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Malaga : du rêve fou à la terrible descente aux enfers

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Al Thani a perdu le sourire à Malaga @Maxppp

Battu sur le terrain de Levante (0-1) jeudi soir, Malaga est officiellement relégué en deuxième division. Un terrible destin pour un club qui pensait truster le haut du panier en Europe depuis l'arrivée du Qatari Abdullah Bin Nasser Al Thani.

La fin s'annonçait triste et il n'y a pas eu de rebondissement. Présent dans la zone rouge dès le début de la saison, Malaga, qui ne s'est jamais classé plus haut que la 17e place, a fini par sombrer jeudi soir. Lanterne rouge de la Liga de manière ininterrompue depuis le 18 décembre au soir, le club andalou est officiellement relégué en deuxième division après sa défaite face à Levante (0-1). Un coup de massue qui n'a malheureusement surpris personne. Deux semaines auparavant, le journal local, La Opinion de Malaga, faisait état des relations exécrables entre l'administration locale et le propriétaire du club Abdullah Bin Nasser Al Thani, laissant transparaître un climat peu propice à la mission sauvetage.

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Une saison 2011/2012 historique

Tombé à Levante, Malaga n'a donc pas pu éviter le pire. Et aujourd'hui, le club n'a pas eu d'autres choix que de s'excuser auprès de ses supporters. «Après huit ans, nous avons vécu le plus triste moment de ces dernières années. Une étape durant laquelle nous avons vu l’équipe jouer dans le meilleur championnat du monde et toucher le ciel en Ligue des Champions dans un quart de finale durant lequel personne n’a oublié comment on nous a empêchés d’aller plus loin. Aujourd’hui, il ne nous reste qu’à demander pardon et démontrer notre volonté inébranlable à faire revenir ce club et ses supporters dans une division où ils méritent d’être», a publié la formation espagnole sur son site officiel. Idem pour le président Abdullah Bin Nasser Al Thani. «Je demande pardon à tous nos supporters et je promets devant Dieu que l’équipe reviendra là où méritent d’être toutes les équipes de l’élite», a-t-il posté sur son compte Twitter..

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Des excuses qui ne masqueront cependant pas l'énorme sentiment de gâchis. En effet, comment ne pas avoir de pensées affectueuses pour des supporters pensant avoir touché le jackpot en 2010 avant de vivre une telle désillusion en si peu de temps. Un an avant l'arrivée de QSI au Paris Saint-Germain, les Malagueños étaient les premiers à bénéficier de la volonté qatarie de briller en Europe en vue du Mondial 2022. Et comme Paris, la formation andalouse passait sous le contrôle de la famille Al Thani. De quoi commencer à saliver pour les fans blanquiazul. Pour sa première année aux commandes, Abdullah Bin Nasser Al Thani commençait par renforcer doucement son effectif avec l'arrivée de noms bien connus de la scène européenne tels que Julio Baptista et Martin Demichelis. Onzième du classement à l'issue de sa première saison dans le sud de l'Espagne, le patron Al Thani est monté en gamme pour s'offrir en 2011 des valeurs sûres telles que Ruud van Nistelrooy, Carlos Kameni, Joris Mathijsen, Joaquin et Jérémy Toulalan. Ainsi que de grands espoirs du football espagnol et argentin (Santi Cazorla, Nacho Monreal, Diego Buonanotte, Isco).

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Un quart de finale de LdC puis la descente aux enfers

Résultat : Malaga a signé la meilleure saison de son histoire en finissant au quatrième rang, derrière le Real Madrid, le FC Barcelone et Valence. L'année suivante fut moins excitante en termes mercato, les seules recrues clinquantes se nommaient Javier Saviola et Roque Santa Cruz, mais cela n'a pas empêché les Boquerones de briller en Ligue des Champions avec un quart de finale perdu de justesse face au Borussia Dortmund. Puis ce fut le début de la fin. Pendant que le Al Thani version PSG enchaînait les renforts de choix et continuait à se battre en Ligue des Champions, le Al Thani de Malaga n'en finissait plus d'accumuler les déboires. Entre des retards de salaire, de paiements dès 2012, et un mercato très sérieusement revu à la baisse (plus aucune star n'a été recrutée), le patron de Malaga n'a cessé d'être dans l'oeil du cyclone.

D'année en année, Abdullah Bin Nasser Al Thani, s'est alors fait assez rapidement une réputation d'usurpateur. Une tendance qu'avait confirmé à Marianne en 2014 un proche de la famille régnante. «Là où les gens se sont fait avoir, c’est qu’ils ont pensé que c’était le même genre de cheikh que le prince Tamim qui a investi au PSG. On était dans le fantasme de ces princes du golfe qui dépensent sans compter. Mais chez les princes, c’est comme ailleurs, il y a les riches et il y a les pauvres». Un «Al Thani du pauvre» qui, dans une sorte de tentative désespérée, avait demandé de l'aide de son cousin du PSG dans le but de récupérer des joueurs rouge-et-bleu. En vain. Rayé de la Liga, Malaga pourra-t-il se relever de cette descente aux enfers ?

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