Comment Caen a réussi son retour au premier plan

Un déclic. Le passage de 2014 à 2015 a transfiguré le Stade Malherbe de Caen. Lanterne rouge de Ligue 1 à la trève hivernale l'an dernier, le club normand a sauvé sa tête. Et de quelle manière ! Revenus de loin, les coéquipiers de Julien Féret ont pratiqué un football séduisant et offensif. Dans une dynamique positive, l'équipe entraînée par Patrice Garande poursuit sur sa lancée en ce début de saison. Avec 21 points au compteur, Caen est actuellement deuxième du championnat aux côtés du SCO d'Angers (7 victoires, 3 défaites, Ndlr). Il s'agit du meilleur total de son histoire à ce stade de la saison. Pour comparaison, l'an dernier le club était dix-huitième de L1 avec seulement neuf points après dix journées. Le changement est donc radical pour les pensionnaires du stade Michel d'Ornano. Sur l'année civile 2015, ils ont d'ailleurs décroché seize succès. Seul le PSG a fait mieux en France (22 victoires). C'est dire la performance de l'écurie du Calvados.

Un état de forme qui impressionne. Mais comment expliquer cela ? Pour Rémy Vercoutre, tout est venu du groupe comme il l'a confié à RMC. «On n’a pas réinventé le football. On a juste une énorme solidarité. Un groupe qui a des principes de jeu. On suit à la lettre les plans de jeu du coach. Tout le monde est au diapason. Nous avons la chance aussi de ne pas avoir des blessés ni de suspendu. Ça carbure, ça tourne bien, mais il faut rester humble, car ça peut vite tourner». Un sentiment que partage Julien Féret, dans un entretien accordé à Liberté-Le Bonhomme Libre : «Depuis le début de saison, on se sent costaud en équipe. L’évolution est surtout sensible dans le domaine offensif, dans la finition. On a progressé, c’est vrai, et c’est normal car il a fallu un peu de temps pour que les nouveaux s’acclimatent, assimilent ce qu’on veut mettre en place. Notre bloc est compact, de manière à concéder le moins d’occasions possible quand on n’a pas le ballon, mais on sait aussi le déformer afin de trouver des solutions offensives. Notre jeu direct pose des problèmes à l’adversaire».

Féret, l'atout maître de Caen

Si des éléments comme N'Golo Kanté ou Thomas Lemar sont partis, le mercato caennais a permis d'apporter un plus cette saison. Les recrues se sont très vite adaptées. Andy Delort a déjà claqué trois buts et délivré deux passes décisives. Arrivée en provenance de Lille, Ronny Rodelin lui en est à deux buts et une passe. À cela, il faut aussi ajouter les venues de Vincent Bessat (libre) ou encore de Jonathan Delaplace. Des éléments expérimentés et très motivés. Les joueurs déjà présents au club montrent aussi un autre visage. Julien Féret symbolise parfaitement cela. Auteur d'une première saison moyenne, il évolue à un bon niveau cette année. Avec deux buts et une passe décisive, il est impliqué sur 37% des buts de Caen cette saison. L'an dernier, il avait marqué son premier but lors de la 19e journée. En revanche, il avait délivré une passe décisive (10e journée).

Une évolution que commente le milieu caennais titulaire lors de tous les matches de championnat cette saison :«La préparation a été déterminante. Et puis j’ai pris mes marques, je me suis habitué au club. J’ai moins d’appréhension, moins de soucis que l’an dernier. J’aurais voulu que ça se passe comme ça dès le début, mais je n’ai pas réussi. Là, je suis libéré, je me sens très bien. C’est bien pour moi et pour l’équipe. J’ai envie d’être à fond avec mes coéquipiers, pour aller chercher des points. Je ne me suis pas fixé d’objectif chiffré, je n’en ai pas envie. J’ai juste envie de participer activement à nos matches». Comme son club, Julien Féret a visiblement tiré des leçons de la saison dernière. Une bonne nouvelle pour les Normands, bien partis pour assurer leur maintien en élite sur cette première partie de saison. Les temps changent...