Dijon - PSG : les notes du match

C'est l'heure de la reprise pour le PSG. Après cette trêve internationale, le vice-champion de France avait l'occasion de conforter sa place de leader et prendre le large sur Monaco, qui a perdu ce vendredi à Lyon, lors de ce déplacement à Dijon. Unai Emery devait tout de même se passer de la moitié de ses titulaires puisque Thiago Silva, Kurzawa, Thiago Motta, Verratti et Cavani n'étaient pas disponibles. Paris se présentait tout de même en 4-3-3 avec Meunier et Berchiche sur les côtés de la défense, Dani Alves et Draxler épaulaient Rabiot au milieu alors que Di Maria et Neymar se retrouvaient associés à Mbappé en pointe. Plus mauvaise défense du championnat, le DFCO lui devait tenter de créer l'exploit pour se donner de l'air.

Les hommes de Dall'Oglio pouvaient avoir un peu peur car lors des cinq premières minutes, le PSG avait décidé de jouer très haut. Di Maria créait une première alerte sur le côté gauche avec un centre qui longeait la ligne de but (5e). Problème, cela ne durait pas. Sans doute encore un peu émoussés de leurs nombreux déplacements à l'international, les joueurs de la capitale manquaient de tous les ingrédients pour dominer la rencontre. Di Maria se distinguait une deuxième fois sur cette frappe enroulée (15e) mais c'était bien trop insuffisant. Neymar n'était par exemple pas dans son match. Auteur de pertes de balle à répétition, il laissait aussi à plusieurs reprises Berchiche défendre seul dans son couloir et cela causait quelques soucis à la défense.

Meunier sauve le PSG

Après des petites alertes sans réel danger, le latéral espagnol laissait une nouvelle fois Sliti partir seul. L'ancien du Red Star voyait Marié au second poteau dont la reprise n'attrapait pas le cadre (30e). Kwon profitait lui d'une nouvelle perte de balle de Di Maria pour faire briller Areola (37e). Si Dani Alves a trouvé la barre d'un coup-franc énorme (45e), la première période se concluait par une image de Neymar boitillant et un Mbappé, invisible, le regard perdu dans le vide. Dijon avait un vrai coup à jouer. Le PSG semblait tout de même partir sur de meilleures bases en cette seconde période même si les Bourguignons se procuraient aussi des opportunités. Après un coup-franc parisien dangereux (51e), Areola sauvait les siens sur ce retourné magnifique de Djilobodji (52e).

Dans la foulée, Di Maria héritait d'un ballon dans la surface et alors que Reynet était sorti de sa cage, il ne parvenait pas à cadrer (55e). Mbappé aussi se montrait trop maladroit face à un but déserté (57e) alors que le gardien dijonnais remportait son duel face au jeune attaquant (61e). Dans les minutes suivantes, Marquinhos trouvait la barre (62e) et Reynet écœurait Mbappé qui se loupait un peu aussi à deux reprises (63e, 67e). En revanche, le gardien ne repoussait pas suffisamment loin ce tir de Neymar, qui revenait sur Meunier dont la frappe faisait mouche (0-1, 70e). On pensait le DFCO bon pour la défaite mais c'était sans compter sur Jeannot, auteur d'un but somptueux pour l'égalisation (1-1, 87e). Dijon tenait un exploit mérité entre ses mains mais dans à les dernières secondes, Mbappé débordait et trouvait... Meunier qui parvenait à redonner l'avantage au PSG malgré les interventions de Haddadi et Reynet (1-2, 90e+2). Paris s'est fait peur et a été sauvé par son international belge. C'est dur pour Dijon.

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L'homme du match : Meunier (7) : de retour après une trêve internationale euphorique pour lui, le Belge s’est montré assez sérieux. Il a un peu souffert face ses adversaires mais il a serré les dents alors qu’il n’avait pas beaucoup de soutien. Il ne s’est pas vraiment montré offensivement avec une seule petite combinaison en première période. Un duel aérien important perdu face à Varrault (59e) mais c’est lui qui délivre son équipe avec un doublé (70e), dont le dernier but dans les dernières secondes (90e+2).

Dijon :

• Reynet (7) : il aura retardé au maximum l'ouverture du score parisienne. Une première mi-temps très tranquille, une seconde héroïque avant de céder. Sa première intervention arrive au quart d'heure de jeu sur une frappe enroulée de Di Maria. Puis, il n'a pratiquement rien à faire jusqu'à ce missile de coup franc de Dani Alves sur sa barre transversale (45e). Après la pause, il voit les assauts parisiens s'accumuler. Sa faute de main aurait pu coûter cher sans la maladresse de Di Maria (54e). Heureux sur un tir mal négocié de Mbappé (57e) ou une transversale de Marquinhos (61e). Triplement impérial face à ce même Mbappé (60e, 63e, 68e) ou Neymar (86e) mais battu face à un Meunier doublement opportuniste (70e, 90+2).

