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Info FM, Serge Aurier : « Je suis bien au PSG et je ne vois pas pourquoi je songerais à partir»

Par Dahbia Hattabi
9 min.
PSG Serge Aurier @Maxppp

Ce lundi, la Côte d'Ivoire débute sa CAN 2017. Tenants du titre, les Éléphants seront très attendus en particulier Serge Aurier qui fait partie des têtes d'affiches de la compétition organisée au Gabon. Discret dans les médias, le latéral droit du Paris Saint-Germain a accepté de sortir du silence pour Foot Mercato. Ses objectifs et son rôle avec la sélection, le PSG, son avenir mais aussi son année 2016, l'ancien joueur du TFC a tout passé en revue. Entretien.

Foot Mercato : Quels sont les objectifs de la Côte d'Ivoire lors de cette Coupe d'Afrique des Nations ?

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Serge Aurier : On sait qu'on est attendu. Tout le monde pense que ça va être facile de faire ce qu'on a fait il y a deux ans. Mais on a une poule assez difficile. Je pense que tous les matches vont être compliqués. Le plus important pour nous ce sera d'abord de sortir des poules comme il y a deux ans. Ensuite, on verra comment cela se passera, sur qui on tombera. On sait qu'il n'y aura pas de matches faciles. Sortir de la poule ce sera un grand pas vers notre objectif qui est de se qualifier pour le second tour.

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FM : Depuis le sacre des Éléphants il y a deux ans, le groupe a pas mal changé. Comment sentez-vous l'équipe ?

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S.A : Sur les vingt-trois joueurs présents en 2015, je pense qu'il doit en rester dix. Il y a treize nouveaux donc forcément il y a eu un gros changement. Aujourd'hui, nous avons une équipe très jeune, très joueuse et parfois insouciante. C'est ça qui est bien. Dans un match où nous serons moins bien, nous passerons outre la peur et nous aurons toujours les ressources pour nous en sortir. Nous avons perdu quelques éléments expérimentés. Certains cadres ne sont plus là. Mais la nouvelle équipe apporte autre chose. Il y a beaucoup de fougue, d'envie. Même si nous n'avons pas les mêmes qualités qu'il y a quelques années avec la génération dorée comme on l'appelait, l'équipe est bonne. Nous restons invaincus depuis la CAN. Nous essayons de trouver nos automatismes, de rester ensemble et soudés. Nous allons tenter de franchir les paliers petit à petit. Notre objectif commun est de sortir des poules ensemble. Si on arrive, ce sera déjà un grand pas pour nous et une satisfaction car il y a eu beaucoup de changements au sein de la sélection. Ce serait génial de sortir des poules.

FM : En tant que tenant du titre, ressentez-vous un peu plus de pression ?

S.A : Non. Il ne faut pas que nous ayons de pression. Je pense que ce n'est pas à nous d'avoir la pression. Ce sont les supporters qui doivent l'avoir. Ils attendent que nous fassions la même chose qu'en 2015. Mais ceux qui connaissent la Coupe d'Afrique des Nations, ceux qui l'ont joué, savent très bien qu'il n'y pas de petits matches. Quand on regarde les matches de l'extérieur, il est plus facile de juger. Nous on sait que ça va être difficile du début à la fin. Il n'y aura rien de facile. Nous essayons de nous enlever la pression au maximum. Il ne faut pas oublier que nous avons un groupe jeune. S'il y a de la pression ce sera normal car c'est la première CAN pour certains. Ils auront envie de bien faire. Mais il ne faudra pas confondre vitesse et précipitation. Aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de retrouver ce qui a fait notre force c'est-à-dire rester soudés. On sait que nous avons eu des qualifications difficiles et nous avons réussi à passer. On va s'accrocher, essayer d'oublier la pression et jouer notre football. Il n'y a que comme ça que nous pourrons nous en sortir.

Apporter ses qualités au groupe ivoirien

FM : Vous êtes dans le Groupe C avec le Togo, la République Démocratique du Congo et le Maroc. Que pensez-vous de vos adversaires ?

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S.A : Comme je l'ai dit, tous les matches vont être difficiles. Chaque pays, chaque joueur va défendre ses couleurs avec le cœur. Nous savons que nous aurons des matches très compliqués. Ce sera celui qui aura le plus envie, qui aura démontré la meilleure mentalité ou qui aura le plus de chance qui passera. Il n'y aura pas de groupe, pas de match, pas d'équipe facile. Ce sera à nous de nous rendre les matches faciles seulement si nous avons l'état d'esprit et la mentalité qu'il faut. Mais comme ça avant un match, nous ne pouvons pas dire que ce sera facile. Nous savons que tout le monde viendra pour la même chose c'est-à-dire repartir avec le titre ou gagner des matches. Ce sera à nous de tout faire pour être bien.

FM : Comme on l'a dit, la sélection ivoirienne a changé depuis 2015. Sentez-vous que votre statut a évolué en équipe nationale ?

