

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Des blessures à foison

Il faut aussi dire que Diego Simeone n'a pas été aidé par les blessures cette saison. Il n'a ainsi jamais pu aligner de onze de gala, et a souvent dû composer des groupes avec 14-15 joueurs de l'effectif à disposition seulement. Dix-neuf blessures à signaler déjà, la majorité d'entre elles musculaires et nécessitant donc plusieurs semaines de récupération. Des joueurs clé comme Koke, Alvaro Morata ou José Maria Giménez ont ainsi vu leur saison être interrompue à plusieurs reprises, alors que Diego Costa, qui pourrait revenir face aux Reds, n'a pratiquement pas joué pendant cet exercice 2019/2020. Face aux Reds, El Cholo va devoir composer sans Kieran Trippier et sans João Félix. De son côté, l'Argentin ne veut cependant pas utiliser toutes ces blessures comme une excuse : « l'année dernière on a eu plus de 40 blessures et on a terminé deuxième, ce n'est pas une excuse ». Son fidèle préparateur physique, le Profe Ortega, est la cible de nombreuses critiques à cause de ses méthodes jugées trop intenses.

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Un gros manque d'efficacité

Contrairement aux idées reçues, l'animation offensive de l'Atlético n'est pas forcément le problème majeur que l'on constate. On ne peut pas parler de point fort évidemment, mais cette équipe parvient tout de même à se procurer un bon nombre d'occasions dans chaque rencontre qu'elle dispute. C'est plus l'efficacité qui pose problème, dans la mesure où il n'y a aucun vrai tueur devant. Alvaro Morata joue souvent en point d'appui assez loin de la surface, et des joueurs comme Angel Correa, João Félix ou même Vitolo lorsqu'il est utilisé ont une certaine capacité à se créer des occasions mais ont une finition assez médiocre. D'où la volonté de recruter Edinson Cavani lors du dernier mercato hivernal... Face aux Reds, les Colchoneros vont devoir se montrer bien plus adroits devant les cages.

Griezmann, l'arbre qui cachait la forêt

C'est un fait que personne ne peut nier : Antoine Griezmann manque à cet Atlético de Madrid. Il faut comprendre que le Français assurait déjà un certain dépassement de fonctions qui permettait de cacher quelques lacunes. Il était effectivement à la fois le buteur de l'équipe, mais aussi un dernier passeur redoutable et un véritable playmaker. Il endossait le rôle de plusieurs joueurs à la fois, étant un peu l'arbre qui cache la forêt puisque ce problème d'efficacité était déjà là l'an dernier. João Félix n'a pas (encore ?) la même palette que le Français, et aucun autre joueur de l'équipe déjà en place ne semble en mesure de compenser l'absence du neo-Barcelonais.

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Le Cholo en fin de cycle ?

De l'autre côté des Pyrénées, on n'hésite pas à parler de fin de cycle pour Simeone, qui bénéficie tout de même du soutien d'une large majorité des supporters rojiblancos et de ses dirigeants. Certains arguments vont dans ce sens, comme la difficulté à redonner un second souffle à son équipe, ou son obstination pour un 4-4-2 qui commence de plus en plus à montrer ses limites. D'autres arguments prouvent eux que l'aventure du Cholo à Madrid est loin d'être terminée, comme sa capacité à faire progresser des joueurs (Thomas Partey ou Angel Correa récemment) et les bonnes prestations de l'équipe dans les rencontres face aux cadors. Une chose est sûre en revanche, son effectif entame un nouveau cycle, avec les départs de cadres et l'arrivée de nouveaux joueurs et la prise de pouvoirs de joueurs qui avaient jusqu'ici des rôles secondaires dans l'équipe, comme les deux cités plus-haut. Une année de transition dont le bilan sera clairement marqué par ce qui va se passer pour les Colchoneros en Europe, eux qui sont éliminés de la Copa del Rey et loin de la course pour le titre en Liga.

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