Entretien avec... Karim Aït-Fana : « On m'a comparé à Franck Ribéry »

Par Khaled Karouri
6 min.
Karim Aït-Fana @Maxppp

Le feuilleton qu'est la Ligue 1 est encore loin de livrer son épilogue mais déjà, Montpellier crée la sensation. Les Héraultais n'en finissent plus de surprendre à l'image d'un Karim Aït-Fana qui se révèle semaine après semaine. Pour nous, le milieu offensif français revient sur son parcours, son club et ses ambitions.

Footmercato : Tout d'abord, comment allez-vous ?

Karim Aït-Fana : Et bien écoutez, ça va très bien merci.

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FM : Vous avez récemment été élu « joueur du mois de janvier », avez-vous été surpris par ce plébiscite ?

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KAF : Oui j'ai été surpris parce que déjà, quand j'ai été nominé, je n'y croyais pas trop. Et j'ai encore plus été surpris quand j'ai été élu joueur du mois parce qu'il y avait quand même Nenê qui est meilleur le meilleur buteur de Ligue 1 mais aussi Ruffier qui est un très bon gardien. Donc oui, j'ai été surpris mais surtout content.

FM : Votre but contre Marseille a changé votre statut. Racontez-nous cette action.

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KAF : Alors à la base c'est une touche. Cyril Jeunechamp la met pour Romain Pitau. Ensuite les deux combinent et Jeunechamp me la met de la tête. Je prends le ballon et je rentre dans la surface de réparation. Je fais un crochet pour éliminer Diawara. M'Bia revient ensuite sur moi. Je n'ai pas le temps d'armer ma frappe donc je mets le pointu et ça va au fond des filets.

FM : Que se passe-t-il dans votre tête au moment de ce but ?

KAF : J'étais très content. C'était une joie immense et ça m'a vraiment rendu très heureux.

FM : Et depuis ce but, on peut voir que vous êtes pas mal sollicité médiatiquement.

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KAF : Déjà, juste après ce match il y a eu énormément de sollicitations et c'est vrai que depuis cette rencontre contre Marseille, ça n'arrête pas.

FM : On vous compare à Franck Ribéry. Êtes-vous d'accord avec une telle comparaison ?

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KAF : Oui on m'a comparé à lui, notamment au centre de formation. Mais non, je suis encore loin de son niveau. Je viens tout juste de débuter dans le monde professionnel, ça n'a rien à voir. Je suis encore jeune et mon but c'est de progresser année après année.

FM : Comment s'est passée votre adaptation à l'élite? Le fait de passer de la Ligue 2 à la Ligue 1 n'a-t-il pas été trop compliqué ?

KAF : En Ligue 1, il y a beaucoup plus d'espaces qu'en Ligue 2. Et c'est vrai que cela convient plus à mes qualités. En Ligue 2, on mise plus sur le côté physique, sur le combat. En Ligue 1 on joue plus et cela correspond plus à mon jeu.

Le parcours sensationnel de Montpellier

FM : Un jeu qui semble aussi correspondre à Montpellier qui est la sensation de cette saison. Sentiez-vous que vous étiez capable d'un tel parcours ?

KAF : Quand on était en Ligue 2, on n'avait qu'une idée en tête: monter en Ligue 1. On ne se projetait pas au-delà. Après, avec le groupe qu'on avait, on se disait qu'on jouerait le maintien et qu'on se battrait tous ensemble pour l'atteindre le plus vite possible. Maintenant que tout se passe bien, on prend du plaisir. On essaye de progresser match après match et on verra bien ce que cela va donner à la fin du championnat.

FM : Comment cela se passe-t-il dans le vestiaire ? Avez-vous conscience de ce que vous êtes en train de faire ?

