En Avant de Guingamp - Olympique de Marseille : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Guingamp @Maxppp

Sans Balotelli, l'OM s'impose logiquement à Guingamp 3-1 mais n'a pas rassuré. La seconde période a notamment été entièrement à l'avantage des Bretons qui ont eu de nombreuses occasions pour égaliser.

Match à enjeux dans cette 33e journée de Ligue 1. L'OM jouait son avenir européen à Guingamp ce samedi. Relégués à deux points de Saint-Étienne au coup d'envoi, les Olympiens n'avaient pas vraiment le choix et devaient ramener les trois points du Roudourou. Pour mener cette mission à bien, Rudi Garcia relançait Amavi et Sanson, et confirmait Luiz Gustavo ainsi que Payet, déjà titulaires la semaine dernière face à Nîmes. Germain profitait lui de l'absence de Balotelli pour réintégrer le onze de départ. Idem pour Ocampos, remis de sa blessure à la cheville. En face, les Bretons tentaient de maintenir la tête hors de l'eau. Après la victoire de son concurrent direct au maintien, Dijon hier face à Rennes, l'EAG occupait le 19e rang et avait pour obligation de tenir le rythme. Gourvennec déplorait quelques absents comme Rodelin, Deaux et surtout Benezet. Il associait le jeune Merghem et Thuram à Nolan Roux devant, en plus de Phiri, Ndong et Didot au milieu.

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L'EAG voulait enflammer un stade archi-comble et gorgé de soleil, mais plombait complètement son début de match. Dès la première offensive marseillaise, la plus mauvaise défense du championnat craquait. La faute à un mauvais alignement d'Eboa Eboa et un problème de placement de Rebocho. Lancé par Thauvin côté droit, Germain remisait vers Payet. Ce dernier avait tout le loisir de trouver Luiz Gustavo dans les six mètres, qui marquait en deux temps (0-1, 4e). Sonné par cette ouverture du score très rapide, Guingamp ne se démobilisait pas pour autant. Sur les quinze minutes suivantes, les locaux mettaient le pied sur le ballon, sans parvenir à trouver des situations dans la surface adverse. Les défauts du collectif breton se voyaient également à la perte du ballon. Désorganisée, la défense tremblait sur chaque incursion de l'OM. Il fallait d'ailleurs un arrêt miraculeux de Caillard face à Payet, qui manquait sa seconde tentative, pour empêcher le break (21e).

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L'OM se fait peur

Peu mise à contribution depuis le début du match, l'arrière-garde marseillaise ne respirait pas la sérénité non plus. Roux profitait d'un moment de relâchement pour s'en aller défier Mandanda, mais ouvrait trop son pied (29e). Dix minutes plus tard après une longue touche de Rebocho, Didot alertait Thuram, dont la frappe dos au but obligeait Mandanda à se coucher. Merghem arrivait à toute vitesse pour reprendre ce ballon abandonné mais cette fois-là, c'est Amavi qui sauvait son camp d'un geste défensif parfait (38e). Un vrai tournant dans cette rencontre. De l'autre côté du terrain après une mauvaise relance d'Eboa Eboa, Thauvin mettait une nouvelle fois Rebocho dans le dur avant d'enrouler son centre au second poteau, pour la tête croisée d'Ocampos (0-2, 40e). Face à une équipe en manque de tous les ingrédients pour se maintenir, l'OM avait fait le plus dur à la pause. Seulement les choses changeaient avec le remplacement de Phiri par Ngbakoto. Immédiatement, l'ancien Messin faisait mal avec cette occasion dès son premier ballon (47e).