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S.A : Je fais partie un peu des anciens on va dire. Je suis le plus ancien défenseur de l'équipe. Je n'essaye pas de me mettre cette pression-là mais je sais qu'il y a des joueurs qui sont là pour tenir ce rôle. Moi, je n'aime pas jouer ce rôle d'ancien. Je pense qu'être un leader dans l'âme, c'est déjà très bien. Mon rôle aujourd'hui est d'essayer de donner des conseils à ceux qui arrivent et de leur faire comprendre que c'est tous ensemble que nous allons y arriver. Il y a assez de leaders dans l'équipe. Nous avons perdu plusieurs leaders. Mais il reste des anciens, des cadres qui sont toujours là. Moi je n'essaye pas trop d'être dans cette case. Nous avons un groupe jeune. Ces jeunes-là (les nouveaux) ont à peu près le même âge que moi. Je dirais que je suis encore un jeune. Durant les prochaines années, si j'ai encore la chance d'être en sélection, je dirais que je suis un cadre. Pour l'instant, j'essaye d'apporter ce que je peux à savoir mon envie de gagner des matches, ma bonne humeur. Pour le reste, je pense que chacun a son rôle dans cette équipe. Il y a des joueurs qui sont mieux placés que moi pour prendre la parole, dire les choses. Je suis dans un groupe qui me plaît, qui vit bien. Ça me va. Quand on parle de statut, je pense qu'il y a des joueurs mieux placés, qui sont là depuis plus longtemps et qui peuvent apporter un truc en plus. Je suis encore en apprentissage avec ce groupe de jeunes. Je fais partie des anciens mais je ne me prends pas pour un ancien.

FM : Pendant que vous êtes à la CAN, la saison continue en club. Le PSG semble aller mieux que lors de la première partie de saison. On a tiré beaucoup de bilans collectifs, mais individuellement que pensez-vous de votre première moitié de saison à Paris ?

S.A : Elle a été bonne. Je pense qu'avec tout ce qui s'est passé l'année dernière, tous les problèmes, je suis dans l'optique de faire ce que je sais faire c'est-à-dire rester concentré quoiqu'il arrive, essayer de surmonter les étapes même si elles sont difficiles. Je suis très content de ce que j'ai fait avant de venir jouer la CAN. Mes statistiques ont été pas mal dans l'ensemble. J'ai fait des matches intéressants. Je pense que ma première partie de saison a été bonne. Je suis parti et je sais qu'il y en a qui vont faire le travail. Je pense à Thomas (Meunier), qui fait ses matches et qui est bien. Ça me donne encore plus envie de me concentrer sur mon objectif qui est de, pourquoi pas, ramener une deuxième médaille pour mon pays. Ce qui est certain, c'est que je suis mon équipe de loin. J'espère que quand je reviendrai à Paris, je finirai le travail.

Aurier se sent bien au PSG

FM : Julian Draxler a rejoint le PSG cet hiver. En avez-vous parlé avec certains de vos coéquipiers ?

S.A : J'en ai parlé avec quelques joueurs de l'équipe dont Blaise (Matuidi) ou Layvin (Kurzawa). Ils m'ont dit que c'était un très bon joueur, qu'il se déplaçait bien, qu'il sentait bien les coups, qu'il respirait le football. Je pense qu'on le savait un peu avant qu'il n'arrive. Ce n'est pas un joueur que l'on ne connaît pas. Changer de club, ce n'est jamais évident. Je me suis renseigné un peu à son sujet et je n'ai entendu que des choses positives. C'est très bien pour le PSG. Depuis qu'il est avec nous, depuis qu'il a commencé, il est bien. Pour l'équipe, c'est très bien d'avoir un nouvel atout offensif en plus. Une arme offensive en plus aujourd'hui, ça nous fait beaucoup de bien. Hier (samedi, interview réalisée dimanche), j'ai eu la chance de regarder un peu le match. J'ai vu que tout le monde était bien concentré. Nous avons fait un match solide. Je suis ça de l'extérieur. Tout ce que je peux leur apporter, c'est mon soutien.

FM : Revenons sur votre année 2016. Une année qui n'a pas été facile avec quelques polémiques. Avez-vous tiré des leçons de tout ce que vous avez vécu en 2016 ? Cela vous a-t-il permis d'évoluer en tant que joueur et aussi en tant qu'homme ?

S.A : C'est sûr qu'aujourd'hui je ne vois plus les choses de la même manière. Je fais plus attention. C'est pour ça qu'on me voit aussi moins un peu partout. À la base, je suis quelqu'un de joyeux et calme. Ça, ça n'a pas changé. Mais concernant ce qu'il y a autour, bien sûr que je fais plus attention. J'essaye d'être meilleur chaque jour. Aujourd'hui, il y a eu des choses qui se sont passées. Je me suis rarement exprimé là-dessus. Les seuls fois où j'en ai parlé c'était très brièvement. Je suis passé à autre chose. Aujourd'hui, il y a eu beaucoup de changements au club. Je sais que ça fait mal à certaines personnes que je sois encore là (au PSG). Mais je suis bien dans ma tête. Tant que j'avance, tant que ma famille est heureuse, tant que j'ai la santé, je continue de faire ce que je sais faire. Le PSG est un club que j'aime. Si je suis encore là, c'est parce que je sais que j'ai encore des choses à faire ici.

FM : Justement votre nom a été lié à quelques clubs récemment notamment le Milan AC. Comment gérez-vous ces sollicitations ? Comment vous sentez-vous au PSG ?

S.A : Sincèrement, je n'y prête pas attention. Je suis quelqu'un de fidèle. Je n'oublie pas les gens qui étaient là quand ça n'allait pas. Le PSG a toujours été là pour moi. Aujourd'hui, j'entends des choses. C'est bien, ça crée un peu le buzz. Les gens surfent un peu là-dessus. Je suis tranquille, je ne pense pas à ça. Aujourd'hui, je suis très bien au PSG. Tout se passe bien pour moi. Le club me fait confiance. L'entraîneur me fait confiance. Mes partenaires aussi. Je suis bien et je ne vois pas pourquoi je songerais à quitter le PSG. Je suis bien dans un groupe qui vit bien et j'ai la confiance de tout le monde. Ils me donnent tous de la force au quotidien.

Côte d'Ivoire-Togo (Stade d’Oyem, Oyem) à 17 heures sur beIN Sports

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