KAF : On est conscients oui et non. On regarde le classement, on voit qu'on est deuxièmes. On est fiers et contents. Mais on garde les pieds sur terre. Il y a deux-trois ans on a connu la galère, on sait ce que c'est donc on ne s'enflamme pas. Aujourd'hui, tout se passe bien pour nous, mais demain cela peut être moins bien, donc on garde les pieds sur terre.

FM : Qu'a apporté René Girard à votre groupe ?

KAF : Le coach a apporté ses connaissances. C'est un coach qui ne lâche jamais rien, qui demande toujours plus à son groupe. Il insiste énormément sur le fait de ne pas se relâcher, de toujours batailler sur le terrain. Il a réussi à créer une osmose entre les jeunes et les anciens, il gère vraiment bien toute l'équipe.

FM : Quelles sont vos relations avec Louis Nicollin ? C'est un président plutôt atypique dans le football actuel.

KAF : Avec le président, tout se passe super bien mais c'est valable pour tous les autres joueurs. Pour lui, on est comme ses enfants et on passe de bons moments ensemble, il n'y a pas de souci.

FM : En toute honnêteté, quels sont vos objectifs aujourd'hui ? René Girard disait récemment que la Ligue Europa était éventuellement jouable.

KAF : Oui, le coach l'a dit, mais nous les joueurs on ne se fixe pas d'objectifs. On prend match après match et on essaye de gagner. Mais pour moi, si à 5 journées de la fin on est toujours dans le haut du classement, on pourra se fixer de vrais objectifs. Mais pour l'instant c'est encore trop fragile. Je ne vais pas vous dire qu'on jouera la Ligue des Champions parce qu'en deux matches on peut dégringoler au classement. On essaye juste de gagner le plus de matches possibles. Et à 5 journées de la fin on verra.

FM : Et en parlant de Ligue des Champions, cette compétition a repris avec les huitièmes de finale. Cela ne vous donne pas envie ?

KAF : J'ai regardé les matches et oui, cela me fait envie. Tous les joueurs professionnels ont envie de disputer la Ligue des Champions un jour. Et je suis attentivement les matches de cette compétition.

Ses ambitions personnelles

FM : Avec un tel parcours, nul doute que vous allez être sollicité par certains clubs. Que comptez-vous faire l'an prochain ?

KAF : Pour moi, la question ne se pose pas. Je suis sous contrat jusqu'en juin 2012 donc selon moi je serai Montpelliérain, il n'y a pas de souci.

FM : À plus ou moins long terme, rejoindre un autre club de Ligue 1 est envisageable ?

KAF : Honnêtement, je ne me pose pas la question. Pour le moment je suis à Montpellier et mon but, c'est de faire une bonne saison avec mon club. L'avenir, je n'y pense pas trop. On verra plus tard.

FM : Quelle équipe vous ferait rêver ?

KAF : Je n'ai pas vraiment d'équipe préférée mais les gros championnats m'intéressent. A chaque fois qu'un match d'un des grands championnats est diffusé à la télé, je le regarde. Je pense que la Liga est le championnat qui correspond le plus à mes qualités. Le jeu en Espagne est porté vers l'attaque et cela me plaît.

FM : Vous êtes franco-marocain. Où va votre préférence ?

KAF : Je suis en équipe de France espoirs et tout se passe très très bien. Je remercie d'ailleurs le coach Erick Mombaerts de m'avoir fait confiance et de m'avoir donné ma chance. Aujourd'hui, on a pour objectif la qualification à l'Euro 2011. Mon choix se porte donc sur la sélection française. Je suis d'origine marocaine et je ne renie pas mes origines. Je suis fier d'être marocain comme je suis fier d'être français. Mais pour l'instant, c'est l'équipe de France. J'espère être performant en club pour disputer l'Euro espoirs.

FM : La Coupe du Monde se profile. Songez-vous à une place parmi les 23 ?

KAF : Non. L'équipe de France est composée de joueurs qui ont plusieurs années d'expérience et qui ont un vécu. Pour moi, le fait d'être en équipe de France espoirs est déjà une récompense.

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