Real Sociedad : comment Martin Odegaard est devenu le patron de l’équipe

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Real Sociedad Martin Ødegaard @Maxppp

Arrivé à Saint-Sébastien cet été dans le cadre d'un prêt de deux ans, le prodige norvégien affiche un niveau phénoménal.

La Real Sociedad a pris un tournant plutôt intéressant cet été. Ce n'est un secret pour aucun amateur du championnat espagnol ; le club de Saint-Sébastien avait déjà, ces dernières années, un effectif de qualité. Comment ne pas évoquer Mikel Oyarzabal, la coqueluche de Zubieta, le centre de formation txuri-urdin, ou encore Willian José, l'attaquant brésilien qui enchaîne les buts depuis des années déjà sous la tunique bleue et blanche. Mais un vrai sentiment de frustration se faisait sentir ces dernières années, aux alentours du mois de mai, lorsque l'équipe terminait encore et encore loin des positions européennes auxquelles elle devait prétendre. Probablement las de ces critiques qui évoquaient un certain manque d'ambition, les dirigeants du club basque ont mis les bouchées doubles cet été.

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Résultat, un mercato sobre mais plutôt intéressant, au cours duquel deux profils de joueurs sont arrivés. Pas de révolution, mais du renfort concret. Tout d'abord, des joueurs plutôt expérimentés pour encadrer un effectif assez jeune, à l'image de Nacho Monreal, ancien capitaine d'Arsenal, ou Portu, qui sortait de deux sacrées saisons avec Girona. Puis, des jeunes joueurs qui viennent s'ajouter aux nombreux éléments issus de la puissante académie basque, comme Alexander Isak, un temps annoncé comme le prochain Zlatan Ibrahimovic, mais surtout Martin Odegaard. Son arrivée à Madrid à l'époque, avait beaucoup fait parler, notamment à cause d'un salaire colossal pour un joueur âgé de 16 ans. D'autant plus que ses premiers pas avec le Real Madrid Castilla n'étaient pas forcément brillants. Mais ses deux années et demie passées loin de Madrid, à Heerenven puis au Vitesse, lui ont finalement fait du bien...

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Odegaard est mis dans les meilleures conditions

« La Real Sociedad est un club qui mise sur les jeunes et ça me semblait être le choix parfait pour moi. J’ai pris cette décision de moi-même, le Real Madrid était d’accord, vu que c’est le meilleur pour moi et ma carrière. Le club veut que je sois heureux et que je progresse. Mon plan est de rester ici deux ans », confiait-il début juillet lors de son arrivée à Saint-Sébastien. Presque trois mois plus tard, force est de constater que ce pari s'avère payant. C'est simple, il est devenu le maître à jouer de l'équipe, à ce poste de relayeur droit, lui qui évoluait pourtant dans un registre un peu plus offensif lors de ses premiers pas dans le monde professionnel. Le Norvégien a aussi joué en 10 lorsque son coach a misé sur un 4-2-3-1. Il faut dire que son arrivée répondait à un vrai besoin, et allait bien plus loin qu'un simple choix motivé par des raisons médiatiques. Depuis le départ de Sergio Canales à l'été 2018, les Basques manquaient d'un vrai créateur au milieu, capable de prendre le jeu à son compte et de faire le lien entre le milieu et l'attaque. Le contexte du club, avec une presse pas forcément lapidaire comme on peut retrouver dans d'autres clubs du même calibre et un public généralement patient, aide aussi.

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Dans le 4-3-3 d'Imanol Alguacil, aligné aux côtés de Mikel Merino et devant une sentinelle qui était Asier Illarramendi avant sa blessure, le Norvégien s'épanouit pleinement. Dès que son équipe récupère le cuir, c'est lui qui est trouvé en premier. Il n'a ensuite aucune difficulté pour faire avancer les lignes, souvent balle au pied, parcourant un nombre de kilomètres monstrueux par match, mais aussi via des ballons bien sentis pour ses partenaires. Et lorsqu'on a une vision du jeu hors du commun et une qualité technique délicieuse, ça donne des passes décisives merveilleuses comme celle qu'il a offerte à Mikel Oyarzabal face à Alavés en milieu de semaine dernière, brisant la ligne du milieu et celle de la défense adverse pour que le Basque fasse trembler les filets.

Une maturité qui étonne

Il faut dire qu'il a de sacrés clients aux postes offensifs, et qu'il est très bien entouré et mis dans les meilleures dispositions. Une variété de profils qui fait la richesse de cet effectif, et qui permet à Odegaard de se régaler. S'il souhaite jouer dans la profondeur, il peut donc trouver Oyarzabal, alors que Portu, son ailier droit, lui permet lui d'élargir le jeu et de trouver un point d'appui intéressant pour combiner. Willian José est lui un attaquant de qualité qui sait exploiter au mieux tout ballon qui arrive dans la surface. « Le style de la Real Sociedad est parfait pour moi, et aussi pour l'équipe. On joue de la meilleure façon possible », confiait-il à la mi-septembre, confirmant que la philosophie de jeu de l'équipe lui permettait, comme à ses partenaires, d'exploiter au mieux ses qualités. Qu'on se le dise, Martin Odegaard est peut-être le meilleur joueur du championnat espagnol sur ce début de saison.

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Ce qui nous frappe le plus, surtout pour un joueur de cet âge-là, c'est sa maturité. Finalement, on savait qu'il était au-dessus de son monde techniquement, même s'il fallait encore le prouver à l'échelon supérieur, ce qu'il fait à merveille. C'est surtout dans la tête que ça se joue à ce niveau, et c'est là qu'on pouvait avoir des doutes... qui se sont vite dissipés. Résumer Odegaard à un joueur de highlights serait bien trop réducteur. Sa maturité se voit notamment dans sa gestion du ballon et du tempo et sa capacité à faire les bons choix, mais aussi dans le jeu sans ballon et les séquences défensives. Contrairement à ce qu'on a l'habitude de voir chez des joueurs de ce profil, il participe activement aux labeurs défensifs de son équipe et récupère énormément de ballons. Alors qu'il s'est déjà mis toute l'Espagne dans la poche, on se frotte déjà les mains du côté de Madrid...

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