• Haddadi (6) : le Tunisien a fait preuve d'une grosse débauche d'énergie. Dans le tempo défensivement, récupérateur efficace et impulseur de contres à 100 à l'heure. La fleur au fusil pour dégager (de la main ?) sur la ligne un enchainement de tirs parisiens (50e). Moins de montées après la pause mais des prises de vitesse dès qu'il pouvait en prendre. Malheureux sur le second but de Meunier : il prend le ballon entre les jambes (90e+2).

• Varrault (6,5) : avec l'aide de son partenaire de la charnière Djilobodji, le vétéran de 37 ans a fait parler l'expérience et contribué à museler Mbappé et Neymar. En première période, l'ancien Niçois s'est montré solide dans les airs et sur les centres de Berchiche ou Di Maria. Après la pause, il a eu fort à faire tant les Parisiens insistaient. Sa belle tête passe au-dessus du but parisien (59e). Grande précision dans les passes (89%). Taulier.

• Djilobodji (5) : occupé essentiellement à couper les centres, les passes ou les louches parisiennes en première mi-temps. Grâce à son travail, les Parisiens n'ont obtenu qu'une seule occasion franche des 45 premières minutes. Habitué des ciseaux à Nantes, il récidive à la 52e mais Areola s'interpose avec brillo. Trop court sur les deux buts de Meunier.

• Rosier (5) : le latéral droit a eu quelques difficultés à contenir Berchiche dans son dos. Offensivement, il s'est occupé à centrer mais sans trop de précision. Cependant, il est monté en régime à mesure que la pause approchait. Rosier a touché beaucoup de ballons en seconde mi-temps mais fut moins dangereux. Averti pour un croche-patte sur Mbappé (49e).

• Marié (7) : il est le Dijonnais à avoir touché le plus de ballons (44). Beaucoup de duels gagnés (16). Sur l'un d'eux, il oublie de frapper plein axe et préfère décaler un partenaire (25e). Trop altruiste. Sa reprise de volée façon Van Basten sur un centre parfait de Sliti passe de peu à côté (30e). Beaucoup de prises d'initiatives et de frappes de loin non cadrées. Remplacé en fin de match par le second vétéran de l'équipe : Florent Balmont, très volontaire pour défendre.

• Kwon (5,5) : le Sud-Coréen s'est bien entendu avec Rosier dans le couloir droit. Plusieurs de ses montées se sont conclues par des centres flottants. Avant la mi-temps, il réalise un enchainement « Neymaresque » : sombre héros-reprise de volée, spectaculairement sorti par Areola (38e). Remplacé par Sammaritano (74e).

• Amalfitano (5) : des ballons joués, plusieurs gagnés, peu de déchet dans les passes et de la combativité. Son manque de technique ne lui a pas permis d'inquiéter Paris mais il a été utile dans l'entre-jeu.

• Xeka (4) : à son crédit en première période, une belle remise de la tête pour Jeannot qui place la sienne en opposition, contré par la défense parisienne (9e). Le Portugais a, sinon, perdu beaucoup de ballons (13) et peu existé offensivement.

• Sliti (4,5) : match sobre, de l'activité mais pas de geste dangereux de sa part jusqu'à ce super centre à la trajectoire « feuille morte » pour la reprise de Marié de peu à côté (30e). En seconde mi-temps, lorsque Dijon jouait légèrement plus bas, le Franco-Tunisien n'a pas pesé davantage. Averti à la 41e pour une faute sur Mbappé et remplacé à vingt minutes de la fin par Saïd, dont le contexte de son entrée, face à un PSG devant au score, ne l'a pas permis de s'exprimer.

• Jeannot (6) : il se distingue une première fois défensivement en coupant tout juste un centre de Di Maria qui avait traversé la défense et semblait décisif (5e). Il se montre ensuite discret, peu en vu jusqu'à cet éclair, cette inspiration géniale, ce coup de canon fantastique qui lobe Areola et permet à Dijon d'égaliser (87e). Ça n'a pas suffi, malheureusement pour lui.

PSG :

• Areola (6) : le portier a bien fait son travail en Bourgogne. Rassurant dans sa communication avec sa défense, il est allé chercher des ballons dans les airs. Sérieux et concentré sur la lourde frappe de Kwon (37e), il effectue un nouvel arrêt important sur le superbe retourné de Djilobodji (53e) mais il est surpris sur le coup de canon de Jeannot sur lequel il ne peut pas grand-chose (87e).

