Entretien avec… Reynald Pedros : « Ce serait un honneur de revenir à Nantes en tant qu’entraîneur »

Par Khaled Karouri
7 min.
Nantes Reynald Pedros @Maxppp

Avec 25 sélections à son actif en équipe de France, Reynald Pedros a été l'un des joueurs phares du championnat de France de Division 1 au milieu des années 1990. Aujourd'hui entraîneur, l'ancien milieu de terrain revient sur son parcours, sa nouvelle vie, et ses ambitions pour les semaines à venir.

**Foot Mercato : Tout d'abord Reynald, comment allez-vous ?

Reynald Pedros :** Ça va bien, merci.

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**FM : Vous qui avez raccroché les crampons, que pensez-vous du niveau actuel de la Ligue 1 ?

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RP :** Je pense qu'il y a un bon niveau. On est plus attractif que par le passé car Lille vient se mêler à la course pour perturber les autres, et puis ça met un peu de renouveau dans le championnat. C'est une équipe très intéressante à voir jouer. Globalement, c'est un bon championnat, sans plus.

**FM : Qui, selon vous, terminera sur le podium en fin de saison, et dans quel ordre ?

RP :** Je pense que Lille doit terminer premier. C'est une équipe qui a été régulière, tout au long de la saison. Ce serait dommage de s'écrouler maintenant. Après, derrière, je pense qu'il y aura Lyon qui terminera dans les trois premiers. Et puis bien évidemment il y aura Marseille.

**FM : Les clubs français n'ont pas vraiment brillé en Coupe d'Europe. Si Lyon et Marseille sont tombés sur de sacrés morceaux avec le Real Madrid et Manchester United, Paris et Lille n'ont peut-être pas joué leur carte à fond en Ligue Europa...

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RP :** On est à notre place. Aujourd'hui, si on arrive à atteindre les quarts de finale de la Ligue des Champions, c'est déjà quelque chose d'exceptionnel. On s'aperçoit qu'il y a aujourd'hui une trop grande différence entre les clubs français et les clubs européens. Après, en Ligue Europa, c'est un peu différent. Je pense que Paris et Lille auraient pu aller un peu plus loin car ils en avaient les capacités. Ils ont fait le choix de privilégier le championnat, mais je pense qu'un club français a largement les moyens de remporter la Ligue Europa. En revanche, en Ligue des Champions, c'est quasiment impossible.

**FM : Suivez-vous de plus près les clubs dans lesquels vous avez évolué ?

RP :** Non, pas spécialement. Je suis un peu plus particulièrement Nantes parce que c'est le club qui m'a formé. Après, les autres clubs, non je ne les suis pas particulièrement. Je suis des clubs parce qu'il y a des gens que je connais et que j'apprécie dans ces clubs là. Mais sinon, je ne suis pas spécialement les clubs dans lesquels je suis passé.

**FM : Quels souvenirs gardez-vous de votre carrière ?

RP :** Dans l'ensemble, j'en garde de bons souvenirs. Même si on peut toujours se dire qu'on aurait pu faire mieux, j'ai eu la chance de connaître beaucoup de très bonnes choses dès le départ avec Nantes. Après, en changeant de clubs, j'ai toujours été à la recherche de ces mêmes sensations. Mais bon, une carrière se fait avec des hauts et des bas. Il faut savoir garder les moments positifs. Je ne suis pas nostalgique de tout ça. Je trouve que j'ai eu une carrière raisonnable.

**FM : Regrettez-vous certains choix de carrière ?

RP :** Oui, j'ai des regrets. Quand tu prends un chemin plutôt qu'un autre et que ça se passe mal, il y a forcément quelques regrets. Mais ça, on ne s'en aperçoit qu'après. Quand on fait le choix d'un club, on se dit toujours que c'est le bon choix. Si je pouvais changer certaines choses, je le ferais. Mais tout ça, c'est derrière moi. Ça fait partie du métier. J'ai fait des choix, il faut les assumer.

**FM : Vous étiez un joueur à la qualité technique certaine. Pensez-vous que ce genre de profil manque aujourd'hui en Ligue 1 ?

