Entretien avec… Jacques Faty : « Je suis ouvert à toutes propositions »

Par Khaled Karouri
8 min.
Sochaux Jacques Faty @Maxppp

Avec 229 matches dans l'élite au compteur, Jacques Faty fait partie des tauliers du football hexagonal. Arrivant en fin de contrat avec Sochaux au terme de cet exercice, le défenseur arrive à un tournant dans sa carrière. Pour Foot Mercato, le joueur fait le point sur sa saison, ses envies d'ailleurs, sans oublier de parler de l'OM, des Bleus et de son petit frère Ricardo.

Foot Mercato : Tout d'abord Jacques, comment allez-vous ?

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Jacques Faty : Ça va, ça va très très bien, merci beaucoup. Le moral est au beau fixe donc c'est parfait, ça va.

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FM : Comment jugez-vous le parcours de Sochaux ?

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JF : Pour l'instant, je le trouve positif. Compte tenu du mois de préparation qu'on a pu faire, un peu difficile, je dois dire que c'est positif. Maintenant, c'est à nous de confirmer la bonne santé du groupe.

FM : Avez-vous été vexé par les nombreuses critiques émises à l'égard de votre équipe à l'aube de cette saison ?

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JF : Oui, ce n'est pas toujours plaisant d'entendre parler de descente. Maintenant, je ne pense pas que ce soit ça qui nous ait permis de bien démarrer la saison. On a confiance en nous, on a confiance dans les éléments qui composent ce groupe, ainsi qu'en l'entraîneur. Après bon, on fait abstraction de ce qui peut se dire au niveau des médias, on se concentre plus sur notre jeu.

FM : Quels sont vos objectifs pour cette saison ?

JF : Déjà, sur un plan collectif, l'objectif est d'atteindre le maintien. On ne peut pas espérer plus, on va la faire à la Guy Roux. Pour nous ce qui compte, c'est de se maintenir, avant de penser à quoi que ce soit de particulier. On va la faire à la Auxerre. En début de saison dernière, je pense qu'ils jouaient le maintien et ils ont eu la Ligue des Champions. C'est bien pour eux. Pour nous, c'est donc le maintien. Après, sur un plan personnel, il me reste un an de contrat. Je veux donc savourer ma dernière année avec Sochaux, jouer des matches, participer à la vie du groupe. Si je suis titulaire tant mieux, si je suis sur le banc tant pis, je participerai tout de même au bien-être du groupe.

FM : Comment s'est passé votre mercato ?

JF : Oui, il y a eu des contacts, notamment avec des pays qui sont énormément demandeurs actuellement comme la Turquie ou la Grèce. J'ai eu des contacts avec ces pays là. J'ai eu des contacts aussi en Angleterre. Maintenant, ces contacts n'étaient pas poussés. On sait que le football traverse une période difficile de crise à travers l'Europe. Ce n'est donc pas évident de trouver preneur. Beaucoup de joueurs en fin de contrat n'ont pas trouvé. Il y a eu des contacts, mais pas très poussés.

FM : Vous êtes donc libre de tout engagement au terme de cet exercice. Avez-vous eu des discussions avec la direction sochalienne au sujet d'une éventuelle prolongation ?

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JF : Pour l'instant, il n'y a eu aucune discussion directe avec le FC Sochaux. Donc non, pas de contacts.

FM : Une prolongation est-elle envisageable malgré tout dans votre esprit ou être-vous décidé à voguer sous d'autres cieux ?

JF : Pour l'instant, il me reste encore un an de contrat donc ma tête est à 100 % avec Sochaux. J'ai vraiment à cœur de faire taire toutes les rumeurs qui nous prédisaient un avenir en Ligue 2. Je suis donc vraiment à 100 % avec mon équipe, le staff technique... Ensuite, je pense que quand le bateau arrivera à quai, on discutera. Mais pas pendant, et pas avant.

FM : En cas de départ, y a-t-il un championnat qui vous intéressait plus que les autres ?

JF : J'ai beaucoup d'attirance pour les championnats étrangers, bien sûr. En France, j'ai fait sept ans à Rennes dont quatre ans en tant que professionnel, j'ai fait un an à Marseille qui est le plus grand club de France. Maintenant je suis à Sochaux, qui est un bon club. Je pense avoir fait le tour de la France. Si Sochaux me propose un challenge intéressant, alors pourquoi pas. Maintenant, à l'étranger, je ne suis pas insensible aux clubs anglais. J'aimerais voir comment ça se passe ailleurs, donc j'aimerais essayer. J'aimerais aussi essayer un club turc, pour l'ambiance qu'il peut y avoir là-bas. Je ne suis pas décidé. Je suis ouvert à toutes propositions.

Son regard sur l'actualité footballistique

FM : Vous qui avez joué à Marseille une saison, quel regard portez-vous sur le parcours de l'OM ?

