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Info FM : la folle saison de l'OL vue par les anciens du club !

Par Khaled Karouri - Dahbia Hattabi
8 min.
Olympique Lyonnais @Maxppp

La saison touche à sa fin, et ils semblent n'être aujourd'hui plus que deux à pouvoir prétendre au titre de champion de France. Le Paris Saint-Germain et l'Olympique Lyonnais sont ainsi engagés dans un bras de fer pour soulever le trophée au terme du présent exercice. Et si les Franciliens ont encore les cartes en main dans cette course, les Gones ont de bonnes raisons d'espérer. Paroles d'anciens.

L'Olympique Lyonnais peut encore y croire. Assez utopique au coup d'envoi de la saison, et encore plus incongru après trois défaites de rang concédées à l'été, un huitième titre de champion de France dans l'histoire du club est aujourd'hui possible. Face à un Paris Saint-Germain dont l'effectif pléthorique à tout pour rendre jaloux les autres pensionnaires de Ligue 1, l'écurie rhodanienne et son centre de formation viennent jouer les troubles-fêtes. Contre les Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, et autre Marco Verratti, ce sont les Alexandre Lacazette, Nabil Fekir et Corentin Tolisso qui se placent en travers de leur route. Encore hypothétique, un huitième sacre constituerait en tout cas une performance de haute volée :

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« Je pense que, s'ils arrivent à être champions cette année, ce sera l'un des plus beaux titres de l'histoire de l'OL, carrément. Après leur début de saison, l'opposition qu'il y a en face avec une équipe de Paris qui se doit d'être championne, s'ils arrivent à leur enlever ce sacre, ce sera vraiment un exploit », avance ainsi Sidney Govou, ancien capitaine et pilier du club qui, auréolé de sept titres, se mue désormais en supporter de l'OL. « Mise à part la défaite de l'aller au derby, c'est un plaisir de les voir jouer, de voir cette jeunesse, cette complicité, cette volonté de faire du jeu », s’enthousiasme de son côté Grégory Coupet, gardien emblématique du club. Car oui, c'est par le jeu que Lyon obtient ses résultats, comme le prouvent les quelques 64 buts inscrits en 33 matches de championnat. Mais s'il est encore difficile de faire du club cher à Jean-Michel Aulas LE grand favori pour le titre, certaines raisons objectives tendent à laisser penser à un avenir radieux.

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Un centre de formation performant

Sans se laisser aller au jeu mystique de l'alignement des planètes comme peut le faire JMA en personne, la qualité du centre de formation rhodanien constitue un élément clé sur lequel peut se reposer l'équipe première lyonnaise. Car ce sont bien les jeunes du cru qui font l'essentiel du groupe professionnel. Chose qui n'était pas aussi clairement le cas par le passé : « À mon époque, c'était un peu plus difficile. Il faut être au bon endroit, au bon moment. Pour moi, malheureusement, c'était à une époque où il y avait de grands joueurs. Lyon venait de gagner sept fois le titre. J'ai eu la chance d'aller en demi-finale de Ligue des Champions avec très peu de jeunes dans le groupe pro. Maintenant, l'OL mise plus sur la jeunesse. Je pense que c'est surtout par rapport à l'aspect financier. C'est bien pour les jeunes. Malgré tout, ils montrent qu'ils ont le niveau. On le voit aujourd'hui avec leur position au classement », souligne Lamine Gassama, formé à l'OL et parti depuis s'imposer comme titulaire à Lorient.

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Cette confiance désormais totale aux jeunes laisse des regrets à certains anciens : « Oui, c'est sûr, ça fout un peu les boules. C'est le football. On ne peut pas savoir à l'avance ce qui va se passer. On a tous eu des carrières différentes. Il ne faut pas s'arrêter sur ces choses-là, sinon on n'avance plus », relativise ainsi Enzo Reale, lui aussi au FCL et prêté à Arles-Avignon. Malgré tout, cette philosophie rend fier parmi les anciens pensionnaires de Gerland, comme le confirme le Policier Cris : « La qualité de cette équipe est énorme, les jeunes ont tout changé. Aujourd'hui, ils peuvent entrer dans l'histoire du foot. Un effectif composé de 27 joueurs dont 17 passés par le centre de formation, c'est juste énorme », se félicite ainsi le Brésilien.

Lacazette-Fekir, le duo explosif

Bien évidemment, si les baby-Gones sont en feu, la doublette Lacazette-Fekir crève elle l'écran. Avec à eux seuls 37 des 64 inscrits par le club en Ligue 1 (soit 58%), les deux hommes font la pluie et le beau temps sur tout le front de l'attaque rhodanienne. Pour le plus grand bonheur des anciens : « Un joueur comme Alex peut faire la différence devant à tout moment, surtout dans les matches compliqués. Il ne leur suffit pas de beaucoup pour la mettre au fond à ces deux-là », s'enflamme ainsi Aly Cissokho, suivi dans son analyse par Sidney Govou : « Ces deux joueurs ont compris une chose, c'est qu'un grand attaquant doit non seulement marquer des buts, mais aussi courir, surtout dans le style de jeu mis en place à l'OL », lance d'abord l'illustre numéro 14, avant de poursuivre :

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« Ils sont super efficaces, l'un comme l'autre. Lacazette marque énormément, tandis que chaque fois que Fekir touche le ballon, il se passe quelque chose. La prochaine étape pour eux, ce sera de confirmer au niveau européen, car les matches de Coupes d'Europe sont d'un autre calibre, à eux d'être réguliers à ce niveau-là aussi», demande néanmoins l'ailier droit, appuyé par Cris : « J'ai connu Lacazette gamin, aujourd'hui c'est le meilleur joueur de l'OL. Avec Fekir, leur duo est complémentaire et fonctionne super bien. Leurs buts et leurs passes décisives sont impressionnants, mais ce qui est encore plus impressionnant, c'est leur travail défensif. Ils vont au duel, font les efforts, et sont là pour aider l'équipe. Chacun se bat pour l'autre, c'est ce qui fait la différence ».

