Entretien avec… Kevin Gomis : « Claude Puel tire le maximum de chacun d’entre nous »

Par Khaled Karouri
8 min.
OGC Nice Kévin Gomis @Maxppp

Kevin Gomis attaque sa deuxième saison à Nice. Un nouvel entraîneur, de nouveaux joueurs, un nouveau stade à venir... Le défenseur assiste aux premières loges au renouveau des Aiglons. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur ce changement de dimension et évoque son avenir.

**Foot Mercato : Tout d'abord Kevin, comment allez-vous ?

Kevin Gomis :** Ça va, je vais très bien merci.

À lire L1 : la qualification du PSG va modifier le calendrier

**FM : Quel bilan faîtes-vous du début de saison de Nice ?

La suite après cette publicité

KG :** Pas mal de recrues sont arrivées, on a donc eu du mal à trouver certains automatismes. Avant, on était une équipe basée sur l'impact physique, et là le club a recruté des joueurs techniques. Il fallait donc travailler certains aspects tactiques pour être au point. On a eu du mal à trouver notre jeu au départ, mais avec le temps on a trouvé une identité de jeu sans que ça se traduise forcément sur le terrain. Mais là, depuis un petit moment, ça va mieux et j'espère que ça va continuer.

**FM : Le club a effectivement pas mal recruté cet été, on peut penser notamment à Joris Delle, Timothée Kolodziejczak, Jérémy Pied, Éric Bauthéac ou bien encore Dario Cvitanich. A-t-il été simple d'intégrer tous ces nouveaux ?

La suite après cette publicité

KG :** Oui, ça s'est fait simplement. Il y a eu pas mal de départs cet été, eux sont arrivés. On a à peu près tous le même âge, donc chacun a pu jouer son rôle. Les nouveaux sont venus, et on a joué notre rôle pour les intégrer facilement.

**FM : Comme vous l'avez dit, si Nice a longtemps été réputé pour son côté physique, ce sont des joueurs techniques qui ont posé leurs valises. Que pensez-vous de ce changement de style ?

La suite après cette publicité

KG :** Ça plait à tout le monde. On aime être dans une équipe qui joue bien au ballon. Cette année, les joueurs recrutés ont un gabarit un peu plus petit, sont à l'aise dans la conservation du ballon. Ça me plait. On avait jusque-là des joueurs d'expérience, c'est d'ailleurs ça qui a fait le différence au niveau du maintien car on a su gérer même si notre football n'était pas forcément flamboyant.

**FM : Parmi les recrues, Dario Cvitanich réalise un début éclatant, lui qui était inconnu dans l'Hexagone il y a encore quelques mois. Que pourriez-vous nous dire sur ce joueur ?

La suite après cette publicité

KG :** C'est un joueur à l'image des Sud-américains comme Falcao ou Lisandro, qui ont cette hargne, cette faculté de ne jamais rien lâcher, d'être obnubilé par le but. C'est un peu les caractéristiques de ces joueurs et il a les mêmes. Il adore marquer, c'est un joueur qui essaye de ne jamais lâcher, d'être toujours là au bon moment.

**FM : Au poste de gardien de but, il y a cette concurrence entre David Ospina et Joris Delle. Comment sentez-vous les deux joueurs ?

KG :** Au mercato, c'était compliqué, parce que David Ospina était annoncé sur le départ. Je pense que ça a joué en sa défaveur, parce que le coach voulait que tout soit assez rapidement stabilisé pour travailler dans la sérénité. Il a donc choisi Joris Delle, qui a fait une bonne préparation. Il a joué, et David Opsina était là pour les matches de Coupe de la Ligue. Il a fait ses matches, et après le match de Lyon, le coach a décidé de continuer avec lui. Ça se passe bien, Joris veut jouer aussi. Ce sont deux bons gardiens, de très haut niveau, et ça ne peut qu'être positif pour nous.

**FM : Ce match de Coupe de la Ligue contre Lyon a-t-il été un déclic ?

KG :** Au niveau de la qualité de jeu, c'était un peu difficile parce que le terrain était compliqué. Mais au niveau de l'état d'esprit, c'est vrai que ça peut être un déclic dans le sens où on a fait une grosse performance face à une grosse écurie française. Ce match-là nous a fait prendre conscience qu'on pouvait faire de grandes choses avec notre effectif. Certains ont pris confiance, on a une équipe ambitieuse, et ça nous a permis de revoir nos ambitions à la hausse. On a réussi ensuite à garder cet état d'esprit et à mettre la qualité de jeu au niveau de nos ambitions. Pour l'instant, ça nous sourit, on espère que ça va continuer.