JF : Je suis content qu'ils aient remporté le titre de champion de France. Je pense que l'OM le mérite, ça fait quelques années qu'ils l'attendent. Aujourd'hui, je pense que l'OM met du temps à démarrer mais ils vont trouver leur rythme de croisière. L'OM a perdu des éléments importants comme Mamadou Niang. J'espère que ça ne portera pas préjudice pour la suite.

FM : Regrettez-vous de ne pas avoir pu rester plus longtemps à Marseille ?

JF : Non dans la mesure où j'ai fait le choix de partir. Ma situation était difficile à Marseille. J'avais à cœur de porter au moins une fois le maillot marseillais. Je l'ai fait, c'était mon rêve. Et quand l'occasion s'est présentée alors que j'étais à Rennes, j'ai accepté. Ensuite, il y avait des blessures ou la concurrence, parce qu'il y avait des joueurs comme Rodriguez, Givet ou Zubar... Il y avait de la concurrence à ce poste de défenseur central. Il me fallait donc un club où je pouvais jouer quelques saisons pleines. Je suis vraiment content d'avoir pu jouer la Ligue des Champions avec l'OM, d'avoir connu le Vélodrome et d'avoir joué des matches comme les PSG-Marseille. J'étais vraiment comme un enfant quand j'ai découvert ça. Maintenant, il m'a fallu faire des choix. Sochaux m'a tendu la main et c'est avec beaucoup de joie que j'ai rejoint ce groupe là.

FM : Vous qui êtes français d'origine sénégalaise, vous avez opté pour le Sénégal. Pourquoi ce choix ?

JF : Parce que l'équipe de France ne m'a jamais appelé (rires). J'ai porté le maillot de l'équipe de France de l'âge de 13 ans jusqu'à 21 ans. J'étais capitaine, j'ai fait toutes les sélections. Par la suite, l'équipe de France ne m'a plus appelé. Je n'ai pas choisi le Sénégal par défaut. Mais quand j'ai été appelé pour jouer avec le Sénégal, je ne me voyais pas refuser de rendre service au pays. Quand on t'appelle, pourquoi refuser ? J'ai donc accepté de rendre service à la sélection. J'espère que mon geste sera un geste d'encouragement pour ceux qui veulent faire la même chose et qui sont encore dans le doute.

FM : Il est vrai que beaucoup de joueurs sont face à ce dilemme, est-ce un vrai casse-tête ?

JF : Oui. Je vais prendre l'exemple d'Aly Cissokho. Il est sénégalais également et il a joué pour la France. Il avait donc un peu le cul entre deux chaises. Ce n'est pas un choix facile. Tu dois choisir entre ton pays d'origine et ton pays d'adoption. Ce n'est pas évident. Quoi qu'il arrive, il faut respecter le choix qui est fait, parce que ce n'est vraiment pas évident. Pour ceux qui ont le cul entre deux chaises, je comprends leur choix.

FM : Vous avez connu l'équipe de France jusqu'à 21 ans. Comment jugez-vous les récentes péripéties des Bleus, et tout ce qu'il s'est passé autour de Raymond Domenech ?

JF : L'équipe de France a déçu par rapport à ses performances et son comportement. Il y a eu des choses dites, notamment sur le plan politique, que je n'ai pas énormément appréciées. C'est parti un peu trop loin selon moi. Domenech a été lynché médiatiquement. C'était le coach de l'équipe de France, on devait lui laisser sa chance. Les médias en ont fait beaucoup par rapport à l'équipe de France et c'est décevant.

FM : Votre petit frère, Ricardo vient de signer à l'Aris Salonique. Quel regard portez-vous sur sa carrière ? Le conseillez-vous ?

JF : Il était à la Roma. Malheureusement pour lui, il était barré par deux internationaux, Pizarro et De Rossi. Mais pour moi, c'est un très bon joueur. Il se devait de faire une saison pleine, et pour cela il se devait de quitter la Roma. Salonique lui a fait les yeux doux. Ça va lui permettre d'avoir plus de temps de jeu. Je l'ai encouragé à y aller. Il ne voulait pas revenir en France et a préféré continuer à l'étranger. Je suis très content pour lui. Je l'encourage tous les jours, je l'ai souvent au téléphone. Il se doit de faire une bonne saison pour pouvoir rebondir et montrer tout son talent.

FM : N'aurait-il pas dû rester en France un peu plus longtemps avant de tenter l'aventure à l'étranger ?

JF : Je ne sais pas s'il a quitté trop tôt le football français. Il était à Strasbourg. Strasbourg ne lui a pas proposé de contrat professionnel et la Roma lui a fait les yeux doux. Je pense que n'importe quel jeune aurait du mal à refuser une offre en provenance de la Roma (rires). Il a joué la Ligue des Champions avec la Roma, il a joué des matches de Serie A. Il a côtoyé les meilleurs joueurs italiens et européens. Aujourd'hui, il n'a pas à rougir de sa jeune carrière. Maintenant, c'est sûr qu'à 24 ans, il se doit d'avoir un temps de jeu supérieur. Je pense donc qu'il a fait le bon choix.

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