Entretien avec… Habib Bamogo : « À Marseille, on m’a dit que j’étais le meilleur joueur »

Par Khaled Karouri
8 min.
OGC Nice @Maxppp

Avec pas moins de 270 matches de Ligue 1 au compteur, Habib Bamogo fait partie des tauliers du championnat de France. Aujourd'hui à Nice, l'attaquant redécouvre les joies du terrain après un dernier exercice des plus compliqués. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur ce come-back, sans oublier de faire le point sur son avenir et sur ses anciens clubs.

Foot Mercato : Tout d'abord Habib, comment allez-vous ?

Habib Bamogo : Ça pourrait aller mieux, parce que là j'ai une petite lésion musculaire, pas très grave, ça devrait prendre deux semaines. Une petite lésion, c'est ma deuxième depuis le début de saison. C'est vrai que ça me freine un peu dans le retour des sensations. Mais bon, je n'ai pas joué pendant un an donc il faut réhabituer le corps à tout ça. Mais j'ai fait une bonne préparation, je me sens bien physiquement. Je suis bien.

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FM : Vous avez retrouvé les terrains en ce début de saison, un retour qui doit vous ravir...

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HB : Oui, c'est sûr. Ça me manquait énormément. C'était une situation un peu bizarre pour moi l'année dernière alors je restais sur une bonne saison où j'avais marqué 10 buts toutes compétitions confondues. C'était donc une bonne saison. Mais je ne me suis pas plus pris la tête que ça dans le sens où je savais que le problème ne venait pas de moi. Cette année, je suis revenu avec de bonnes ambitions.

FM : Vous avez inscrit un but en championnat, un but qui a dû être un grand soulagement pour vous...

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HB : Oui, c'est clair ! On m'avait dit que ça faisait énormément de temps que je n'avais pas marqué. Mais quand je ne marque pas, c'est que je ne joue pas. Quand j'ai eu la possibilité d'enchaîner des matches et de prendre du plaisir, j'ai toujours marqué des buts. Là, j'étais dans une bonne spirale et j'ai marqué. Maintenant, c'est vrai que cette blessure me freine un peu. Mais bon une blessure, ça arrive à tout le monde. L'essentiel, c'est d'être bien dans sa tête. Ça permet de revenir vite fait quoi qu'il arrive.

FM : Quels sont vos objectifs pour cette saison, que ce soit à titre personnel ou collectif ?

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HB : À titre personnel, c'est de revenir à mon niveau, d'essayer de marquer quelques buts, de contribuer aux victoires de mon équipe et de retrouver de bonnes sensations en jouant au football. Après, collectivement, pour nous le plus important c'est d'arriver aux 42, 43, 44 points nécessaires pour se maintenir; Tout le reste, c'est du bonus.

FM : L'an passé, vous n'avez pas trop joué. Comment avez-vous vécu cette période ?

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HB : C'est vrai que c'était une saison délicate. Ça n'a pas été facile. Mais à partir du moment où je me suis bien remis en question en parlant avec les gens autour de moi, j'ai bien vu que le problème ne venait pas de moi. Ça me prenait la tête de ne pas jouer. Mais il fallait que je me prenne la tête sur les bonnes choses, pas sur les mauvaises. Je me suis enlevé les mauvaises choses de la tête, et ça m'a permis de vivre assez bien la situation.

FM : Aviez-vous alors envisagé de quitter Nice ?

HB : Comme c'est arrivé dans une période où il y avait la CAN, je savais que ça allait être assez compliqué. Donc je me suis dit que j'allais faire les choses en pensant à moi et qu'on verrait bien par la suite. Puis à l'intersaison tout a changé, il n'y avait donc aucune raison pour que je quitte Nice. Après, c'est clair que tout ne peut pas rentrer dans l'ordre comme ça. Mais j'étais titulaire au premier match, ça voulait dire quelque chose quand même.

FM : Quelles raisons ont motivé l'entraîneur de l'époque, Didier Ollé-Nicolle, à ne pas vous faire jouer ?

HB : Là, ce n'était même plus le fait que je ne jouais pas, c'est qu'il n'y avait rien. Je ne sais pas du tout. J'étais parti le voir deux-trois fois. Je suis allé dans son bureau et j'en suis sorti sans rien apprendre. Donc après, je ne me suis pas pris la tête. Je me suis que dans la vie, c'est comme ça parfois. Il faut essayer de faire en sorte que la situation se passe le mieux possible, que ce soit le moins dur possible. C'est donc ce que j'ai fait, et je m'en suis bien tiré.

FM : La communication avec Éric Roy doit en revanche bien mieux passer...

