Real Madrid - Barça : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Real Madrid CF Lionel Andrés Messi Cuccittini @Maxppp

Le Clasico a tenu toutes ses promesses. Au terme d'un match tout bonnement exceptionnel en termes de rythme et de rebondissements, c'est le Barça, qui a réalisé la bonne opération en s'imposant au Bernabeu sur le score de 4-3. De quoi relancer la Liga.

Le Clasico est forcément un moment attendu dans une saison. D'une part pour les stars qu'il oppose, d'une autre pour la rivalité historique entre les deux clubs. Mais aussi, pour l'enjeu. Car ce 226e Clasico a un enjeu certain : le Real voit la possibilité de creuser l'écart sur son rival en tête de classement, le Barça l'opportunité de se relancer dans la quête du titre. Oui, ce Clasico est attendu. Et comme pour accentuer cette attente de jeu et de tension, les compositions d'équipes classiques sont alignées par les deux coachs. Tant de promesses, qui sont finalement tenues sur le terrain : de fait, dès les premiers instants, la rencontre apparaît très rythmées. Les deux équipes ont des intentions, Neymar va tâter les gants de Diego López des suites d'un contre (4e), Benzema lui répond (5e), les frappes sont trop écrasées dans les deux cas. Les occasions fusent déjà, le but ne tarde pas : Messi, servi aux 20 mètres, trouve dans la profondeur son acolyte Iniesta côté gauche, lequel, esseulé, fusille le portier d'une puissante frappe (0-1, 7e).

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Les bases sont posées, le festival continue. Le Real Madrid, mené devant son public, est désireux de refaire son retard. Mais dans un premier temps, il apparaît maladroit, dans les transmissions comme face au but, à l'instar d'un raté de Benzema, qui catapulte un bon ballon au-dessus du cadre (13e). Le Barça évolue de son côté en contre, et passe près d'un nouveau but avec un Messi parti seul dans la profondeur, mais qui a trop croisé sa frappe (15e). Il faut que ce soit l'intenable Di María qui agisse - l'Argentin étant de loin le plus remuant des Madrilènes - pour que le Real finisse par concrétiser. L'ailier déborde sur l'aile gauche et distille une offrande pour Benzema, qui d'une tête croisée crucifie Valdés (1-1, 20e). On prend les mêmes et on recommence quelques secondes plus tard, le déboulé de Di María est cette fois plus impressionnant, l'international français réalise quant à lui un combo contrôle-reprise remarquable (2-1, 24e). La paire est intenable, et manque de sévir à nouveau dans la foulée, dans les mêmes rôles (26e). Le Real a clairement pris l'ascendant, mais profitant d'une petite période de flottement, le Barça parviendra à égaliser. Messi cherche Neymar dans la surface, cafouillage, la Pulga déboule et du gauche, trompe à nouveau Diego López pour signer le retour du Barça avant la pause (2-2, 42e). Au terme d'un premier acte tout bonnement exceptionnel, le Clasico a déjà tenu ses promesses.

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Ne manquait, au coup d'envoi de la deuxième mi-temps, que l'aspect polémique qui accompagne souvent le choc. Après une période de possession stérile des Blaugrana, l'élément qui fera à coup sûr couler beaucoup d'encre intervient : Cristiano est crocheté par Alves aux abords de la surface, l'arbitre signale le point de pénalty, alors que la faute se situait à l'extérieur du rectangle. CR7 transforme (3-2, 55e), le Real reprend la main. Mais pas pour bien longtemps : dans le même registre, les Catalans vont revenir au score. Lancé dans la profondeur, Neymar file au but avec un Sergio Ramos sur ses talons. Le central espagnol le déséquilibre, la sentence est la double peine. Carton rouge pour le capitaine madrilène, pénalty pour le Barça, que Messi transforme (3-3, 65e). En supériorité numérique, les Blaugrana pousseront jusqu'au bout. Les corners vont se multiplier sur la fin de match, Dani Alves trouvera le montant (74e), afin l'apothéose, un nouveau pénalty sifflé en faveur du Barça, ne souffrant d'aucune contestation, pour une faute et de Xabi Alonso, et de Carvajal sur Iniesta. Messi, encore lui, transformera la sentence (3-4, 84e). Au terme d'une rencontre riche en rebondissements, c'est donc le Barça, qui réalise le gros coup. Avec ce succès, la Liga est en tout cas relancée.