**FM : Quelles sont d'ailleurs vos ambitions pour cette saison, que ce soit à titre personnel et collectif ?

KG :** Personnellement, déjà, je suis arrivé l'année dernière et j'ai mis un peu de temps avant de démarrer. Après, j'ai eu ma chance et j'ai marqué un peu le pas. Donc cette année, on ne va pas se mentir, c'est de m'imposer. Je suis dans cette équipe de Nice, et je veux m'imposer, faire le maximum de matches, et être le plus régulier possible. Après, collectivement, comme je le disais avant, il faut qu'on soit une équipe ambitieuse, qu'on mette la qualité au niveau de nos ambitions. Il faut connaître notre qualité, et se mettre au niveau où on devrait être. Il n'y a pas de limites à se fixer. On peut le voir avec Valenciennes, qui jouait le maintien la saison dernière, et qui là fait un super début de saison. Cette saison doit nous permettre de nous projeter vers l'avant et de tenter d'accrocher cette première partie de tableau.

**FM : La Coupe de la Ligue peut-elle également être un objectif ?

KG :** Oui. On sait que Nice est une équipe qui aime les matches à élimination directe, ça peut plaire aux supporters. On aimerait, pourquoi pas, ramener les Niçois au Stade de France, ce serait vraiment quelque chose de grandiose pour les supporters qui sont toujours là pour nous. On essaye de leur rendre tout ce qu'ils nous donnent, car ils nous poussent à chaque match. Ce serait bien de les amener au Stade de France, mais il y a encore du chemin à faire. On a un match mardi, puis les demi-finales. Il faut prendre les matches les uns après les autres, être sereins, respecter les adversaires, travailler dans le sérieux et être le plus régulier possible. Avec le groupe qu'on a, on peut faire de grandes choses.

**FM : Nous évoquions plus tôt les recrues. Mais l'autre grand changement de l'intersaison, c'est l'arrivée de Claude Puel en tant que coach. Qu'a-t-il apporté au groupe ?

KG :** Il a apporté cette rigueur, cette haine de la défaite. On a besoin d'être cadrés à certains moments, et il nous permet de ne pas nous reposer sur nos lauriers. Il tire le maximum de chacun d'entre nous. On le voit, on sent cette haine de la défaite, cette personnalité, cette envie de se concentrer sur nos qualités à nous et pas forcément sur l'adversaire. Quand l'équipe est mise en place, chacun fait ce qu'il a à faire, met ses qualités au service du collectif. À ce niveau-là, Claude Puel a fait un gros travail.

**FM : Pourtant, c'est un entraîneur qui avait été décrié après son passage à l'OL. Vous qui le côtoyez désormais au quotidien, êtes-vous agréablement surpris ?

KG :** C'est vrai qu'il a été décrié, mais je n'ai pas vécu en interne ce qu'il s'est passé là-bas, les tensions qu'il y a peut-être eu avec les dirigeants ou les joueurs, je ne peux pas savoir. Mais après, ce qui est sûr, c'est que la presse peut donner l'image d'une personne, et on peut avoir des a priori. On peut se dire qu'il sera plus comme ceci ou comme cela. Mais on apprend à le découvrir, à connaître qui est Claude Puel. Je n'ai pas eu d'appréhension particulière, c'est un nouveau coach, les cartes ont été redistribuées.

**FM : Nice n'a de cesse de grandir, avec notamment l'arrivée du nouveau stade. Pour un joueur, est-ce une période particulièrement excitante à vivre ?

KG :** Oui, c'est sûr. Le Stade du Ray est mythique, mais ça va donner un nouvel élan à la ville et au club. Le recrutement de Claude Puel est fait pour amener l'équipe au plus haut et faire en sorte d'entrer dans ce nouveau stade avec un peu plus d'ambition. On le voit tous les jours, le stade se construit, quand on passe à côté on voit les travaux, et ça donne envie de fouler cette pelouse. C'est quelque chose de beau, on est impatients.

**FM : De l'intérieur, sentez-vous que le club est en train de passer dans une nouvelle dimension ?

KG :** Je pense que le point de départ de tout ça, c'est le stade. Le stade a été approuvé, et tout s'est enchaîné. Il y a eu l'arrivée de Claude Puel qui est arrivé avec son identité de jeu, les jeunes qui ont gagné la Gambardella la saison dernière. Il y a un nouvel élan, on le sent. On se lance, le président a de grandes ambitions, après c'est à nous de les traduire sur le terrain pour que le club change de dimension.

**FM : Si vous vous projetez donc sur le nouveau stade, pensez-vous également à l'après-Nice ? Des championnats vous font-ils rêver ?

KG :** Comme tout joueur, on a toujours des préférences pour un championnat, pour un club. J'aime beaucoup l'Angleterre, c'est un championnat que je suis régulièrement. J'aime aussi l'Espagne, c'est un championnat attirant parce que ça joue au ballon. Mais après, je ne dis pas non plus que je veux quitter la France à tout prix (rires), j'ai été deux ans au Portugal avant de revenir ici. Donc pourquoi rester à Nice.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité