Bordeaux : Paulo Sousa fait passer ses messages

Tout ne semble tenir qu'à un fil à Bordeaux. Cinquièmes du classement de Ligue 1, à seulement deux points du podium, les Girondins restent dans la course à la Ligue des Champions. Comme à Marseille, qui revit avec André Villas-Boas, l'arrivée d'un coach portugais, Paulo Sousa, a grandement participé à la remontée des Marine et Blanc. Un petit exploit puisque le coach du club au scapulaire doit composer avec la lutte intestine qui oppose les deux actionnaires du FCGB, King Street et GACP. Une guerre américaine qui menace l'avenir bordelais. Pour rappel, King Street (qui est l'actionnaire majoritaire) souhaite pousser GACP vers la sortie et imposer une gestion plutôt drastique au club.

Un problème pour Sousa, déjà déçu du manque d'ambition des Girondins lors du dernier mercato estival. Mais dans cet environnement pesant, l'ancien coach de la Fiorentina ne veut pas sombrer dans le pessimisme ou l'aigreur. Ce qui ne l'a pas empêché pour autant de faire passer ses messages. « Énervé ? Non parce que je ne suis pas un entraîneur qui a des sentiments négatifs. Je suis dans le positif. J’essaie toujours à travers de vous (les médias, ndlr), de passer des messages. Pour que le club soit plus grand, on a besoin de stabilité, d’union pour rivaliser à un haut niveau », a-t-il déclaré, avant d'évoquer clairement le prochain mercato.

Paulo Sousa attend des investissements

« Cette équipe a besoin de continuer à progresser. (…) Et pour y arriver, il faut des investissements. (…) Eduardo (Macia) connaît les besoins de notre effectif. L’équipe a besoin d’avoir d’autres caractéristiques à chaque poste. Après, il faut savoir la capacité économique. Tout dépend contre qui on veut rivaliser. Si c’est contre Paris (rires), il en faudra peut-être plus (de renforts) pour continuer à grandir et à rivaliser. Mes joueurs méritent tous. On a besoin de stabilité, d’union et d’investissements. » Un message fort vis-à-vis d'une direction dont les desseins, si King Street évince définitivement GACP, ne prévoiraient pas vraiment une énorme activité lors du prochain marché hivernal. Dans le sens des arrivées en tout cas.

Il sera donc intéressant de voir si le board marine et blanc accepte d'exaucer les vœux de son entraîneur. Car dans le cas contraire, le futur de Paulo Sousa deviendra inévitablement un dossier chaud. Pour rappel, le Lusitanien aurait un courtisan de luxe : Arsenal. Si les Gunners venaient à passer à l'action, retenir Sousa risquerait donc de ressembler à une mission presque impossible. Interrogé sur l'intérêt londonien, le principal concerné n'est en tout cas pas du tout surpris de la nouvelle.

Concentré sur Bordeaux, mais encore dans le flou

« C’est normal. Quand tu as de bons résultats, ce sont des choses qui arrivent. (...) Je suis bien ici, bien concentré sur tout ce que je peux contrôler», a-t-indiqué, avant d'être relancé sur la sortie médiatique de son agent laissant entendre qu'il serait ouvert à un départ. « Celui qui prend les décisions, c’est moi, pas mon agent. Chaque personne peut dire ce qu’elle veut. Je réponds pour moi, et en ce moment, je suis concentré sur mon travail, qui n’est pas facile, et j’essaie d’avoir une grosse union.» Une mise au point suivie d'un nouveau message fort à l'attention de sa direction.

Aujourd'hui, Paulo Sousa veut voir les promesses qui lui ont été faites à son embauche devenir réalité. «Ce n’est pas une question d’être impatient, mais chaque joueur, chaque entraîneur a besoin de voir la situation du club être résolue pour continuer à travailler sur les bases existantes et continuer à s’améliorer. (...) Si je suis ici aujourd’hui à passer des messages très importants, c’est parce que j’aimerais voir se concrétiser tout ce qui m’a fait venir ici. (...) Je suis complètement concentré. Je ne peux pas donner cette réponse (sur un départ en cours de saison, ndlr), je ne sais pas ce qu’il va se passer demain, ça ne dépend pas de moi. Je n’ai aucune nouvelle (des propriétaires). (…) Tu dois savoir sur quoi construire, quel est le chemin, la stratégie. Chaque personne qui travaille au quotidien est très importante, mais on attend de savoir quelle est l’étape suivante.» À bon entendeur...