Entretien avec… Nicolas Desenclos : « Je ne regretterai jamais d’être parti à l’Inter Milan »

Par Khaled Karouri
8 min.
Inter Milan Nicolas Desenclos @Maxppp

Jeune joueur au profil très prometteur, Nicolas Desenclos n'a pas hésité à quitter l'Hexagone à l'âge de 17 ans pour prendre la direction de l'Inter Milan. Un choix que le natif de Marseille ne regrette absolument pas. Aujourd'hui libre de tout contrat, le défenseur de 22 ans espère bien retrouver un club, en France si l'opportunité se présente. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur son parcours et sa situation actuelle.

**Foot Mercato : Tout d'abord Nicolas, comment allez-vous ?

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Nicolas Desenclos :** Très, très bien merci. Je suis rentré du Vietnam il y a quelques jours, ça s'est bien passé.

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**FM : Votre parcours se démarque quelque peu des sentiers ordinaires. Pourriez-vous nous raconter votre parcours ?

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ND :** J'ai commencé à 13 ans et demi à Montpellier, au centre de formation. J'ai signé stagiaire, et j'ai fait mes quatre années dans ce club. Tout s'est très bien passé dans l'ensemble, j'ai toujours joué dans toutes les catégories, parfois même surclassé. Tout s'est bien passé jusqu'à 18 ans. À cet âge-là, on m'a proposé un contrat stagiaire de deux ans. Mais je voyais que je n'avais pas la confiance de tout le monde au club. J'ai alors eu l'opportunité de partir en Italie, à l'Inter Milan. Ça s'est fait dans la foulée, ils m'ont pris, j'ai signé trois ans. Mais au bout de six mois, je me suis blessé aux ligaments croisés. Je me suis retrouvé blessé six mois, le reste de la saison étant terminé pour moi. Après, j'ai été prêté un an en Espagne. J'étais de retour de blessure, ça s'est donc assez bien passé. Il me restait un an de contrat, et j'ai été prêté ensuite en Belgique à Eupen, club de deuxième division. La première partie de saison a été très moyenne, mais la deuxième a été assez bonne. On est monté en première division. J'ai joué, et j'ai eu un contrat de deux ans en Belgique.

**FM : Vous avez donc débarqué à l'Inter Milan à tout juste 17 ans. Comment se sont noués les contacts avec les Nerazzurri ?

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ND :** En fait, j'ai joué quelques matches en 18 ans avec Montpellier. Un agent mandaté par l'Inter Milan est venu me voir jouer à plusieurs reprises. Il est venu et s'est mis en contact avec mon agent. Il m'a suivi sur deux-trois matches, se disant intéressé. Tout s'est bien passé et, un jour, ils sont venus après le match avec le contrat en main. J'ai donc signé.

**FM : Aviez-vous tout de même hésité à signer pour l'Inter Milan ?

ND :** Non, je n'ai pas trop hésité. Partir en Italie à 17 ans dans un club comme l'Inter Milan, c'était une optique intéressante pour moi. On s'est réuni avec mes parents et ma famille pour en discuter quelques minutes, mais la décision d'y aller a vite été prise puisque j'ai signé immédiatement.

**FM : Aviez-vous à l'époque des contacts avec d'autres clubs, que ce soit français ou européens ?

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ND :** Je sais, qu'à l'époque, quelques clubs français me suivaient. J'avais eu des contacts avec Monaco via mon agent. Après, à l'étranger, je sais qu'il y avait d'autres clubs aussi. Quand j'avais 16-17 ans, Arsenal était venu me voir jouer plusieurs fois, mon agent m'en avait parlé et le recruteur Gilles Grimandi était venu voir un match. Mon agent m'avait aussi parlé du Real Madrid, mais je ne sais pas ce qu'il en est. Après, on m'a annoncé la moitié des clubs en Europe, donc je ne sais pas si c'est vrai, on m'a dit Villarreal aussi par exemple. Mais concrètement, je n'ai eu que la proposition de l'Inter Milan.

**FM : Que retenez-vous de cette expérience chez les Nerazzurri ?

ND :** Beaucoup de choses ! Ça m'a permis de franchir un cap dans ma jeune carrière, parce que j'ai connu autre chose que la France. Même si j'étais jeune, j'ai connu des moments extraordinaires. J'ai fait mes premiers matches en pro, mes premiers maillots, mes premières interviews, mes premières photos, mes premières dédicaces. C'est quelque chose d'inoubliable, même si j'ai été blessé six mois et que ça a peut-être ralenti ma carrière. J'en garderai un bon souvenir, c'est une bonne expérience pour moi.

**FM : Il est vrai que cette blessure a été dommageable, d'autant que vos débuts à l'Inter Milan étaient plutôt annonciateurs de bonnes choses...

ND :* Oui, c'est sûr que ça se passait super bien. Roberto Mancini me faisait confiance, il m'avait intégré dans le groupe, je m'entraînais tous les jours avec eux. Je faisais les matches amicaux avec les pros. Ça se passait super bien, après c'était dur de s'imposer car il y avait beaucoup de joueurs à l'Inter, donc le week-end je jouais avec la réserve. Mais là aussi ça se passait super bien, j'avais été plusieurs fois élu homme du match dans la Gazzetta dello Sport*. Tout se passait bien jusqu'à la blessure. Mais c'est comme ça dans la vie, ça peut arriver à n'importe qui.