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C'est encore lui qui essayait de trouver le maladroit Roux sur ce centre au cordeau (51e). L'ailier était finalement rapidement récompensé de ses efforts en réduisant le score grâce à ce centre de Merghem (1-2, 56e). Complètement relancé en quelques minutes, Guingamp profitait de Marseillais apathiques pour revenir. Ces derniers commençaient même par s'agacer, à l'image d'un Thauvin averti (60e). L'EAG appuyait et pensait égaliser sur ce tir puissant de Thuram. Le ballon tapait la barre et semblait passé la ligne de but sans faire vibrer la montre de M. Lesage (63e). Et pour cause, au ralenti, le cuir n'est entré "qu'à" 90%... Malgré ce coup du sort, il restait encore des ressources aux hommes de Gourvennec. Avec l'entrée de Mendy, l'attaque passait à deux éléments. Sur l'un de ses premiers ballons, le joueur prêté par Bordeaux se coordonnait mal pour reprendre sa tête dans le but déserté par Mandanda (78e). Guingamp venait de laisser échapper sa dernière chance. Sur la fin, Caillard maintenait les siens à flot avec cet arrêt sur ce coup-franc de Luiz Gustavo (80e) mais devait s'incliner face à Germain (1-3, 90e+2). Ce fut dur mais Marseille s'impose, met la pression sur Sainté, désormais un point derrière, et revient à 5 points de l'OL. Pour Guingamp, cette défaite fait très mal et le club glisse dangereusement vers la Ligue 2.

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L'homme du match : Luiz Gustavo (6,5) : buteur au Vélodrome pour son retour dans le onze de départ de Rudi Garcia, le milieu de terrain brésilien a remis ça après seulement quelques minutes de jeu. Propre techniquement et tout proche du doublé (80e), il a livré une prestation plus que correcte pour un joueur en manque de rythme depuis quelques semaines. Encourageant.

EA Guingamp :

  • Caillard (5,5) : le portier formé à Monaco ne peut absolument rien faire sur le but de Luiz Gustavo (4e) mais il sort un arrêt de grande classe sur cette reprise quasiment à bout portant (21e). À nouveau abandonné par sa défense, il est trompé par la tête croisée d’Ocampos (40e). Il permet tout de même aux siens de croire encore en leurs chances avec cette belle détente sur ce coup-franc de Luiz Gustavo (80e) avant d'être dépassé par le tir de Germain (90e+2). Un jeu au pied médiocre.

  • Traoré (4) : pas forcément mis en danger dans son couloir, il n’a pas non plus rassuré. Cerné par les problèmes défensifs du collectif, il a souvent été contraint de rentrer vers l’intérieur pour dépanner sa défense centrale, obligeant au passage Merghem à revenir. Absent au marquage, il est en retard sur la double tentative de Payet (29e) et surtout lors du second but signé Ocampos (40e). On ne l’a pas assez vu offensivement.

  • Eboa Eboa (3) : il a connu des problèmes de placement durant cette rencontre, notamment sur l’ouverture du score où il veut jouer le hors-jeu (4e). Le joueur formé au PSG est également fautif sur le but du break à cause d’une relance totalement raté dans ses 20 mètres (40e). Deux erreurs qui coûtent très cher à son équipe mais qui représentent bien un match où il est globalement passé à côté. Seul point positif, il n’a pas perdu un duel aérien.

  • Sorbon (5,5) : le capitaine d’En Avant a tenté de raviver la flamme. Il a parfois pris des initiatives balle au pied sans être toujorus suivi par ses coéquipiers. Dépassé comme l’ensemble en prmeière période dès que l’OM accélérait, il a tout de même su gagner quelques ballons. Il ne se jette pas face à Thauvin lancé à pleine vitesse dans la surface (30e) et a fait beaucoup de bien en seconde partie de match. Averti pour une faute sur Radonjic (79e).

  • Rebocho (2,5) : un match catastrophique qui plombe son équipe. Son placement irresponsable dans le couloir permet à Payet de prendre tout son temps pour trouver Luiz Gustavo (4e). Il est encore fautif sur le second but où il est trompé par les dribbles de Thauvin (40e). Le Portugais a dans l’ensemble été dépassé par son vis-à-vis. Même en jouant sur ses qualités offensives, il n’a pas su faire la différence. Ses centres (17e, 49e, 51e) n’ont jamais trouvé preneur.

