Real Madrid : pourquoi ça ne marche pas

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Real Madrid CF Julen Lopetegui Argote @Maxppp

Après un début de saison plutôt bon en Liga, le Real Madrid de Julen Lopetegui commence à caler. Comment expliquer ce coup de moins bien ?

Il y a quelques jours, on se posait déjà la question pour le FC Barcelone d'Ernesto Valverde. Maintenant, après la défaite du Real Madrid en terres russes face au CSKA, il semble légitime de se la poser pour les Merengues. Après tout, les troupes de Julen Lopetegui ont enchaîné sur un troisième match de suite sans gagner, et surtout, sans marquer, ce qui a logiquement déclenché les alarmes dans la presse ibérique.

La suite après cette publicité

La méforme de certains joueurs coûte cher

Du côté de Madrid, on a tendance à rapidement chercher des coupables lorsque ça se passe moins bien sur le terrain. Et en ce moment, plusieurs joueurs sont pointés du doigt, de façon plutôt légitime et logique, ce qui n'est pas toujours le cas. Karim Benzema par exemple, après un début de saison encourageant, est porté disparu aux avant-postes, et est la principale cible des critiques de la presse madrilène, qui réclame déjà la titularisation de Mariano. Mais le Français n'est pas le seul qui a un coup de moins bien, loin de là. Marco Asensio, principal dépositaire du jeu merengue en ce moment, n'y est plus, et enchaîne les prestations plutôt médiocres. Au milieu de terrain, Luka Modric n'a pas encore retrouvé son rythme de croisière, tout comme la charnière Ramos-Varane est loin d'être à son meilleur niveau, ce qui rend le Real Madrid particulièrement vulnérable derrière.

À lire JT Foot Mercato : le rêve fou de Luis Enrique avec le PSG

Cristiano Ronaldo manque à la finition

Une supériorité qui ne se concrétise pas. C'est ainsi que l'on pourrait définir ce Real Madrid. La saison dernière, le Real Madrid gagnait en étant inférieur dans le jeu. Cette saison, il perd ou concède le nul en étant supérieur. Tant mardi soir à Moscou que lors de la deuxième période du derby madrilène le week-end dernier, les hommes de Julen Lopetegui ont été maîtres du ballon. Mais lorsqu'ils arrivaient dans les derniers mètres adverses ; ils ne parvenaient pas à faire trembler les filets. Deux explications peuvent être trouvées : la première, celle d'un certain manque de créativité et d'idées devant. Une hypothèse qui peut se vérifier par moments, mais qui n'est pas totalement vraie dans la mesure où ce Real Madrid se procure tout de même bon nombre de situations chaudes. Véritable poison dans la surface rivale, force est de constater que Cristiano Ronaldo manque à ce Real Madrid, où aucun joueur, si ce n'est éventuellement Gareth Bale, ne semble en mesure de garantir ne serait-ce qu'une vingtaine de buts par saison. Combien de fois a-t-on vu le Portugais à la retombée des ballons dans la surface, combien de fois a-t-il délivré son équipe en marquant un but sorti de nulle part... Sans lui, c'est bien plus compliqué, et ce Real Madrid est le Real Madrid le moins prolifique de la dernière décennie...

La suite après cette publicité

Un jeu un peu trop prévisible ?

Lors de son arrivée à la tête de la sélection espagnole, Julen Lopetegui avait un défi majeur : en terminer avec cette possession à outrance qui rendait la Roja bien trop stérile. Et le Basque y était parvenu, instaurant un jeu un peu plus direct, avec l'utilisation de joueurs comme Koke et Diego Costa notamment. Mais depuis son arrivée à Madrid, on voit beaucoup de séquences où les Merengues ont du mal à percer les lignes adverses, avec un jeu très latéral. On ne peut pas forcément parler de possession stérile, puisque la plupart des actions débouchent tout de même sur une frappe ou un centre, mais ça manque clairement d'explosivité devant lors de ces derniers matchs, et les adversaires savent comment défendre face aux Madrilènes. Le jeu que veut instaurer Lopetegui est-il compatible avec son effectif, où des joueurs comme Toni Kroos ou Gareth Bale semblent plus modelés pour un jeu plus direct et dans la profondeur ? Les prochains mois nous le diront...

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ?

Ce n'est un secret pour personne, Julen Lopetegui adore Isco. Lorsqu'il était sélectionneur, il faisait appel à lui et l'alignait même lorsque l'Andalou devait se contenter des miettes au Real Madrid. Et c'est simple, les trois matchs sans succès du champion d'Europe en titre correspondent aux trois matchs manqués par l'international espagnol. S'il ne réalisait pas forcément un début de saison canon, c'est tout de même lui qui était à la baguette sur la plupart des offensives madrilènes, et c'est lui qui dictait le ton des attaques de son équipe. Avec son opération de l’appendicite, Julen Lopetegui a perdu son principal relais sur le terrain. Il faut aussi signaler l'absence de Marcelo, ô combien redoutable lorsqu'il vient prêter main-forte à ses attaquants sur le flanc gauche, qui se fait sentir, Nacho étant loin d'être aussi à l'aise dans les labeurs défensifs.

La suite après cette publicité

Un été mal géré ?

La saison maintenant bien entamée, on peut faire un bilan plus ou moins précis du marché estival merengue. Florentino Pérez et sa direction avaient deux choix forts, plus ou moins liés : ne pas remplacer Cristiano Ronaldo, et ne pas renforcer le secteur offensif (Vinicius Junior étant principalement un pari d'avenir). Force est de constater qu'il manque du monde dans le secteur offensif, en plus d'un vrai latéral gauche remplaçant par exemple. Il y a deux ans encore, Zinedine Zidane avait des joueurs comme James Rodriguez, Kovacic, Pepe ou Alvaro Morata en sortie de banc ! Aujourd'hui, Julen Lopetegui possède bien moins de solutions sur son banc de touche pour changer les choses en cours de match, et lorsqu'il décide de procéder à quelques rotations, comme face au CSKA, le niveau du onze titulaire chute considérablement.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité