Bordeaux-Marseille : les notes du match

Par La Rédaction FM
8 min.
Olympique Marseille Anthony Modeste @Maxppp

Pour le premier choc de Ligue 1 de la saison, les Girondins de Bordeaux et l'Olympique de Marseille n'ont pas pu se départager (1-1). Si les Phocéens ont plutôt maîtrisé la rencontre malgré l'expulsion d'Édouard Cissé, les hommes de Jean Tigana ont eu le mérite d'y croire jusqu'au bout. Au classement, les deux formations comptent désormais quatre points et restent dans le ventre mou du classement.

L'Olympique de Marseille est décidément maudit sur la pelouse de Chaban Delmas. Le club phocéen n'a en effet plus gagné à Bordeaux depuis 1977 ! Cette série noire a pourtant failli prendre fin ce soir. Les hommes de Didier Deschamps profitaient d'un début de match catastrophique du secteur défensif des Girondins. Grâce à l'impact physique et technique du trio Ayew-Brandão-Rémy, les Phocéens ouvraient logiquement et rapidement le score par Lucho Gonzalez (1-0, 12e). Très nettement supérieurs, les partenaires de Benoît Cheyrou ont montré un visage séduisant une grosse demi-heure durant. L'expulsion d'Édouard Cissé nivelait les forces en présence en fin de première période, sans que les Bordelais ne se montrent particulièrement dangereux.

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Au retour des vestiaires, cette tendance se confirmait. Benoît Trémoulinas et ses coéquipiers posaient le pied sur le ballon et accentuaient leur pression sur leurs adversaires. Malgré tout, les Olympiens restaient dangereux en contre et le club au scapulaire peut remercier Cédric Carrasso d'avoir sorti quelques situations chaudes. Rassurés par leur portier, les Aquitains partaient à l'abordage d'une défense parfaitement regroupée devant un Steve Mandanda inspiré ce soir. Cette organisation allait toutefois craquer sur une énième tentative girondine. Jaroslav Plasil délivrait un amour de centre qu'Anthony Modeste se faisait un plaisir de reprendre victorieusement de la tête (1-1, 88e). Son premier but sous ses nouvelles couleurs. Une égalisation somme toute méritée sur l'ensemble de la rencontre.

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Si la saison est toute juste lancée et les imprécisions encore normales dans des formations en rodage, on peut tirer quelques enseignements de cette rencontre. Les Girondins vont vite devoir régler leur défense autour d'un excellent Cédric Carrasso pour voyager loin cette saison. En revanche, son attaque articulée autour de Moussa Maazou et Anthony Modeste pourrait vite devenir performante. Côté OM, Loïc Rémy a réussi sa première sortie et donne à Didier Deschamps de nombreuses solutions. Le bilan de César Azpilicueta est à l'inverse mitigé, plutôt bien en place pendant tout le match, il est directement engagé sur le but des Marine-et-Blanc. André Ayew confirme quant à lui qu'il a le coffre pour s'imposer en tant que titulaire, pendant que Steve Mandanda, Gabriel Heinze et Hilton se sont montrés solides.

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L'homme du match : Anthony Modeste (5,5) : le sauveur de la patrie bordelaise. Avec très peu de ballons à négocier en première mi-temps avec une seule occasion de la tête (44e), l'ancien niçois s'est manifesté davantage dès que les Marseillais ont été réduits à dix. Malheureusement, il n'a pu convertir aucune de ses trois nouvelles situations (51e, 54e et 58e). Ses appels incessants ont finalement fini par payer, puisque sa belle tête a permis à Bordeaux d'égaliser (88e).

Bordeaux :

Carrasso (7): complètement abandonné par sa défense, le gardien de but a tenté de préserver l'essentiel grâce à ses prises de balles aériennes sereines et ses parades réflexes sur un coup franc dévié de Taïwo (24e), une tête d'André Ayew (60e) et une frappe à bout portant de Rémy (78e). Vigilant sur les incursions du même Ayew (39e) et Brandão (44e). Rassurant.

Chalmé (5): l'ancien Lillois a été le défenseur le plus discipliné de l'arrière-garde bordelaise même si André Ayew l'a bien gêné. S'attelant avant tout à tenir son poste, il s'est tout de même autorisé quelques montées.

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Savic (2,5): le Serbe a vécu un véritable cauchemar ce soir. Timide et passif dans les duels et complètement perdu dans le placement, le Serbe n'a jamais pu prendre la mesure des attaquants phocéens. Averti (22e). Remplacé par Henrique (4,5). Solide et agressif, l'Auriverde a livré une partie sérieuse en couverture.

Ciani (3): comme son compère de la défense centrale, l'international tricolore a connu un début de match très compliqué, étant notamment battu dans l'agressivité, pourtant l'une de ses qualités habituelles. Ajoutez à cela des relances approximatives et vous obtiendrez une copie très pâle. Très légèrement mieux ensuite. Inquiétant...

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Trémoulinas (5): le lutin girondin cultive le culte du paradoxe. Si presque toutes les actions chaudes marseillaises sont venues de son côté, le gaucher a l'un des éléments les plus entreprenants côté aquitain. Il a laissé autant de liberté à Loïc Rémy qu'il a distillé des centres dangereux. Bilan mitigé.

A. Diarra (4): peu de ballons récupérés et beaucoup de déchet : la sentinelle bordelaise n'a pas été à son niveau habituel lors du premier acte. Trop de passes dans la latéralité. Bousculé au duel, l'international français a mis du temps à se montrer. Sa frappe des 25 m (45e) l'a réveillé, puisqu'il s'est montré nettement plus présent en seconde période.

Fernando (4,5): le cuir est passé au dessus de sa tête pendant toute la première période. Il a donc rarement eu l'occasion de se mettre en évidence, malgré quelques ouvertures intéressantes. Bien plus tranchant en deuxième mi-temps, il a tenté d'éclairer le jeu des siens, même s'il n'a pas su être décisif comme en témoigne son occasion ratée de la tête (69e). Remplacé par Henri Saivet (73e). On regrette de n'avoir pu voir davantage sa vivacité.

Ben Khalfallah (4,5): la dernière recrue girondine a livré une prestation encourageante. L'ancien Valenciennois a posé des problèmes à Azpi par ses provocations incessantes. Maladroit dans l'avant et la dernière passe, l'international tunisien a eu le mérite de ne jamais renoncer. Son entente avec Benoît Trémoulinas est à peaufiner, mais promet énormément.

Wendel (3,5): très (trop ?) souvent à droite, le gaucher brésilien n'a pas eu son impact habituel sur le jeu girondin. Très discret, il s'est surtout illustré par une énorme occasion manquée seul face au but (54e). Remplacé par Moussa Maazou (63e). Le Nigérien n'a pas eu de ballons intéressants à se mettre sous la dent.

Plasil (5): précieux par ses coups de pied arrêtés et sa capacité à conserver le ballon, le Tchèque est voué à endosser le rôle qu'avait Yoann Gourcuff dans le jeu des Girondins. Souvent positionné trop bas ce soir, il n'est parvenu à toucher Anthony Modeste dans les meilleures conditions qu'une seule fois, mais cela fut la bonne. Plus à l'aise lorsqu'il a eu plusieurs attaquants à servir. C'est lui qui provoque l'expulsion d'Édouard Cissé.

Modeste (5,5): voir ci-dessus

Olympique de Marseille :

Mandanda (6,5) : peu mis à contribution en première mi-temps, le dernier rempart marseillais a parfaitement su répondre présent lors des 45 dernières minutes. Devant faire face aux attaques bordelaises, l'international français a rassuré sa défense, auteur d'interventions propres. Ne peut rien sur le but girondin inscrit par Modeste.

