Amiens : Lacina Traoré, un pari qui tarde à payer

Une énigme. En 2014, l’AS Monaco a misé sur Lacina Traoré, alors à l’Anzhi Makhachkala. Mais depuis trois ans, la gestion du géant de 2m03 est étonnante. Il a alterné entre des blessures, des matches avec Monaco (35 apparitions depuis son arrivée) et trois prêts. C’était à Everton, au CSKA Moscou et au Sporting Gijon. Cet été, les pensionnaires du stade Louis II ont décidé de prêter de nouveau l’Ivoirien. Un choix qui arrangeait les deux parties puisque Monaco s’appuyait en attaque sur Falcao, Adama Diakhaby, Keita Baldé, Guido Carrillo et Stevan Jovetic cette saison. C’est donc à Amiens qu’il a posé ses valises le 31 août dernier.

Une décision que le principal intéressé avait expliquée il y a quelques jours au Courrier Picard. « C’est une saison cruciale pour moi. J’ai envie de prouver de quoi je suis capable. Même si personne ne peut me faire douter, ça n’a pas été évident ces dernières années entre les prêts et les blessures. Aujourd’hui, c’est derrière moi. Je suis bien physiquement et j’espère aider l’ASC à se maintenir en Ligue 1 (…) Je suis déjà content de retrouver le terrain et des sensations. Je me mets au service du collectif et je fais en sorte de peser sur les défenses adverses. Je dois faire mieux».

Traoré, un coup de la panne qui dure

Depuis son arrivée à Amiens, Lacina Traoré est apparu à dix reprises. Mais il n’a été titularisé qu’à quatre reprises en championnat de France (392 minutes jouées). Le joueur de 27 ans s’attendait certainement à plus lui qui a avoué qu’il voulait aider l’équipe. Au niveau des statistiques, il a délivré deux passes décisives lors de la victoire 3 à 0 face au LOSC (8ème journée, match rejoué le 20 novembre). Mais l’attaquant n’a en revanche pas encore trouvé le chemin des filets. Un coup de la panne qui dure depuis huit mois (son dernier but remonte au 19 mars 2017 lorsqu’il jouait à Gijon). Cela est forcément un peu décevant pour le moment pour un élément offensif recruté pour son profil atypique mais aussi son expérience.

Mais cela n’inquiète pas son coéquipier Harrison Manzala, contacté par nos soins. «Je le dis souvent, mais le jour où il marquera son premier but ce sera un déclic parce que dans le jeu il nous fait du bien». En plus d’apporter son expérience, l’Ivoirien est aussi un élément important du vestiaire selon Manzala. «Malgré le fait qu’il vienne de Monaco, il ne nous a pas pris de haut. Il nous tire vers le haut, nous conseille, nous les jeunes. Il nous encourage. C’est quelqu’un qui fait du bien au groupe. Il est très bien. C’est le joueur qui fait le plus rire dans le vestiaire. Dans ma vie, je n’ai jamais vu un mec comme ça». Lancé dans une saison charnière, Lacina Traoré, qui a beaucoup à prouver, espère que le déclic viendra bientôt puisqu’il arrivera en fin de contrat en juin 2018.