  • Didot (6,5) : l’un des meilleurs de son équipe aujourd’hui. Le vétéran a su dynamiser l’entrejeu guingampais avec son jeu en une touche et sa disponibilité. Seul homme en capacité d’organiser le collectif, ses quelques ballons ont offert des occasions comme pour Merghem (12e), Thuram (38e, 62e) et Mendy (77e). Il a aussi su varier les trajectoires et les choix même si son jeu long fut trop imprécis. À 5 matches de la fin de sa carrière, il a encore des jambes.

  • Phiri (4) : le Sud-Africain profitait de l’absence de Lucas Deaux pour se faire une place dans le onze mais il a eu du mal, même s’il a réalisé un bon boulot pour canaliser les assauts marseillais au milieu. Balle au pied, ce fut plus compliqué, notamment pour trouver ses coéquipiers offensifs. Remplacé à la pause par Ngbakoto (46e - note 6,5), qui a su se procurer une bonne situation dès son premier ballon (47e). L’apport de l’ancien Messin a fait beaucoup de bien puisqu’il relance son équipe en réduisant rapidement le score (56e). Auparavant, il avait déjà distribué un bon centre pour Roux (51e).

  • Ndong (5) : du bon et du moins bon pour l’international gabonais. Pas mal de fautes (13e, 39e) qui ont offert de bons coups-francs à l’OM, des gestes ratés comme ce dégagement aux abords de sa propre surface (69e) mais également une grosse présence physique au milieu. Son profil davantage box-to-box que Phiri a fait mal à des joueurs adverses qui tiraient la langue. C’est comme cela qu’il a réussi à gratter pas mal de ballons. Il aurait pu mieux faire sur certaines situations offensives.

  • Merghem (6) : mine de rien, l’ancien Castleroussin s’impose sur le front de l’attaque guingampaise. Pour sa 5e titularisation de suite en Ligue 1, il a fait étale de son talent balle au pied. Il n’effectue pas toujours les bons choix dans la zone de vérité mais c’est lui qui a fait le plus mal devant (12e, 38e, 51e) avant d’être passeur décisif (avec de la réussite) pour l’entrant Ngbakoto (56e). Il a fourni pas mal d’efforts défensifs pour pallier les faiblesses de Traoré. Averti (36e) puis remplacé par Mendy (75e), qui loupe la balle de l'égalisation de la tête (78e).

  • Roux (2,5) : quel manque de présence devant ! Certes, il s’est dépensé sans compter mais a manqué trop de choses pour faire la différence. Il ne vient pas couper le centre, pourtant très bon, de Merghem (12e) et rate une nouvelle fois le ballon sur le nouveau service de son partenaire (51e). Auparavant, l’ancien Brestois avait manqué son face à face avec Mandanda en ouvrant beaucoup trop son pied (29e). La présence de Mendy à ses côtés en attaque lui a fait du bien sur la fin de match.

  • Thuram (6,5) : meilleur buteur du club cette saison, il espérait poursuivre sur sa lancée de la semaine dernière après sa réalisation à Strasbourg. Il n’en a pas été loin mais ça fait toute la différence au tableau d’affichage. Le fils du champion du Monde 1998 a soufflé le chaud et le froid cet après-midi offrant tout de même une balle de but à Roux (29e) et mettant Mandanda à contribution (38e). Il doit mieux faire sur cette frappe dans la surface qui termine sur la barre avant de rebondir à 90 % derrière la ligne de but (62e). Remplacé par Coco (87e).

OM :

  • Steve Mandanda (4) : très peu sollicité, le gardien de but marseillais n'a pas toujours été très académique, que ce soit sur sa ligne ou au pied. En témoigne le premier but guingampais, il a parfois manqué de vivacité. Sauvé par sa barre, incapable de s'imposer dans les airs, il n'a jamais rassuré sa défense. Un Mandanda très moyen, dans la continuité de sa saison.