HB : Oui, je pense que la communication passe beaucoup mieux. Quand tu es sur le terrain, tu te donnes, et par rapport à ça soit tu joues, soit tu ne joues pas. C'est un peu plus honnête, un peu plus clair. Ça fait en sorte que, je pense, on va faire un meilleur championnat que l'année dernière. Sûr et certain.

Un avenir qui ne s'inscrit pas forcément du côté de Nice

FM : Vous arrivez en fin de contrat au terme de cet exercice, envisagez-vous de prolonger ?

HB : Oui, c'est ma dernière saison, là je suis en fin de contrat. C'est ma dernière saison à jouer, je suis arrivé il y a bientôt quatre ans. Pour moi, quatre ans c'est beaucoup. Je me suis toujours bien senti ici à part l'année dernière. C'est quand même quelque chose. Après, tout dépend de ce qu'on me proposera, s'il y a une proposition déjà. Mais c'est vrai que j'ai fait quatre ans ici. Le club a des projets ambitieux par rapport au stade. Forcément, il faut que ça suit sur le plan sportif pour que le club puisse grandir. Pour l'instant, je suis là et je ne me prends pas la tête. J'essaye de bonifier le temps de jeu que j'ai, que ce soit en tant que titulaire ou comme remplaçant. On verra bien dans les moments clés.

FM : Nombreux sont les joueurs français à avoir opté pour des destinations exotiques comme la Grèce. Est-ce un challenge qui pourrait vous intéressé en cas de départ ?

HB : Franchement, tant que je joue au foot et qu'il y a un challenge derrière, ça m'intéresser. En Grèce, il y a de bonnes équipes qui jouent la Ligue des Champions. Il y a de bonnes choses. En Turquie, c'est pareil. Tant qu'il y a un petit challenge sportif derrière, c'est intéressant quel que soit le championnat. C'est bien de partir et de découvrir d'autres choses, d'autres cultures. Ça permet aussi d'évoluer dans la vie.

Une carrière marquée par l'OM

FM : Vous avez explosé au plus haut niveau à Montpellier. Quel regard portez-vous sur le parcours des Héraultais ?

HB : Avant la descente, Montpellier était une valeur sûre du championnat de France. Après, il y a eu une période où ils étaient obligés de vendre leurs meilleurs joueurs tous les ans donc il y a eu une descente en Ligue 2. Ils étaient sur la corde raide parce qu'ils devaient former des joueurs et après ils s'en allaient une fois qu'ils étaient à haut niveau. Ce n'était donc pas facile pour le club. Mais là ils sont revenus avec une bonne génération de jeunes. Ils ont su recruter juste et là ils sont bien maintenant. Ça fait plaisir de les voir comme ça.

FM : Vous avez aussi joué à Marseille, une expérience inoubliable ?

HB : Oui, c'est clair ! C'était une bonne expérience, j'ai appris beaucoup de choses. J'ai évolue en tant qu'homme. Même si je pense que c'était l'une des pires périodes pour arriver à l'Olympique de Marseille, je ne m'en suis pas trop mal tiré. Pour moi, ils ont aujourd'hui le meilleur effectif. S'ils n'ont pas trop de blessés, ils seront champions.

FM : Avez-vous le regret de ne pas avoir pu vous imposer, ou de ne pas avoir eu l'opportunité de vous imposer à Marseille ?

HB : Oui. Je sais très bien qu'avec le temps de jeu qu'on m'a donné, j'ai fait de très bonnes choses. Si on m'avait mis dans des conditions idéales pour réussir, je sais que j'aurais encore fait de meilleures choses. En tout cas, c'est clair que c'est un club que je n'oublierai pas parce que c'est un grand club, avec de la pression, des supporters qui ne vivent que pour le football. Il ne faut pas cracher sur tout. Il y a des choses à prendre, d'autres à jeter.

FM : Vous disiez tout à l'heure que vous n'étiez pas forcément arrivé au bon moment. Comment sentiez-vous l'atmosphère au sein du club ?

HB : Quand je suis arrivé, Drogba n'avait pas encore signer à Chelsea. On voulait donc m'associer à lui. S'il était resté, je pense que mon intégration aurait été plus facile. Mais après, il y a des propositions que tu ne peux pas refuser. Il est donc parti et c'est à partir de là qu'il y a eu des complications. Mais bon, on m'a quand même dit que j'étais le meilleur joueur durant les six premiers mois. Après, Philippe Troussier est arrivé. J'avais eu des blessures donc après j'ai un peu galéré. Ça a été un peu difficile.

FM : On a coutume de dire que le public du Vélodrome est le meilleur de France. Confirmez-vous ?

HB : C'est un public qui n'est pas facile. Ils sont un peu durs. Mais après, au niveau de l'ambiance qu'il y a, au niveau de la popularité ou des chants, je pense que c'est l'un des meilleurs publics de France. Et quand le Vélodrome aura un toit, ça rivalisera avec les grands d'Europe.

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