**FM : Avez-vous le sentiment d'avoir progressé à vitesse grand V aux côtés de toutes ces stars ?

ND :** Oui, on apprend plus vite. Ils sont là, ils vous encadrent. C'est vrai que ce sont des champions, il y a des grands noms, des joueurs exceptionnels qui jouent en équipe nationale, d'autres qui sont champions du monde. Ils vous apprennent des tas de choses, tactiquement ou techniquement. Vous vous inspirez d'eux. Ils vous conseillent, les dirigeants et les entraîneurs aussi. Le fait d'avoir un entraînement avec les joueurs de l'Inter Milan, ce n'est sans doute pas la même chose que d'avoir un entraînement avec une équipe de Ligue 2 en France. Ça fait plus progresser.

**FM : Regrettez-vous tout de même d'être peut-être parti un peu trop tôt à l'étranger ou pas du tout ?

ND :** Non, pas du tout. Comme je l'ai toujours dit, je ne regretterai jamais d'être parti à l'Inter Milan parce que ça a été une expérience formidable pour moi. J'ai vécu des choses exceptionnelles à cet âge-là, je ne regrette donc pas du tout. C'est une étape de ma vie, il y en aura d'autres après. Les gens peuvent penser que c'est peut-être une erreur de partir tôt à l'étranger... Oui, peut-être, pour certains. Mais pour moi ce n'est pas le cas, je ne regrette pas du tout.

**FM : Vous êtes actuellement libre de tout contrat. Où en êtes-vous exactement ?

ND :** Alors, l'année dernière j'étais en Belgique, j'avais signé deux ans. Mais en fait, je ne m'entendais pas vraiment avec le président, j'ai eu quelques problèmes de paiement, il m'a fait pas mal de crasses. J'avais encore une année en option, et j'ai préféré ne pas rester. Même si j'ai laissé de l'argent de mon contrat, j'ai préféré me sentir bien dans un club où régnait la confiance, plutôt que de rester dans un club où j'avais des problèmes avec le président. Là, j'ai été avec l'UNFP de juin a août, avec les stages. Ce n'est pas facile, du fait de la crise financière qu'il y a en France. On avait été averti, on nous avait dit que ce serait dur de trouver un club cette année parce que la DNCG encadre pas mal de clubs en National ou en Ligue 2. Malgré nos bons matches avec l'UNFP, on a presque gagné toutes nos rencontres, très peu de joueurs ont signé dans des clubs de Ligue 2 ou National. Beaucoup de joueurs sont restés sur le carreau, pour dire les choses comme elles sont. Ils sont en attente, et moi aussi je suis en attente. J'ai vu plusieurs choses à l'étranger, certaines intéressantes. Là, je reviens du Vietnam, ça a été pas mal. J'ai peut-être la possibilité de signer là-bas, on va y réfléchir. Je pense que, jusqu'en janvier, ça va être compliqué. J'attends de voir à ce moment-là, il y aura peut-être des opportunités en essai. Dans des équipes de National mal classées, il y aura peut-être des opportunités, on verra bien.

**FM : La France reste-t-elle votre option privilégiée ?

ND :** Oui, je donne toujours une option à la France, car même le National est un championnat très exposé. Ma priorité est donc de revenir en France, mais c'est une priorité sans l'être vraiment. Si je reçois une offre en Italie, en Espagne ou en Angleterre, ça m'intéresserait aussi. Ça serait bien de revenir en France, pour voir si j'ai retrouvé un bon niveau en National et en Ligue 2 et montrer ce que je vaux. Mais tout est envisageable.

**FM : Malgré le contexte difficile, avez-vous eu quelques contacts avec des clubs français ?

ND :** Je sais que j'ai été suivi par quelques clubs en France. On a fait des matches amicaux contre le Red Star et Créteil, je sais qu'ils m'ont suivi. On a aussi fait un match contre Lens. J'ai entendu que des gens étaient intéressés, que j'ai été suivi. On verra s'ils penseront à moi en janvier. On verra ça.

**FM : Vous revenez du Vietnam. Ce genre de challenge peut-il vous intéresser dans l'immédiat ?

ND :** En fait, à mon âge, je n'ai que 22 ans, je ne cherche pas encore à avoir une expérience dans ces pays-là. Mais comme je vous l'ai dit, ce sera difficile de trouver un club en France cette année vu la crise. Tout est donc envisageable. J'ai pu voir un peu comment ça se passait, c'est vrai que c'est très différent de l'Europe. Mais ce sont des destinations envisageables. On parle beaucoup des pays orientaux ou asiatiques comme étant des pays où il y a beaucoup d'argent, c'est vrai aussi. Mais moi, ce que je veux c'est simplement trouver un club d'ici janvier. J'envisagerai tout, même si ce n'est pas ma priorité.

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