Anthony Lopes, le mur

Les individualités offensives sont en forme à Lyon, et cela s'en ressent au niveau des statistiques. Mais réduire le groupe rhodanien à ses deux goleadors serait faire fausse route. Car outre un milieu de terrain performant, complémentaire et doué des deux côtés du terrain, et une défense qui en dépit de quelques soubresauts dans l'axe fait plus que tenir la route dans sa globalité, l'importance d'Anthony Lopes n'est elle pas à négliger. Car si l'OL a battu l'OM (1-0) à Gerland, puis a tenu le choc à domicile face au Paris Saint-Germain (1-1), voilà deux résultats d'envergure dus en partie au talent du dernier rempart, qui a sur ces deux rencontres réalisé nombre de parades de classe internationale :

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« À son arrivée comme numéro un, malgré des réticences dans les médias, j'étais persuadé du fait qu'il avait tout pour lui, avec des aptitudes fantastiques et une vraie mentalité de gardien. Il avance sur tous les ballons, il ne subit pas, je suis assez fan de son jeu, je me retrouve en lui. Il a selon moi un avenir prometteur, car il a la tête sur les épaules, et ne fait pas parler de lui en dehors du terrain, ce qui prouve qu'il est très pro », juge ainsi Grégory Coupet, tandis que pour Aly Cissokho : « C'est un très bon gardien. Je l'ai vu évoluer avec les jeunes, et le voilà aujourd'hui en train de briller cette année ».

Hubert Fournier, la force tranquille

Chaque joueur composant le onze de départ lyonnais récite ainsi sa partition avec brio, et donne le sentiment de progresser match après match, entraînement après entraînement. Une éclosion à laquelle n'est certainement pas étranger Hubert Fournier. Arrivé cet été en provenance de Reims avec la lourde tâche de succéder à un Rémi Garde adoré des supporters pour avoir fait oublier l'ère Puel et pour représenter l'âme Gone, le coach a su se fondre dans le moule rhodanien sans faire de vagues : « Ce qu'il fait, c'est fort. Il est arrivé dans une situation pas évidente, et on a déjà l'impression qu'il est là depuis longtemps. Quand on vient de l'extérieur, ce n'est pas facile, mais il s'est adapté et a trouvé la bonne formule avec ce schéma avec un 10 », avance ainsi Govou avant de surenchérir.

« Un grand entraîneur doit s'adapter, c'est ce qu'il fait. Succéder à un Rémi Garde apprécié, ce n'était pas évident, sa force a été de se fondre dans le management du club », poursuit-il. Malgré les doutes naissants à son arrivée, Fournier a donc su faire l'unanimité ou presque parmi les anciens : « Les résultats sont là, c'est bien que son discours passe auprès des joueurs. C'est sa première expérience dans un très grand club, dans une grosse structure. Il fait de très bonnes choses, je pense qu'il est en train de bâtir une très bonne équipe. Il n'y a donc aucun doute quant à ses compétences en tant qu'entraîneur au plus haut niveau », assène de son côté Cissokho.

Alors, l'OL champion ?

Dithyrambiques, les anciens du club septuple champion de France multiplient les éloges à l'égard de leurs dignes héritiers, lancés dans un sprint final chaud bouillant. Dès lors, et pour toutes les raisons exposées ci-dessus, les Gones ont-ils les moyens d'aller au bout de leur rêve, et d'arracher ce sacre promis au PSG en début de saison ? « Pour moi, ce n'est pas du rêve, c'est carrément possible. Si Paris a un match en moins, l'élimination en Ligue des Champions peut laisser des traces. Voir Lyon champion, ce ne serait vraiment pas illogique », avance ainsi Govou, Cris lui emboîtant le pas : « Ils peuvent rentrer dans l'histoire, selon moi c'est jouable. Paris est là, ça se jouera entre les deux, mais Lyon a un grand pourcentage de chances d'être champion je pense ».

Mais tous les anciens du club ne partagent pas cet enthousiasme débordant, et préfèrent calmer le jeu face à un PSG ayant les cartes en main du fait de son match en retard à disputer face à Metz : « Ça va être compliqué. Mathématiquement, cela est encore possible, mais Paris ne laissera rien passer, même si j'espère que Lyon sera champion », nuance Enzo Reale, tout comme Grégory Coupet : « Il faudra pour être champion compter sur un faux-pas du PSG, mais pourquoi pas. À Lyon, avant tout, de se concentrer sur lui-même, et de perdre un minimum de points, en espérant que le PSG laisse filer des points. Une deuxième place, ce serait déjà beau, mais l'OL se doit de rêver d'être champion ». Après tout, certains rêves s'avèrent prémonitoires...

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