Azpilicueta (5) : une performance intéressante de la part de la première recrue phocéenne. Jusque-là plus en vue pour son jeu offensif que pour ses qualités défensives, l'arrière droit a cette fois sorti le bleu de chauffe, faisant preuve de rigueur face aux attaquants girondins, mais se montrant en revanche plus discret en phase offensive. Battu sur le duel aérien face à Modeste, permettant au Bordelais d'égaliser. Remplacé par Kaboré (90e).

Hilton (5) : rarement titulaire depuis son arrivée dans la cité phocéenne, le défenseur central avait l'occasion de se rappeler au bon souvenir de Didier Deschamps. Sans faire de fioritures, le Brésilien a été l'auteur d'une prestation convaincante.

Heinze (5,5) : sur le même tempo que son compère de la charnière centrale, l'Argentin a tenu son rôle de belle manière. Plus habitué à évoluer en qualité d'arrière gauche depuis la saison passée, l'international albiceleste s'est parfaitement accommodé de ce poste de défenseur axial, en l'absence de Diawara et M'Bia.

Taïwo (5,5) : le Super Eagle a fait le métier. À l'instar de César Azpilicueta, l'arrière gauche nigérian s'est avant tout concentré sur ses tâches défensives, se contenant de bloquer son couloir. Moins offensif qu'à l'accoutumée, le taulier de l'OM a tenu son rang.

Cissé (non noté) : après un début de match convaincant, le milieu défensif a vu rouge. Sur un tacle appuyé à l'encontre de Jaroslav Plasil, le récupérateur s'est retrouvé en retard. Sanctionné d'un carton rouge par M. Chapron (34e), l'ancien Monégasque aura dû se résoudre à admirer la performance de ses coéquipiers.

Lucho (6,5) : incontestablement l'homme du match côté marseillais ce soir. Maître de l'entrejeu phocéen, le stratège venu d'Argentine a été le patron. Distillant des amours de ballons à ses attaquants et n'hésitant pas à se projeter vers l'avant pour apporter le surnombre et offrir des solutions supplémentaires, le numéro 8 s'est même offert le luxe d'y aller de son but, reprenant victorieusement un centre de Brandão (12e). Trompant à bout portant un Cédric Carrasso par ailleurs impeccable, l'ancien de Porto a définitivement lancé sa saison, pour le plus grand plaisir du public marseillais.

Cheyrou (5,5) : entrant à nouveau dans les petits papiers de Didier Deschamps, le gaucher a fait son match. Sans en faire des tonnes, le relayeur a fait parler son expérience en se montrant précieux aussi bien à la récupération qu'à la relance. Un retour au premier plan plus qu'encourageant.

Ayew (6) : après un début de match compliqué, l'international ghanéen est progressivement monté en puissance. Tout d'abord précieux défensivement, n'hésitant pas à venir prêter main-forte à ses latéraux, le Black Star a ensuite brillé offensivement, malmenant tour à tour ses vis-à-vis.

Rémy (6) : autorisé à jouer après avoir connu quelques déboires, le nouveau numéro 11 marseillais s'est parfaitement intégré. Virevoltant en début de rencontre, l'ailier droit a fait parler sa vitesse de pointe et sa puissance. Moins en vue au retour des vestiaires, le joueur formé à l'Olympique Lyonnais a ensuite passé le plus clair de son temps à défendre.

Brandão (6,5) : en contacts avancés avec Schalke 04, le Brésilien a justifié la confiance placée en lui par la direction phocéenne, déterminée à le conserver. Se battant comme un beau diable, celui qui n'arbore désormais plus de queue de cheval a été sur tous les bons coups, délivrant la passe décisive sur l'unique but des siens (12e), et permettant à ses partenaires de briller. Remplacé par Gignac (73e), qui n'a pas vraiment eu l'opportunité de se mettre à son avantage.

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