• Meunier (7) : voir ci-dessus.

• Marquinhos (6,5) : important dès le début de la rencontre avec deux dégagements chauds dans sa surface (7e, 9e), le capitaine du jour est le seul à être rentré dans son match comme il fallait. Il a montré des grosses capacités dans sa lecture du jeu avec pas mal d’anticipation sur les trajectoires adverses. Même dans le jeu long, il a été efficace comme lors de cette transversale pour Mbappé (54e). Il trouve la barre sur un centre de Neymar (61e).

• Kimpembe (4,5) : match moyen de sa part car il a manqué de régularité et de consistance ce soir. Il a bien anticipé sur quelques occasions et a été costaud dans les duels aériens mais il a commis des erreurs. Dans la relance notamment, il a envoyé directement le ballon sur les Dijonnais (20e, 49e). Il a aussi été victime de quelques sautes de concentration qui n’ont pas eu d’incidence majeure (80e), jusqu’à ce dégagement plein axe pour Jeannot (87e).

• Berchiche (5,5) : il a pris l’eau à plusieurs reprises dans son couloir avec pas mal d’interventions en retard ou un positionnement qui pose question notamment face à Sliti (30e). A sa décharge, il n’a pas été beaucoup aidé par ses coéquipiers, Neymar et Draxler en tête. Il a connu du mieux en seconde période sans que ça soit brillant pour autant. A noter, une belle présence offensive même si ses centres ont rarement trouvé preneur.

• Alves (6) : aligné au milieu de terrain, le Brésilien a connu quelques problèmes techniques. Il a notamment eu du mal à se régler et à trouver ses partenaires dans le jeu long ou le jeu court. Averti pour une faute sur Marié (52e), l’ancien de la Juventus a joué très bas ce qui a contribué au rythme lent du collectif. Après un énorme coup-franc sur la barre (45e), il a réglé la mire par la suite en se montrant plus précis. Il n’a pas hésité à pousser un coup de gueule lors que le bateau parisien tanguait. Un gros travail de pressing aussi.

• Rabiot (3) : aligné en numéro 6, un poste qu’il n’apprécie pas, il l’a bien fait sentir à son coach. Immédiatement, il a manqué d’application et d’implication avec des passes ratées (10e, 27e) et un impact bien trop léger dans les duels. Il a joué très lentement bien trop souvent en cherchant à combiner avec le coéquipier le plus proche. Un ballon perdu devant la surface qui lui coute un avertissement (75e). Décidément avec lui, c’est le jour et la nuit.

• Draxler (3) : pas vraiment dans son match au coup d’envoi où on l’a vu marcher à plusieurs reprises, l’international allemand a réalisé un bien mauvais match ce soir. Pourtant resplendissant il y a deux semaines face à Bordeaux, il est cette fois-ci passé à côté avec des erreurs techniques, peu de course autant offensive que défensive, très peu de risque pris dans le jeu. Lui aussi a été très décevant et a été remplacé logiquement par Lo Celso (73e) qui n'a pas montré grand-chose.

• Di Maria (3,5) : titulaire il y a 4 jours en Équateur avec l’Argentine, on l’a senti un ton en dessous. Il a certes réalisé des gestes assez fous comme centre de l’extérieur en bout de course pour Mbappé (68e) mais il a connu trop de déchet. A part ce tir enroulé (15e) ou cette nouvelle offrande pour Mbappé (57e), il a rarement fait les bons choix dans la zone de vérité comme face à Reynet (54e). Lui aussi était dans un mauvais jour. Remplacé par Lucas (77e) dont les courses n'ont pas fait la différence.

• Mbappé (3,5) : aligné seul en pointe pour la première fois de la saison, le jeune Parisien a connu un jour sans. Introuvable en première période avec seulement 8 ballons touchés, il s’est illustré en seconde période mais pas dans le bon sens. Reynet l’a tout simplement écœuré sur ses nombreuses opportunités. Après avoir raté le cadre alors qu’il était ouvert (54e), il a vu le portier dijonnais tout repoussé sur sa ligne (63e, 68e). Un déchet inhabituel face au but de sa part.

• Neymar (4) : une première mi-temps indigne de son statut de star. C’est bien simple, malgré la fatigue, il n’avait sans doute pas envie de jouer aujourd’hui. Zéro course de balle, des contrôles et passes ratées puis averti (40e) pour enfin se mettre en route en seconde période. Sans être génial, il est parvenu à réaliser quelques raids dans la défense du DFCO et a distribué de rares bons ballons pour Marquinhos (62e) et Mbappé (63e). C’est trop peu.