  • Hiroki Sakai (4,5) : très sollicité, il s'est fait quelques frayeurs sur son côté. Il est le Marseillais ayant touché le plus de ballons (58), il a beaucoup subi en seconde période. Sauvé, comme ses coéquipiers, par la barre sur la frappe de Marcus Thuram (62e), il peut remercier les quelques centimètres ayant permis à l'OM de conserver son avantage.

  • Boubacar Kamara (5,5) : attentiste sur la réduction du score de l'EAG, le jeune défenseur central peut tout de même se vanter d'avoir récupéré 16 ballons aujourd'hui, mieux que n'importe quel Marseillais. Il est tout de même pris de vitesse par Roux (29e) à son positionnement pose question.

  • Duje Caleta-Car (5) : lui aussi trop passif sur le but de Yeni Ngbakoto, il a eu du mal à sortir la tête de l'eau dans les temps faibles de l'OM comme sur cette grosse occasion de Mendy (78e). Le reste de sa prestation est sérieuse, à l'image de son entente avec Boubacar Kamara. Un match honnête, face à un Nolan Roux, qui lui a quand même facilité la tâche.

  • Jordan Amavi (5) : titularisé après un passage sur le banc face à Nîmes samedi dernier, le défenseur s'est d'abord mué en sauveur. Auteur d'un geste salvateur alors que l'OM ne menait que d'un but, l'ancien Niçois a livré une bonne première période avant d'afficher un visage beaucoup plus timoré ensuite. Son attitude face à Mehdi Merghem sur l'action du but guingampais illustre parfaitement ce match en dents de scie.

  • Lucas Ocampos (5,5) : généreux comme à son habitude, le second buteur de l'après-midi (40e) aurait pu s'offrir un doublé en faisant preuve de plus d'efficacité devant le but guingampais dès le retour des vestiaires. S'il a multiplié les courses, son apport offensif est resté encore trop modeste, malgré son but. Il a baissé le pied au fur et à mesure de la rencontre.

  • Morgan Sanson (6,5) : préféré à Maxime Lopez, l'ancien Montpelliérain, a livré une bonne prestation. Un match qui pourrait lui permettre de retrouver du crédit auprès de son entraîneur, mais entaché par sa sortie prématurée sur blessure. Remplacé par Maxime Lopez à la 84e.

  • Luiz Gustavo (6,5) : voir ci-dessous.

  • Dimitri Payet (5) : impliqué sur l'ouverture du score marseillaise (4e), il s'est heurté à un exceptionnel Marc-Aurèle Caillard un peu plus tard (21e). Incapable de trouver le chemin des filets depuis la 7ème journée, il a également manqué de précision sur coups de pied arrêtés. Insuffisant pour celui qui porte pourtant le brassard de capitaine. Remplacé par Kevin Stootman à la 71e, auteur d'une magnifique passe décisive pour Germain en toute fin de rencontre (90e+2).

  • Florian Thauvin (4,5) : auteur d'un doublé à l'aller, l'international français a vécu une après-midi très mitigée. Muet depuis plus d'un mois, l'attaquant annoncé sur le départ s'est longtemps heurté à la défense guingampaise. Alternant mauvais choix et gestes opportuns, il a retrouvé son statut de joueur décisif en délivrant un centre parfait pour Lucas Ocampos (40e). Du bon et du beaucoup moins bon avant d'être remplacé par un Nemanja Radonjić (66e), dynamique mais toujours maladroit.

  • Valère Germain (6) : titulaire en l'absence de Mario Balotelli, blessé, le numéro 28 a beaucoup couru mais n'a jamais eu l'occasion de se retrouver en position favorable... Jusqu'à la 90e. Auteur d'un splendide but, sa septième réalisation cette saison, il a assuré l'essentiel et remplit son rôle.

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