Andoni Zubizarreta est la cible des critiques les plus acerbes. Conspué par le public du Camp Nou ce week-end face au FC Séville (5-1, 12e journée de Liga), le directeur sportif du FC Barcelone est pointé du doigt pour certains de ses choix contrastés en matière de transferts, Thomas Vermaelen (ex-Arsenal) et Douglas (ex-São Paulo) cet été notamment. Pour ne rien arranger à son cas, Marca et Radio Marca s'accordaient ce lundi pour annoncer un accord total entre le Real Madrid et Marco Asensio (18 ans), milieu offensif révélation de Majorque, dont l'agent proposait les services depuis plus d'un an... au Barça. Un rendez-vous manqué loin d'être un cas isolé. Ancien scout du FC Barcelone pour les marchés français, scandinave et des Balkans, Bojan Krkic a expliqué à la radio espagnole Cadena SER que le club catalan était passé à côté de plusieurs jeunes talents lorsqu'il travaillait encore pour lui.

Des éléments sur lesquels les Blaugranas auraient bien aimé compter aujourd'hui, à commencer par le défenseur central français aujourd'hui au Real Madrid Raphaël Varane (21 ans). «Mes informateurs sur le marché français m'avaient parlé de Raphaël Varane, qui évoluait à Lens, au poste de milieu défensif. Il y avait un match entre les Espoirs français et espagnols à Rennes. Nous y avions suivi plusieurs joueurs espagnols et français. Pendant ce match, Varane m'avait fait forte impression. Le rapport faisait état d'un joueur très intéressant et indiquait qu'il fallait continuer à le suivre avec attention et le recruter s'il continuait comme ça. Albert Valentin, adjoint de Zubizarreta, passait à l'étape suivante. Il envoyait un observateur à Monaco-Lens. Ce dernier faisait un rapport défavorable. Sur un match. Et ça en était resté là. Plus rien», a-t-il expliqué. On connaît la suite...

Courtois était prêt à venir, Fischer aussi

La cellule de recrutement catalane est également passée à côté de Thibaut Courtois (22 ans), excellent portier de Chelsea. «Thibaut Courtois jouait à l'époque à Genk. Un groupe de représentants, au sein duquel je connaissais bien un ancien partenaire en sélection d'ex-Yougoslavie, m'en a parlé en bien. Ils nous ont envoyé des vidéos. J'avais dit à Zubizarreta de le suivre, car il me semblait être un excellent joueur. Il m'avait dit que nous n'étions pas pressés. Mais il y avait quatre autres clubs derrière lui. Courtois donnait la priorité au Barça. Zubizarreta avait envoyé un observateur pour le voir en match. Son rapport avait été positif. Seulement, ce dossier n'avait pas été creusé. Il était resté dans les tiroirs, en stand-by. Courtois avait envie de rejoindre le Barça. Il y avait plusieurs options : un transfert puis un prêt immédiat à Genk ou un transfert avec des débuts au sein du Barça B. Il voulait jouer, il ne voulait pas faire banquette, c'était sa seule condition. On parlait d'un transfert à 3 M€ maximum. Il n'était pas encore très connu. Un mois plus tard, il signait pour Chelsea», a-t-il indiqué avant de conclure sur le dossier Viktor Fischer (20 ans, Ajax Amsterdam).

«Les sélections nordiques organisent chaque année, pour leurs moins de 16 ans, un tournoi à la Manga, dans le Sud de l'Espagne. Viktor fait forte impression durant ce tournoi. Il m'a impressionné. Il m'apparaissait comme le successeur naturel de Michael Laudrup. L'entourage du joueur était d'accord pour venir discuter. Il avait déjà quatre offres d'Angleterre. Il coûtait 1,4 M€. Mais au club, on m'a dit que ce n'était pas intéressant et on a laissé le dossier en stand-by. Quelques semaines plus tard, il signait à l'Ajax, il jouait en Next Generation face aux jeunes du Barça, au Mini Estadi, et marquait un doublé ou un triplé...», a-t-il conclu. Trois exemples qui prouvent que la direction sportive du Barça n'est pas à l'abri d'erreurs de jugement flagrantes. Andoni Zubizarreta se serait sans doute bien passé de cette nouvelle publicité peu flatteuse...