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L'homme du match : Messi (8) : impliqué sur les quatre buts du Barça, le quadruple Ballon d’Or n’a pas déçu ce soir dans l’antre du Real Madrid. Comme souvent ces derniers temps, la Pulga a effectué beaucoup de décrochages et a régalé par la précision de ses passes. Sa passe décisive magnifique pour Iniesta sur l’ouverture du score (7e) en est le meilleur exemple. Mais Messi reste un buteur et l’Argentin n’a pas failli à son rôle. Après une tentative trop croisée (14e), il s’est offert un but à la Messi avant d’inscrire deux pénaltys à la précision chirurgicale. Un triplé qui a permis au Barcelonais de rentrer un peu plus dans l'histoire. Avec 236 buts en Liga et le chiffre historique de 21 buts lors d’un Clasico Lionel Messi a encore marqué le football de son empreinte. Et c'est loin d'être terminé...

Real Madrid :

  • Diego López (3) : soirée extrêmement frustrante pour le portier du Real. Battu à quatre reprises, et il n'a rien pu faire sur chacuns de ces buts, le gardien espagnol n'a absolument eu aucun arrêt à négocier par ailleurs, si ce n'est quelques ballons faciles à capter.

  • Carvajal (3,5) : le latéral espagnol est passé au travers. Et ce, dès le départ, lui qui a oublié un Iniesta au marquage sur le but de ce dernier (7e). En difficulté face aux mouvements des éléments offensifs adverses, il a eu du mal au marquage et s'est une nouvelle fois incliné en fin de match en étant impliqué sur le pénalty obtenu par Iniesta (84e). Offensivement peu actif, il ne pourra se targuer que d'un caviar pour Benzema (45e+1).

  • Pepe (6) : match solide du central portugais. Dans son style particulier, il n'a jamais fait dans la dentelle, mais ses interventions musclées (33e) ou dégagements dans l'empressement (73e) ont été cruciaux pour toute son arrière garde. Sécurisant, malgré les trous d'air.

  • Ramos (3) : si quelques-unes de ses interventions se sont avérées précieuses, le central et capitaine madrilène a lui aussi été en difficulté au placement ce soir, comme l'ont révélé diverses percées des Messi (15e) ou Neymar (19e) dans la profondeur, ou cette action de but où il n'a pas senti Messi partir dans son dos (42e). Expulsé peu après l'heure de jeu pour avoir déstabilisé Neymar dans la surface (63e), il a comme condamné son équipe.

  • Marcelo (4) : s'il n'a pas été déséquilibré par un Neymar finalement timide, le Brésilien a néanmoins affiché certaines carences. Comme pour tous ses acolytes de défense, il a été question de placement, et de marquage. Son laxisme sur des actions notables, un but de Messi (42e) ou le pénalty de Neymar (63e) ou une frappe de Dani Alves (74e) en ont témoigné. Par ailleurs actif offensivement, davantage que son pendant à droite.

  • Modric (6) : le maestro croate était branché sur courant alternatif. En première période, il a perdu des ballons, raté un nombre anormal de transmissions, mais compensé par une belle activité défensive. Et dans le second acte, du moins jusqu'à l'expulsion de Ramos, il s'est montré plus précis et tranchant, réalisant plus de différences à l'image d'un double contact somptueux pour se délester d'un marquage (48e). Remplacé par Morata (90e).

  • Xabi Alonso (4) : l'expérimenté milieu espagnol est passé à ce point inaperçu qu'on s'est souvent demandé s'il était réellement sur la pelouse. Aucune ouverture notable, quelques interventions à la récupération (47e), mais rien de plus. Un peu plus présent dans l'entrejeu en seconde période, il a définitivement gâché le tableau en provoquant au côté de Carvajal le pénalty décisif.

  • Di María (8) : un match énorme du milieu argentin, notamment dans une première période qu'il a éclaboussée de son talent. Partout sur la pelouse, il a montré de la qualité dans tout ce qu'il a entrepris, ses sorties de balles, ses accélérations, ses choix ou encore ses transmissions. Souvent en recherche de Benzema, qu'il trouvait pour la première occasion probante de son équipe (13e), il a fini par lui distiller deux caviars, au terme de déboulés remarquables (20e, 24e). Un peu émoussé sur la fin, il fut remplacé par Isco (85e).

  • Bale (5) : le jeu de son équipe ayant penché sur le côté opposé toute la première période, l'ailier gallois a mis du temps à se signaler véritablement, bien que ses mouvements aient toujours été utiles. Déterminants en début de second acte, notamment avec ce déboulé dans le camp adverse pour venir servir parfaitement Benzema (52e), il est retourné dans l'ombre après l'expulsion de Ramos.

  • Benzema (8) : l'international français a commencé sa soirée timidement, par une frappe écrasée (4e) et une tentative envoyée hors-cadre (13e)... C'était en réalité un échauffement. Après ces premiers ratés, le Français a fait parler son sens du placement, et surtout son sens du but. Deux caviars de Di María, deux buts, le second résultant d'un enchaînement remarquable (20e, 24e). Il passera près du triplé par trois fois, signe de son caractère déstabilisant pour les défenseurs du Barça (26e, 45e+1, 52e). Remplacé par Varane (66e) du fait d'un remaniement tactique en lien avec l'expulsion de Ramos.

  • Cristiano Ronaldo (6) : son duel avec Leo Messi promettait, le Ballon d'Or l'a assurément perdu. Plus qu'en termes de statistiques, c'est en termes de jeu qu'il faut penser : le Portugais a beaucoup tenté, mais rarement déstabilisé l'arrière garde adverse. Et mis à part en provoquant et transformant un pénalty - qui en réalité, n'en était pas un puisque la faute ne fut pas commise dans le rectangle -, il ne s'est pas avéré décisif...

Barça :

  • Valdes (5) : s’il a encaissé trois buts ce soir, Victor Valdes n’a pas grand-chose à se reprocher puisqu’il ne peut rien sur les trois buts du Real. Sa parade décisive sur une tentative de Benzema (51e) a permis aux siens de rester dans le sillage du Real Madrid à un moment clé de la rencontre.

  • Alves (6) : après un bon début de match, Angel Di Maria lui a fait passer 60 minutes cauchemardesque. Sa faute à l’extrême limite de la surface a offert un penalty à Cristiano Ronaldo (55e) et n’a fait que confirmer ses errances défensives. Une prestation mitigée sauvée par une fin de match plus engagée notamment sur le plan offensif, bien aidé il est vrai par la supériorité numérique du club catalan. Sa frappe inspirée repoussée par le poteau (73e) aurait mérité un meilleur sort.

  • Piqué (7) : galvanisé par le clasico, Piqué n’a pas failli à sa tâche et a sauvé à plusieurs reprises son équipe devant la puissance offensive du Real Madrid, se montrant intraitable devant Gareth Bale et Cristiano Ronaldo. Son sauvetage sur la ligne sur la frappe de Benzema (26e) en est le meilleur exemple.

  • Mascherano (3) : hormis sa belle intervention sur CR7 en tout début de match, le petit Argentin (1m74) a eu beaucoup de mal à tenir la comparaison, notamment sur les ballons aériens. Rien d’étonnant à voir deux centres décisifs de Di Maria lui échapper de la tête. Ajoutez à cela, une lenteur et un manque cruel d’impact défensif et vous obtenez un rendement clairement insuffisant devant les fulgurances d'attaquants de classe mondiale.

  • Jordi Alba (6) : un duel de vitesse avec Gareth Bale qui n’a finalement pas tenu ses promesses, tant la performance de Di Maria a fait oublier tout le reste. Il n’empêche, le très tonique latéral espagnol a fait son match et n’a pas hésité à prendre son couloir lorsque la situation le demandait.

  • Busquets (7) : malgré la domination du Real, la sentinelle barcelonaise a fait son match, récupérant de nombreux ballons. De l’impact physique et de la présence qui ont fait du bien au Barça dans les moments forts du Real Madrid. Solide.

  • Fabregas (4) : rencontre très compliquée pour l’ancien Gunner. Avec un Lionel Messi très bas et venant chercher les ballons, Cesc n’est jamais parvenu à trouver sa place dans l’entrejeu et n’a touché que très peu de ballons. Remplacé très logiquement par Alexis Sanchez (77e)

  • Xavi (4) : dans le sillage de ses récentes performances, le métronome Xavi s’est montré à des années lumière de son meilleur niveau. Résultat, peu d’influence sur le jeu et peu de bons ballons distribués. Le poids des ans commence sans doute à peser sur les épaules de l’emblématique milieu du Barça.

  • Neymar (3) : incapable de revenir à son meilleur niveau depuis sa blessure, Neymar n’a pas marqué de points ce soir. Positionné sur le flanc droit de l’attaque, le brésilien a connu une soirée compliquée. Entre des mauvais choix, et des dribbles pas toujours inspirés, l’attaquant barcelonais risque de voir Pedro lui ravir la place de titulaire s’il ne réagit pas. Remplacé d’ailleurs, par ce même Pedro à la 68e qui n'a guère fait mieux.

  • Iniesta (6,5) : un début de match parfait avec une frappe victorieuse sous la barre (7e) mais une prestation très moyenne. Peu d’impact offensif de la part de la star barcelonaise qui a eu beaucoup de mal à tenir la comparaison lors de la première heure de jeu. Du mieux en fin de match après l’expulsion de Sergio Ramos. Décisif en fin de rencontre, il a régalé de quelques gestes techniques de haut niveau. C’est lui qui provoque le penalty victorieux dans les dernières minutes du match.

  • Messi (8) : voir ci-dessus.

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