Real Madrid : l’intérim de Santiago Solari peut-il durer ?

Par Alexis Pereira
6 min.
Real Madrid CF Santiago Hernán Solari Poggio @Maxppp

Nommé entraîneur de l'équipe première du Real Madrid suite au limogeage de Julen Lopetegui, Santiago Solari réussit un intérim plutôt remarqué. Au point de convaincre la Casa Blanca de lui laisser les rênes plus longtemps que prévu ?

Trois matches, trois victoires, onze buts marqués, aucun encaissé. Les débuts de Santiago Solari sur le banc du Real Madrid sont pour le moins réussis. Certes, il convient de rappeler que, pour l'heure, les adversaires de la Casa Blanca étaient d'un niveau plutôt modeste (Melilla, Valladolid et le Viktoria Plzen). Mais les premiers signaux donnés par le vestiaire merengue sous la houlette de l'Argentin de 40 ans sont positifs. Il suffit de lire les propos de divers poids lourds de l'écurie triple championne d'Europe en titre pour s'en convaincre. Karim Benzema en tête.

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«Julen Lopetegui est un grand entraîneur, mais aujourd'hui, nous sommes à fond derrière Solari. Nous avons désormais plus de confiance. Pour moi, il doit rester jusqu'à la fin de la saison», a ainsi déclaré au sortir du succès en République Tchèque. L'attaquant français n'est pas le seul à avoir pris position pour le jeune coach, en charge du Castilla en début de saison. Casemiro, indéboulonnable sentinelle devant la défense madrilène, s'est lui aussi exprimé. «Les gens peuvent parler de son avenir, dire si un autre viendra pour le remplacer ou non. Mais nous avons beaucoup de respect pour Solari, en tant que coach de l'équipe première du Real Madrid. Si les choses se passent bien, pourquoi ne pas lui laisser sa chance ?», a-t-il lancé.

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Le vestiaire conquis

Même son de cloche pour Dani Ceballos. «Depuis son arrivée, l'équipe a rebondi. Nous avons touché le fond à Barcelone. L'équipe est ambitieuse et a envie de faire taire certains. Sergio Ramos l'a déjà dit, le Real Madrid ne meurt jamais», a confié le milieu offensif. Là encore, il convient de relativiser ces sorties, qui sont forcément de circonstance. Toujours est-il que l'ancien milieu de terrain a rapidement fait l'unanimité au sein du vestiaire. Ses choix et sa communication plaisent en interne. Le 4-2-3-1, plus équilibré, se dégage comme système préférentiel (il le privilégiait déjà avec le Castilla), la liberté offerte aux latéraux ou encore la recherche de la verticalité sont les principaux enseignements de son début de mandat. La confiance faite aux jeunes également.

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Le cas Vinicius Jr en est évidemment l'exemple le plus significatif. Cantonné à la réserve, aux matches en tribunes ou sur le banc sous Lopetegui, le Brésilien a vu son temps de jeu augmenter et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce dernier en profite. «J’espère que ce sera un joueur à part entière et que ça ne durera pas que quatre jours. Quand un joueur casse tout, rien ne peut l’arrêter. Ni un entraîneur, ni rien. Il doit apprendre, mais il sait faire des choses qui ne s’apprennent pas. C’est un garçon très cool avec des qualités physiques hors-normes, et son football transmet de la joie», a salué récemment le technicien à son sujet. Mais l'international U20 auriverde n'est pas le seul concerné.

La carte jeunes et d'autres arguments à son crédit

Alvaro Odriozola et Sergio Reguilon ont eux aussi profité des absences pour marquer des points, tout comme le jeune Javi Sanchez dans une moindre mesure. «Qu'Odriozola et Reguilon jouent avec cette qualité est une excellente nouvelle pour le club, mais les débuts de Javi Sanchez, un exemple pour la cantera et tous les jeunes qui nous regardent, sont aussi une joie. Ce sont de très bonnes nouvelles pour tout le club», a souligné le natif de Rosario. Autant de crédits à mettre à son actif, tout comme sa gestion de l'alternance dans les buts entre Thibaut Courtois et Keylor Navas, pour que son aventure sur le banc se poursuive.

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«Je ne peux que penser au prochain match. Je ne peux que voir le prochain barreau de l'échelle. À partir de maintenant, le plus important maintenant, c'est le prochain match, en fin de semaine. C'est sur ce match que nous devons porter tous nos efforts et toute notre concentration», a-t-il lâché mercredi, face à la presse. Parti pour un intérim jusqu'à la trêve internationale, en attendant l'arrivée d'un coach plus chevronné (la piste Antonio Conte était envisagée avant de prendre du plomb dans l'aile), Santiago Solari a une sérieuse carte à jouer pour durer un peu plus longtemps sur le banc du Real Madrid, déjouant les pronostics comme du temps où, joueur, il avait su s'imposer comme un recours sérieux au sein de l'équipe des Galactiques. L'a priori de la presse est pour l'heure positif, comme nous l'a expliqué Pepe Gil-Vernet, journaliste pour Mundo Deportivo.

La presse, plutôt positive, demande à voir

«Le Real Madrid ne veut pas prendre de risques pour son futur entraîneur. En interne, le cas Lopetegui est encore dans toutes les têtes et la direction ne veut surtout pas se tromper. Le Real veut prendre son temps. Tant que Solari aura des résultats, il restera. Les joueurs importants du Real respectent son vécu et son expérience du haut niveau. Solari, lui, a une approche à très court terme. C'est un homme du club et il fera toujours passer l'intérêt du club en premier. Il se fiche de rester trois semaines, trois mois ou toute la saison. Il ne changera pas son discours. Son objectif est que les joueurs engrangent de la confiance. Plusieurs joueurs sont en dessous de leur niveau. S'il les relance, il sait que l'équipe repartira. Au regard de sa maigre expérience, ce n'est pas un tacticien reconnu, mais il comprend les joueurs et sait ce qu'ils ont besoin d'entendre», nous a-t-il confié avant d'ajouter

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«Ici, en Espagne, on dit aussi qu'il est accompagné par un brin de chance - comme l'étaient Zinedine Zidane ou Fabio Capello - contrairement à Lopetegui ou d'autres coaches avant lui sur le banc du Real». Et quand les temps sont durs, mieux vaut avoir la réussite de son côté. Notre confrère de Fichajes.com Rafa Castro livre lui aussi une analyse plutôt positive des débuts de Solari. «Pour le moment, il n'a dirigé que trois matches, un dans chaque compétition, mais on commence à voir des choses différentes. Il semble que le vestiaire aille mieux, du moins pour l'instant. Il n'a pas peur de prendre des décisions importantes comme lancer Vinicius, mettre Modric sur le banc à Plzen parce qu'il n'est pas au mieux en ce moment... Sur le plan du jeu pur, on ne voit pas encore de véritable révolution. On note davantage de confiance dans l'équipe et c'est peut-être la raison pour laquelle les buts entrent plus facilement. De toute façon, je crois que le match de dimanche à Balaidos, face au Celta Vigo (12e journée de Liga), sera le premier véritable examen, parce qu'il est toujours difficile de jouer là-bas», nous a-t-il expliqué. Le rendez-vous est pris.

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