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RP :** Je pense que ça va être de moins en moins le cas et qu'on va de nouveau se baser sur les qualités techniques. C'est ce qu'on devrait toujours faire. Le football, c'est aussi une mode. À un moment donné, le championnat anglais était sur le devant de la scène donc on s'en est inspiré. Là, c'est plutôt le championnat espagnol, qui est un championnat avec des joueurs moins physiques et plus techniques. Mais en même temps, quand on voit le Barça aujourd'hui, sans leur qualité physique ils ne joueraient pas comme ils jouent en ce moment. Après, la base pour un footballeur ça reste la technique. Le physique ça se travaille, tu t'aguerris. Mais si techniquement tu es très faible et que tu ne progresses pas, tu ne réussiras pas.

Sa nouvelle vie d'entraîneur

**FM : Vous avez entamé votre carrière d'entraîneur, à Saint Jean de la Ruelle puis à Saint-Pryvé Saint-Hilaire Football Club. Que retenez-vous de ces deux expériences ?

RP :** J'en retiens de bonnes choses. Je me suis lancé dans cette carrière un peu tardivement. Mais c'est un métier que j'ai appris à aimer. J'ai eu une première partie de carrière en tant que joueur qui m'a comblé. Je commence une deuxième partie de carrière en tant qu'entraîneur, ce qui est une deuxième passion. Donc si j'arrive à l'âge de la retraite en ayant vécu de mes passions, je serai le plus heureux des hommes. J'ai commencé en DH pour faire mes armes. J'ai enchaîné derrière avec Saint-Pryvé qui était en CFA 2 et là on est en CFA. C'est un apprentissage que j'aime et que j'ai voulu. Je pense que c'est important pour moi de commencer dans le milieu amateur pour apprendre. Pour l'instant, je travaille de ma passion et j'en suis très content.

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**FM : À terme, ambitionnez-vous de voir plus haut et donc d'entrer dans le monde professionnel ?

RP :** Oui, c'est sûr. Mon ambition, c'est d'aller plus haut. Mais avant d'aller plus haut, il faut être prêt. C'est pour ça que j'ai voulu commencer dans le milieu amateur, pour faire mes armes. Aujourd'hui, je me sens tout à fait prêt à prendre une équipe professionnelle en charge. Mon ambition c'est de pouvoir accéder à un niveau supérieur assez rapidement, pour progresser aussi.

**FM : Vous parliez tout à l'heure de Nantes. Est-ce qu'entraîner les Canaris vous plairait ?

RP :** À Nantes, ou ailleurs. Mais c'est vrai que Nantes, c'est le club de mon cœur. Même pour un Nantes en difficulté, je reviendrais. S'il y a une opportunité, je reviendrai sans aucun problème. Maintenant, on verra ce que nous réserve l'avenir. Mais je connais bien la maison, donc ça ne me ferait pas peur de revenir à Nantes malgré les difficultés. Après, ils ont sans doute d'autres objectifs aujourd'hui que de me prendre, il n'y a pas de souci là-dessus. Ce serait pour moi un honneur de revenir à Nantes en tant qu'entraîneur pour essayer de les faire remonter, ça c'est sûr.

**FM : Vous avez connu le jeu à la nantaise, une vraie marque de fabrique à l'époque. Est-ce une fierté d'avoir fait partie de cette époque dorée ?

RP :** Oui bien sûr, c'est une fierté. On a vécu de grands moments et on a fait vivre de grands moments aux supporters. Je crois que cette période-là a marqué pour longtemps le FC Nantes et les gens qui allaient au stade. Même un peu trop sans doute, parce qu'à chaque mauvaise saison les supporters ont tendance à remettre cette période-là sur le tapis, ce qui n'est pas forcément bon. Mais c'est vrai que c'était une période super intéressante pour nous, on s'est vraiment éclatés à ce moment-là à jouer tous ensemble. C'était une belle période.

**FM : Quel regard portez-vous sur le Nantes actuel, qui végète en Ligue 2 ?

RP :** C'est compliqué. Descendre, c'est difficile, surtout psychologiquement. Après, il y a eu quelques saisons compliquées dans le sens où un nouvel actionnaire est arrivé et a voulu mettre sa patte en prenant beaucoup de joueurs et en mettant peut-être de côté la formation. Pendant deux ans ça a été difficile. Mais là, depuis l'année dernière et encore cette année, on s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de jeunes qui jouent. Je pense que c'est une bonne chose. Nantes doit s'en sortir aussi avec sa formation et avec des gens pour encadrer tout ça. Aujourd'hui, c'est ce qui se fait. Il faut du temps. Pour les gens, le temps est compté mais je pense qu'ils sont sur la bonne voie. J'espère qu'ils vont bien repartir l'année prochaine, qu'ils vont faire une bonne saison et qu'ils joueront la montée.

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