Real Madrid : quand Pellegrini prévient Mourinho...

Un an. C'est à la fois court et long. Et quand il s'agit de la longévité d'un entraîneur sur un banc de touche, c'est déjà une éternité. Manuel Pellegrini peut en témoigner. Débarqué de son poste de coach du Real Madrid une saison après son arrivée, le Chilien a vécu un exercice des plus compliqués à Santiago Bernabeu. Pour l'hebdomadaire chilien Sábado, le technicien est revenu sur les difficultés qu'il a rencontré dans la capitale espagnole.

« À Madrid, je n'avais ni pouvoir de consultation, ni de décision. Et même si j'avais gagné la Liga, j'aurais été remercié », a-t-il lancé, expliquant ensuite en profondeur ses désaccords avec son président Florentino Pérez. « Nous avions des points de vue différents quant à la composition de l'effectif. Il a vendu des joueurs que j'estimais importants. (…) Il recrute les meilleurs joueurs, mais par les meilleurs dont il a besoin à certains postes. Je ne peux rien faire d'un orchestre composé de des dix meilleurs guitaristes si je n'ai pas de pianiste. Le Real a les meilleurs guitaristes, mais si je leur demande de jouer du piano, il ne sauront pas le faire », a-t-il expliqué.

Celui que l'on surnomme l'Ingénieur est également revenu sur l'épisode de son éviction. « Quand il y a divergence avec le président, c'est l'entraîneur qui part. Je le savais depuis un mois, ils ont beaucoup attendu pour le faire, car ils voulaient être sûrs d'avoir l'autre entraîneur avant de me renvoyer. Un matin, le président a donné une conférence de presse pour expliquer que mon contrat était terminé. Et dans l'après-midi, ils m'ont appelé pour rompre le bail », a-t-il commenté, retranscrivant parfaitement la froideur de son limogeage.

Les quatre vérités de Manuel Pellegrini sur son passage au Real Madrid ne lui rendront pas sa place. Elles permettront néanmoins à son successeur José Mourinho de prendre la mesure de la tâche qui l'attend. Une mission presque impossible que cette phrase énigmatique, mais lourde de sens extraite de l'entretien du Sud-Américain résume parfaitement. « Ici, tout ne se joue pas sur le terrain ». À méditer...